La bataille fait rage, à Zaïna. Nos remparts sont, aux dernières nouvelles, quasiment détruits. J’imagine difficilement comment la forteresse doit être défigurée. Je m'affaire seul, au fond d’un des boyaux caverneux de notre montagne, à trouver un autre remède contre la lutte perdue d’avance à laquelle nos forces militaires se livrent. Nos ennemis sont des golems, envoyés par Baldenazzar : des monstres sans pitié ni émotions, animés par la magie de leur créateur.
Zaïna tiendra encore face à l’assaut d’aujourd’hui. Mais les prochaines attaques pourraient bien nous anéantir, car nos forces s’affaiblissent à mesure que nos murs s’effondrent. J’avais bon espoir, connaissant le chef de notre armée : Horace le magicien, mon fils et disciple. Jusqu’à ce que
j’apprenne que la guerre a mis un terme à la témérité de mon héros. À l’heure où je découvre l’infâme secret de la conception des golems, mon cher Horace est blessé, sans guérison possible.
Le monde a besoin de héros. Je te donne le nom de mon fils, ô créature. Je t’insuffle l’âme de Horace : c’est la raison de ta vie, de ta conscience, de ta compréhension. Tu dois ramener la paix, détruire celui qui tente de nous vaincre. C’est ton devoir, ta mission ; la dette envers mon fils, le sens de ton existence. Tu auras droit au repos quand ton œuvre sera accomplie.
Horace, je te l’ordonne maintenant : lève-toi, marche ! Éveille-toi, ô mon fils, ô créature…