Le golem bouge doucement, se lève. Il pose une autre question à l’enchanteur.
« Comment puis-je sauver la forteresse et votre reine ? »
Un silence pesant semble se répercuter contre les murs de la salle. Les deux hommes, les yeux rivés sur Horace, nourrissent des craintes différentes.
« Je ne crois pas qu’il soit notre allié, annonce le garde, attendant que l’Enchanteur trouve ses mots. Il est peut-être encore sous l’emprise de…
– Je dois m’en assurer, avant de l’anéantir. Je ne crois pas qu’il parle de la voix de Baldenazzar » réfléchit tout haut le vieil homme.
Tous deux sont interrompus par des cris. Provenant de derrière la porte, aigus, il pourrait s’agir de ceux d’une femme ou d’enfants. Le golem regarde la porte, curieux. Des familles ont été autorisées à se réfugier dans les couloirs de la forteresse, mais pas aussi profondément en elle.
« Je devrais aller voir ce qui se passe, avance le garde, peu sûr de lui.
– Non, tranche aussitôt l’Enchanteur. Tu dois assurer ma protection. Horace n’est pas encore…
– Je peux te protéger aussi, Père » dit le golem en avançant.
Le vieil homme, troublé par ce mot, ne répond pas. Le garde de la porte hésite, puis s’oppose à la proposition de Horace, en se plaçant devant lui. Le golem ne fait pas un pas de plus.
« Il veut rejoindre nos ennemis. Tu l’as créé ; arrête-le, Enchanteur ! »
L’homme à la longue barbe blanche retrouve ses esprits, réfléchit. Horace est prêt à se battre pour le défendre. Il pose une main sur l’épaule du golem, et lui parle comme s’il était plus qu’une machine.
« Horace. Arrête. »