Le golem écoute, s’immobilise. Il parait attendre un nouvel ordre, mais surprend les deux hommes en agissant par lui-même, spontanément. Il répond à l’Enchanteur, et initie un geste pacifique envers le garde, preuve d’une intelligence plus que réactive :
« Comment donc vous sauverai-je, si tu veux que je reste ici ?
– C’est… Trop dangereux pour toi, dehors, invente le vieil homme en se passant nerveusement la langue sur les lèvres. Tu es seul, Horace. Même toi, tu ne peux réussir seul toutes tes actions. Il te faut de l’équipement, de l’aide… Il faut que tu apprennes contre qui tu te bats…
– Apprends-moi, Père. Ta demande l’exige.
– Tu ne lui enseigneras rien en si peu de temps, intervient le garde. Je vais te donner une arme. »
L’homme tend une dague à la lame émoussée au golem. Le symbole de Zaïna y est, lui aussi, usé. La garde s’écarte pour laisser passer Horace. Mais l’Enchanteur s’oppose à son tour à la sortie du golem. Malgré les cris traversant le panneau de bois, il se met devant la porte pour retenir Horace.
« Attendez, prévient le vieil homme. Il y a un autre moyen ! »
Le golem pend la dague, puis pose doucement sa main, à son tour, sur l’épaule de l’Enchanteur.
« Je dois te protéger, Père. »
Soudain le vieil homme et le golem sont projetés sur le sol, bousculé par la porte. Elle a sauté de ses gonds, et des éclats de bois accompagnent les deux individus dans leur chute. Le garde dégaine son épée, seul combattant indemne à pouvoir empêcher la menace de progresser.
La lutte s’engage entre l’homme en armes et un autre golem, dans le cadre de la porte que l’ennemi vient de défoncer.