Le golem étudie longuement la serrure liée aux barreaux qui le retiennent. Elle est destinée à s’ouvrir de l’extérieur, et a été posée depuis plusieurs années, mais pas des siècles. Elle est complexe, et résiste aux tentatives de forcer l’ouverture des barreaux.
Horace essaye donc de la crocheter, du bout de sa dague. Toujours dans la pénombre, il agit sans adresse, et finit par casser la pointe de l’arme blanche. La lame devient inutilisable, la serrure reste intacte… Et toujours verrouillée !
Le morceau de métal cassé tombe entre les barreaux, provoquant un bruit qui fait écho dans le tunnel, ressemblant à… un tintement de clés. L’écho se poursuit, persiste, et s’ajoute à lui une sorte de bruits de pas traînant. Le souffle court accompagnant cette marche cliquetante précise la nature de l’être qui s’avance. Un homme arrive, précédé d’excuses inutiles :
« J’arrive, j’arrive, mon bon maître ! La serrure est fermée, comme vous le désiriez ! »
Un halo de lumière apparaît au détour d’un couloir. Une personne crasseuse, avec un bandage sur un œil, arrive en traînant les pieds, une chandelle à la main, et un trousseau de clés dans l’autre.
« Je vous guettais, fait l’homme en toussant. Ça sent fort, ici, dites donc ! Je me doutais que, avec… la… »
Le serviteur de l’Enchanteur tousse de plus en plus fort. Il a du mal à s’avancer, à trouver son air. Il regrette de n’avoir pas entretenu le tunnel, comme il lui avait été aussi demandé en échange d’un salaire.
« Je vous jette les clés, mon bon maître ! Cette odeur m’est… insupportable ! »
Il jette le trousseau au sol, aux pieds d’Horace. Il laisse la chandelle au sol et se retire, pris de spasmes de vomissements.