Horace prononce son nom, quand Cendres lui fait soudainement signe de garder de garder le silence. Un bruit de clés se fait à nouveau entendre de l’autre côté de la porte qui donne sur le couloir. La gardienne fait sa ronde habituelle
« Merlan, tu es sûr que ça va ? »
Cendres émet alors un grognement, semblable aux bougonnement d’un vieil homme endormi. Les pas de la gardienne s’éloignent aussitôt, tenant à elle-même des propos inaudibles.
« Écoute, Horace : je vais allumer un feu qui, sous sa propre pression, provoquera un grand souffle : à en faire trembler les murailles des remparts de Zaïna ! Le feu à retardement nous donnera un effet de de surprise si ça tourne mal… Mais il éveillera aussi tout le monde. Tu comprends ?
- Peu importe. Je te suis jusqu’à ce que nous soyons en sécurité, dehors. »
Cendres éclate de rire, comprenant que Horace, sérieux ne sait pas où il est ; peut-être même ignore-t-il pourquoi il est ici !
« Qu’a-t-il pu arriver à un colosse comme toi ? Tu es tombé sur la tête ?
- On peut dire cela, répond évasivement le golem.
- Ne t’inquiète pas, Horace. Je ne te trahirai pas, puisque tu m’as rendu service. Prends la lanterne, et les clés, je m’occupe du reste. Même si je disparais quelques instants, je ne t’abandonnerai pas, ce sera juste pour duper nos ennemis. Prêt ?
- Tu vas faire un massacre, et te servir de moi pour attirer le regard ?
- Quelques coups sur les têtes fait moins de bruits que d’ouvrir des gorges… »
Horace ouvre la porte du couloir. La gardienne de nuit est la première à se faire assommer. Cendres guide le golem à travers le palais de justice républicain d’une petite cité, située en deçà de la montagne où s’élève la forteresse de Zaïna. Ce bâtiment officiel est doté de couloirs labyrinthiques, plutôt calmes quand on songe au désastre que subit l’ensemble de la forteresse.