Le golem s’éloigne des taillis pour le couvert des arbres du bosquet. Il entend Cendres crier derrière lui :
« Un dernier conseil : évite les grands chemins ! »
Horace disparaît de sa vue, là où il avait ramassé le gibier du repas de l’intrigant. Mais le golem continue de l’observer de loin, sans avancer plus.
Cendres se détend. Il se repose après son repas, et reprendra la route quelques heures avant la nuit, toujours vers le sud-est, avant de s’arrêter à nouveau pour dormir.
Le lendemain, l’intrigant parviendra jusqu’à une modeste auberge relais. Horace le suit à distance, jusqu’à la vue du bâtiment, duquel il essaie de n’être pas repéré. C’est ainsi qu’il perdra de vue Cendres, car il ne ressortira pas par cette entrée.
Le golem est désemparé. Zaïna est tombée, et le conseil de l’intrigant possiblement pertinent : retrouver les forces de Baldenazzar pour remonter jusqu’à lui.
Horace revient sur ses pas. Il retourne sur la route, rebroussant chemin vers l’ouest, veillant à garder une apparence misérable malgré sa carrure, et les yeux baissés.
Une voix féminine, presque amicale, s’adresse soudainement à lui, tandis que des hommes armés passent en l’ignorant. Le golem lève aussitôt la tête.
« Mon sauveur ! crie-t-elle. Est-ce toi ? »
Le golem dévoile trop rapidement son identité, et tombe dans le piège de Jeanne Desroses, qui n’était pourtant pas sûre de l’avoir reconnu. En quête des responsables des troubles dans la cité républicaine, elle a réussi à le traquer jusqu’ici, avec une dizaine de chevaliers sous ses ordres !
Horace est quasi instantanément capturé. Il ne peut que mesurer le poids de son erreur. La femme de loi, arrogante, cherche à ne pas se contenter de cet exploit, et interroge le golem.
« Ton ami, cet intrigant à cheveux sombres… Où est-il, monstre ? »
Horace baisse la tête pour mentir. Il invente des aveux meurtriers à l’encontre de Cendres, sans dire son nom. Mais il ne convainc pas Jeanne.
« Ce n’est pas lui, le cerveau de l’évasion, » devine avec raison la jeune femme.