Jeanne Desroses fait la moue. Elle décide d’insister dans sa quête, pour un idéal plus important que sa gloire personnelle.
« Nous n’obtiendrons rien de lui. Cette machine nous ment déjà.
- Alors, ô Juge, que faisons-nous ?
- Poursuivons le second ! »
Le golem, fermement lié, est entraîné sur la route, à la poursuite de Cendres. Il ne dit plus un mot. Lorsqu’ils parviennent tous, juge et chevaliers, à l’auberge relais, il croit en son échec total. Lui-même, qui avait perdu l’intrigant ici, n’avait pas osé entrer dans le bâtiment, ce dont Jeanne ne se prive pas.
Au retour de son investigation, la Juge en ressort seule, agacée. Elle tente encore de faire parler Horace.
« Où se rend ton complice ? Vers quel pays ? La côte ? Les montagnes ? Ce fichu carrefour ne m’apprendra rien, il a fui tout seul dans la nuit, sur un cheval !
- Je n’ai pas d’informations sur lui, dit sincèrement le golem.
- Je te crois. Tu sais donc autre-chose, et je ne perdrai pas mon temps pour un espion de plus dans la nature. Alors que sais-tu, ô monstre magique, envoyé dans ma cité, par Baldenazzar lui-même ?
- Je suis un ennemi de Baldenazzar. Je le tuerai dès qu’il sera à portée de mes mains ! »
Jeanne Desroses ouvre de grands yeux. Elle croit avoir décelé une émotion dans le golem, comme un esprit dans la machine ! Elle s’attarde sur lui, étudie ses seules possessions : des vêtements en piteux états, et de différentes factures.
« Je te crois. Tu es peut-être lié à Zaïna, d’après ce morceau d’étoffe bleu nuit que tu portes. Que t’est-il arrivé, pour que tu t’en prennes à ma cité ? Une longue histoire, je présume ?
- Pas si longue que cela », annonce Horace, avant de commencer à se confier à la juge.