DEPART POUR PARIS
Départ pour Paris
"La Parisienne" : les jeunes Antillais appelaient ainsi les vacancières qui venaient passer l'été au pays, avec un accent français marqué par un R guttural raclant le fond de la gorge. Cette particularité charmait les adolescents pubères, en quête d'un amour de vacances, qui se plaisaient à écouter leur douce voix et leur timbre. Leur style d'ailleurs les distingait et l'ensemble devenait un atout de séduction.
Elles quittèrent la Guadeloupe pour la première fois à l'âge de six ou sept ans, pour réaliser un des plus grands rêves de leur père. Après une belle journée à la fin du mois d'août, la famille se dirigea vers l'aéoport en début de soirée. La température commençait déja à se rafraichir dans le département car la saison cyclonique battait son plein. La météo prévoyait de fortes averses mais avec la clémence de Dieu, le temps se dégageait laissant apparaitre une petite lueur.
Jadis, les prévisions métérologiques de l île demeurait imprécises, il fallait attendre les données en provenance de Miami qui s'affinaient lorsque la menace devenait réelle pour les côtes Américaines. Les personnes âgés, papies et mamies ayant survécus aux ravages de l'ouragan Ines de 1966 parvenait à observer les vents et à effectuer leurs propres bulletins.
Ils transmettaient leur savoir aux jeunes générations. Mais la jeunesse n'écoutait que d'une oreille prétextant que les cases d'antan s'averaient plus légères et vulnétrables. Parfois, ils raillaient en toute discrétion à ces anciens qui s'affairaient à mettre quelques effets à l'abri des rafales ou à rentrer les embarcations.
Au terme du mois d'août, ce beau temps leur éviterait les turbulences sur leur vol pour Paris. Gaby le père d'Emme souhaitait s'installer dans l'exagone. Il imaginait se prommener le long des grandes avenues, des faubourgs, des immenses boulevards. Il voyait aussi en rêve les cafés où ils s'assierait en famille sur les étroites terrasses. Les Antillais lettrés se retrouvaient souvent en ces lieux après leur journée de travail.
Il se réjouissait à l'idée de vivre là -bas. Il s'amusait dans le jardin en répétant à qui voulait l'entendre qu'il achetera un DS21 comme Giscard D'estaing .Il aimait s'allonger au sol sur le carrelage de" Pierre de grè céram et courbait le dos tel un chat pour imiter le véhicule au démarrage.
-Voilà les enfants ! puis ajoutait un bruit semblable à un sifflement étouffé, regardez cette technique nous possederont cette merveille à Paris.
Sa mère qui venait d'acquérir une belle Peugeot l'observaient en riant. Tous se présentèrent pour imiter les mouvements de la Citroên DS mythique se mettant à quatre pattes et arrondissant le dos avant d'emmètre un sifflement évoquant le bruit des suspensions au démarrage du moteur.
Il considérait la France métropilaine comme un pays qui leur offrirait diverses opportunités pour leur réussite sociale et professionnnelle. En famille, les enfants s'exprimaient en français, pas de place pour le créole. La langue française vous emménera loin ; Je veux voir rouler les R ; sa troupe était mobilisée en algérie. Il relatait souvent ses aventures cachant les aspects qui expliquaient ses cauchemards et nuits agitées.
De nombreux Antillais partaient au service militaire combatrre pour défendre les intérêts de l'armée française pendant la guerre d'algérie. Le conflit laissait une empreinte forte et créait chez lui et ses amis d'infortune une lourde mélancolie. Il gardait un beau souvenir de la traversée en bus de la capitale Parisienne avec son infanterie avant son retour en Guadeloupe qu'il désirait partager avec ses enfants.
Il admirait les uses et coutumes, les belles toilettes des dames, le seuil de développement. Même s'il considérait que les métropolitains se montraient un peu distants, il appréciait la discrétion des français, le mode de vie et la richesse de la langue. Il entretenait sa passion pour la poésie et le chant. Poètes à ses heures perdues, il chantonnait sous la douche des chansons douces à son épouse et voulait que ses enfants embrassent cette culture qui selon lui leur permettra d'obtenir un métier noble.
Ses frères et soeurs, les tantines et tontons partaient, à l'instar de beaucoup d'Antillais de Guadeloupe, de martinique et de Guyane décrocher un emploi. Comme pour réaliser le rêve Americain, ils saisissaient les nombreuses opportunités et offraient à la France cette main d'oeuvre dans l'assistance publique et la poste necessaire à son developpement.. Le couple regardait avec crainte des personnes qu'ils chérissaient aller mener une vie ailleurs.
L'histoire semblait se répéter. Les filles quittèrent l'île à bord de l'ultime vol air france de la journée pour Paris-Orly. Leurs parents ayant décidé en dernier lieux de s'attarder encore une quinzaine de jours afin de finaliser leurs préparatifs avant de les rejoindre avec leurs frères.
Les deux fillettes bien que ravies de découvrir un nouveau mode de vie ressentait un certain chagrin à l'idée de voyager seule pour la première fois. Leur complicité aussi forte qu'un lien maternel allait être mise à rude épreuve en quittant leur terre natale.
Une effervescence reignait autour d'elle, beaucoup de voyageurs se précipitaient vers l'enregistrement, chacun emmenait avec lui son rêve de liberté empreint d'inquétude face à l'inconnu. Solène et Emme se sentaient envelloppées par une senteur particulière : celle du départ. L'odeur des malettes bien remplies se mêlient aux arômes des mets Antillais qui s'élevaient dans l'air. Dans leur sac à dos, elles emportaient quelques souvenirs et petits jouets souhaitant les retrouver au bout de leur voyage.
S'échappaient des saveurs d'épices, de viande bien cuite qui s'élevaient sacs des passager, repas local qu'ils apportaient pour leurs familles. Certaines personnes voyageaient avec des crabes rangès dans des glacières, des mets surgelés et des boissons arrangées. Elles comprenait que celui qui venait vous chercher à l'aéroport préparaient déjà son palais à déguster un plat du pays et qu'il ne fallait pas le décevoir. Toute cette ambiance relevait de la magie pour les deux fillettes.
Dans l'avion, les passagers s'attardaient à les dévisager car l'usage voulait que les petits voyagent avec leurs parents. Beaucoup les regardaient manger, les écoutaient échanger,observaient leurs bonnes manières. Leurs français été déjà très bien prononcé, pas d'accent montant et descendant, pas de créolisme.
Leur père les éduquait en ce sens, une petite remarque lorsqu'elle répétaient trop souvent les interjections à la créole. Les garçons eux, allaient en promenade avec leurs camarades et revenaient avec des expressions typiques. Constance, leur mère se taisait, elle apréciait cette éducation. Championne d'orthographe dans son enfance, elle déclarait que celui qui obéit à ces principes réussit.
Elles se savaient dans un univers différent en France et observaient des personnes autour portant des bonnets, des manteaux, des collants que l'une d'elle osa toucher en toute discrétion sur une dame qui passait. En attendant que les formalité ne soient réglées les fillettes découvrirent le monde occidental à travers les vitres de l'aéroport. Le va et vient des avions reflétait la diversité, elle regardait la grisaille qui attristait Solène si bien qu'une petite larme ruissela le long de son visage. Emme prononça quelques paroles d'encouragement montrant un emerveillement qui lui effaça ses pleurs.
_Papa et maman arriveront bientôt nous partiront pour de longues promenades en DS. Emme s'entendit prononcer ces parole de soutien à sa soeur.
Ils habitaient là bas, leur père avec ses cauchemards d'Algérie relatait souvent le déroulement du service pour les Antillais. Il répétait que les jeunes se dissimulaient en soulevant des cadavres pour éviter d'être tués et qu'un grand nombre de militaires objectaient à prendre les armes cherchant de multiples excuses et stratégies pour fuir le combat.
La situation s'avérait horrible pour ces engagés dont certains ignoraient les enjeux alors qu'ils savaient qu'il risquait tout. Il se remémorait cette jeunesse française planquée dans des tranchèes feignant la mort. Tel était le lot de régiments qui refusaient de vivre les atrocités de ce conflit pour se sauver d'un sort terrible.
Tous ces souvenirs le terrifiaient et on se demandait parfois pourquoi il appartenait à cette tranche d'âge d'hommes aux cotés de ses paires dans une lutte de l'autre côté de l'atlantique. Pour lui, le patriotisme signifiait la citoyenneté française, mais il déplorait le contraste entre cette avancée et l'impossibilité de trouver un accord sans en venir aux armes.
A Paris, les fillettes tenaient chacune serré dans leurs menottes le dernier cadeau de leur grand-père en partant. Emme agrippait une clé en bois épais attaché à un cordon et Solène gardait suspendu à la boucle de sa ceinture en cuire une corde tissée aux fils mutlicolors d'une longueur deux fois plus petite. Elle pourrait donner un morceau à sa soeur si elle le perdait. Par la suite, les filles cachèrent leur trésor qu'elles ne ressortaient en toute discrétion que dans les moments d'émotion intense.
Il fallait aller les inscrire à l'école, la rentrée commençait plus tôt qu'aux Antilles où on attendait la fin de la période cyclonique. Elle devenaient de vrais françaises, parvenaient à s'adapter et à se lier d'amitié avec des métropolitains.
Peu d'efforts leur suffisait pour trouver des modèles à suivre qui correspondaient aux attentes de leurs père : des fillettes bien éduquées suivant des valeurs, la vertu, la politesse et d'éducation. Les camarades, peu recommendables, trop désinvoltes, moins sages, elles les écartaient d'emblée. Elle figuraient alors en tête de classe. Elles était observées, comparées, mystérieuse car capables de réciter par coeur des tables sans erreurs ou de résoudre des opérations complexes.
Un jour le directeur accompagna chez les Cours élémentaires un pour leur monter sa méthode de résolution de problèmes, une façon de les encourager ou de prouver que c'était possible à cette âge. Les élèves devaient applaudir mais cette expérience avait eu aussi des retentissements négatifs.
-Regardez ce qu'ils font aux Antilles, on peut y arriver aussi !
Emme était très satisfaite mais les éloges reçues mais les remarques des tous petits sur l'origine et son teint basané l'avait beaucoup surprise. Certains les observaient avec une admiration teintée de gentillesse, d'autres y mélaient le mépris et regardaient en toisant jurant de s'améliorer à la prochaine leçon.
Les années passèrent sans qu'elle ne revirent le sourire de leur père et les promesses s'étaient envolées emportées elle aussi dasnle silence de la nuit.
Emme et solène eurent une adolescence à Paris avec leur mère et entourée de leur frères. Les retours aux Antilles se raréfiaient, quelques jours pendant l'été où il fallait faire au mieux pour emporter dans ses valises les plus beaux souvenirs d'une île perdue dans l'océan atlantique .
évoyait de fortes averses mais avec la clémence de Dieu, le temps se dégageait laissant apparaitre une petite lueur.
Jadis, les prévisions métérologiques de l île demeurait imprécises, il fallait attendre les données en provenance de Miami qui s'affinaient lorsque la menace devenait réelle pour les côtes Américaines. Les personnes âgés, papies et mamies ayant survécus aux ravages de l'ouragan Ines de 1966 parvenait à observer les vents et à effectuer leurs propres bulletins.
Ils transmettaient leur savoir aux jeunes générations. Mais la jeunesse n'écoutait que d'une oreille prétextant que les cases d'antan s'averaient plus légères et vulnétrables. Parfois, ils raillaient en toute discrétion à ces anciens qui s'affairaient à mettre quelques effets à l'abri des rafales ou à rentrer les embarcations.
Au terme du mois d'août, ce beau temps leur éviterait les turbulences sur leur vol pour Paris. Gaby le père d'Emme souhaitait s'installer dans l'exagone. Il imaginait se prommener le long des grandes avenues, des faubourgs, des immenses boulevards. Il voyait aussi en rêve les cafés où ils s'assierait en famille sur les étroites terrasses. Les Antillais lettrés se retrouvaient souvent en ces lieux après leur journée de travail.
Il se réjouissait à l'idée de vivre là -bas. Il s'amusait dans le jardin en répétant à qui voulait l'entendre qu'il achetera un DS21 comme Giscard D'estaing .Il aimait s'allonger au sol sur le carrelage de" Pierre de grè céram et courbait le dos tel un chat pour imiter le véhicule au démarrage.
-Voilà les enfants ! puis ajoutait un bruit semblable à un sifflement étouffé, regardez cette technique nous possederont cette merveille à Paris.
Sa mère qui venait d'acquérir une belle Peugeot l'observaient en riant. Tous se présentèrent pour imiter les mouvements de la Citroên DS mythique se mettant à quatre pattes et arrondissant le dos avant d'emmètre un sifflement évoquant le bruit des suspensions au démarrage du moteur.
Il considérait la France métropilaine comme un pays qui leur offrirait diverses opportunités pour leur réussite sociale et professionnnelle. En famille, les enfants s'exprimaient en français, pas de place pour le créole. La langue française vous emménera loin ; Je veux voir rouler les R ; sa troupe était mobilisée en algérie. Il relatait souvent ses aventures cachant les aspects qui expliquaient ses cauchemards et nuits agitées.
De nombreux Antillais partaient au service militaire combatrre pour défendre les intérêts de l'armée française pendant la guerre d'algérie. Le conflit laissait une empreinte forte et créait chez lui et ses amis d'infortune une lourde mélancolie. Il gardait un beau souvenir de la traversée en bus de la capitale Parisienne avec son infanterie avant son retour en Guadeloupe qu'il désirait partager avec ses enfants.
Il admirait les uses et coutumes, les belles toilettes des dames, le seuil de développement. Même s'il considérait que les métropolitains se montraient un peu distants, il appréciait la discrétion des français, le mode de vie et la richesse de la langue. Il entretenait sa passion pour la poésie et le chant. Poètes à ses heures perdues, il chantonnait sous la douche des chansons douces à son épouse et voulait que ses enfants embrassent cette culture qui selon lui leur permettra d'obtenir un métier noble.
Ses frères et soeurs, les tantines et tontons partaient, à l'instar de beaucoup d'Antillais de Guadeloupe, de martinique et de Guyane décrocher un emploi. Comme pour réaliser le rêve Americain, ils saisissaient les nombreuses opportunités et offraient à la France cette main d'oeuvre dans l'assistance publique et la poste necessaire à son developpement.. Le couple regardait avec crainte des personnes qu'ils chérissaient aller mener une vie ailleurs.
L'histoire semblait se répéter. Les filles quittèrent l'île à bord de l'ultime vol air france de la journée pour Paris-Orly. Leurs parents ayant décidé en dernier lieux de s'attarder encore une quinzaine de jours afin de finaliser leurs préparatifs avant de les rejoindre avec leurs frères.
Les deux fillettes bien que ravies de découvrir un nouveau mode de vie ressentait un certain chagrin à l'idée de voyager seule pour la première fois. Leur complicité aussi forte qu'un lien maternel allait être mise à rude épreuve en quittant leur terre natale.
Une effervescence reignait autour d'elle, beaucoup de voyageurs se précipitaient vers l'enregistrement, chacun emmenait avec lui son rêve de liberté empreint d'inquétude face à l'inconnu. Solène et Emme se sentaient envelloppées par une senteur particulière : celle du départ. L'odeur des malettes bien remplies se mêlient aux arômes des mets Antillais qui s'élevaient dans l'air. Dans leur sac à dos, elles emportaient quelques souvenirs et petits jouets souhaitant les retrouver au bout de leur voyage.
S'échappaient des saveurs d'épices, de viande bien cuite qui s'élevaient sacs des passager, repas local qu'ils apportaient pour leurs familles. Certaines personnes voyageaient avec des crabes rangès dans des glacières, des mets surgelés et des boissons arrangées. Elles comprenait que celui qui venait vous chercher à l'aéroport préparaient déjà son palais à déguster un plat du pays et qu'il ne fallait pas le décevoir. Toute cette ambiance relevait de la magie pour les deux fillettes.
Dans l'avion, les passagers s'attardaient à les dévisager car l'usage voulait que les petits voyagent avec leurs parents. Beaucoup les regardaient manger, les écoutaient échanger,observaient leurs bonnes manières. Leurs français été déjà très bien prononcé, pas d'accent montant et descendant, pas de créolisme.
Leur père les éduquait en ce sens, une petite remarque lorsqu'elle répétaient trop souvent les interjections à la créole. Les garçons eux, allaient en promenade avec leurs camarades et revenaient avec des expressions typiques. Constance, leur mère se taisait, elle apréciait cette éducation. Championne d'orthographe dans son enfance, elle déclarait que celui qui obéit à ces principes réussit.
Elles se savaient dans un univers différent en France et observaient des personnes autour portant des bonnets, des manteaux, des collants que l'une d'elle osa toucher en toute discrétion sur une dame qui passait. En attendant que les formalité ne soient réglées les fillettes découvrirent le monde occidental à travers les vitres de l'aéroport. Le va et vient des avions reflétait la diversité, elle regardait la grisaille qui attristait Solène si bien qu'une petite larme ruissela le long de son visage. Emme prononça quelques paroles d'encouragement montrant un emerveillement qui lui effaça ses pleurs.
_Papa et maman arriveront bientôt nous partiront pour de longues promenades en DS. Emme s'entendit prononcer ces parole de soutien à sa soeur.
Ils habitaient là bas, leur père avec ses cauchemards d'Algérie relatait souvent le déroulement du service pour les Antillais. Il répétait que les jeunes se dissimulaient en soulevant des cadavres pour éviter d'être tués et qu'un grand nombre de militaires objectaient à prendre les armes cherchant de multiples excuses et stratégies pour fuir le combat.
La situation s'avérait horrible pour ces engagés dont certains ignoraient les enjeux alors qu'ils savaient qu'il risquait tout. Il se remémorait cette jeunesse française planquée dans des tranchèes feignant la mort. Tel était le lot de régiments qui refusaient de vivre les atrocités de ce conflit pour se sauver d'un sort terrible.
Tous ces souvenirs le terrifiaient et on se demandait parfois pourquoi il appartenait à cette tranche d'âge d'hommes aux cotés de ses paires dans une lutte de l'autre côté de l'atlantique. Pour lui, le patriotisme signifiait la citoyenneté française, mais il déplorait le contraste entre cette avancée et l'impossibilité de trouver un accord sans en venir aux armes.
A Paris, les fillettes tenaient chacune serré dans leurs menottes le dernier cadeau de leur grand-père en partant. Emme agrippait une clé en bois épais attaché à un cordon et Solène gardait suspendu à la boucle de sa ceinture encuire une corde tissée aux fils mutlicolors d'une longueur deux fois plus petite. Elle pourrait donner un morceau à sa soeur si elle le perdait. Par la suite, les filles cachèrent leur trésor qu'elles ne ressortaient en toute discrétion que dans les moments d'émotion intense.
Il fallait aller les inscrire à l'école, la rentrée commençait plus tôt qu'aux Antilles où on attendait la fin de la période cyclonique. Elle devenaient de vrais françaises, parvenaient à s'adapter et à se lier d'amitié avec des métropolitains.
Peu d'efforts leur suffisait pour trouver des modèles à suivre qui correspondaient aux attentes de leurs père : des fillettes bien éduquées suivant des valeurs, la vertu, la politesse et d'éducation. Les camarades, peu recommendables, trop désinvoltes, moins sages, elles les écartaient d'emblée. Elle figuraient alors en tête de classe. Elles était observées, comparées, mystérieuse car capables de réciter par coeur des tables sans erreurs ou de résoudre des opérations complexes.
Un jour le directeur accompagna chez les Cours élémentaires un pour leur monter sa méthode de résolution de problèmes, une façon de les encourager ou de prouver que c'était possible à cette âge. Les élèves devaient applaudir mais cette expérience avait eu aussi des retentissements négatifs.
-Regardez ce qu'ils font aux Antilles, on peut y arriver aussi !
Emme était très satisfaite mais les éloges reçues mais les remarques des tous petits sur l'origine et son teint basané l'avait beaucoup surprise. Certains les observaient avec une admiration teintée de gentillesse, d'autres y mélaient le mépris et regardaient en toisant jurant de s'améliorer à la prochaine leçon.
Les années passèrent sans qu'elle ne revirent le sourire de leur père et les promesses s'étaient envolées emportées elle aussi dasnle silence de la nuit.
Emme et solène eurent une adolescence à Paris avec leur mère et entourée de leur frères. Les retours aux Antilles se raréfiaient, quelques jours pendant l'été où il fallait faire au mieux pour emporter dans ses valises les plus beaux souvenirs d'une île perdue dans l'océan atlantique"rgs, des immenses boulevards. Il voyait aussi en rêve les cafés où ils s'assierait en famille sur les étroites terrasses. Les Antillais lettrés se retrouvaient souvent en ces lieux après leur journée de travail.
Il se réjouissait à l'idée de vivre sur ce territoire. Il s'amusait dans le jardin en répétant à qui voulait l'entendre qu'il achetera un DS21 comme Giscard D'estaing Il aimait s'allonger au sol sur le carrelage de" Pierre de grè céram et courbait le dos tel un chat pour imiter le véhicule au démarrage.
-Voilà les enfants ! puis ajoutait un bruit semblable à un sifflement étouffé, regardez cette technique nous possederont cette merveille à Paris.
Sa mère qui venait d'acquérir une belle Peugeot l'observaient en riant. Tous se présentèrent pour imiter les mouvements de la Citroên DS mythique se mettant à quatre pattes et arrondissant le dos avant d'emmètre un sifflement évoquant le bruit des suspensions au démarrage du moteur.
Il considérait la France métropolitaine comme un pays qui leur offrirait diverses opportunités pour leur réussite sociale et professionnnelle. En famille, les enfants s'exprimaient en français, pas de place pour le créole. La langue française vous emmènera loin ; Je veux voir rouler les R ; sa troupe était mobilisée en algérie. Il relatait souvent ses aventures cachant les aspects qui expliquaient ses cauchemards et nuits agitées.
De nombreux Antillais partaient au service militaire combatrre pour défendre les intérêts de l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Le conflit laissait une empreinte forte et créait chez lui et ses amis d'infortune une lourde mélancolie. Il gardait un beau souvenir de la traversée en bus de la capitale Parisienne avec son infanterie avant son retour en Guadeloupe qu'il désirait partager avec ses enfants.
Il admirait les uses et coutumes, les belles toilettes des dames, le seuil de développement. Même s'il considérait que les métropolitains se montraient un peu distants, il appréciait la discrétion des français, le mode de vie et la richesse de la langue. Il entretenait sa passion pour la poésie et le chant. Poètes à ses heures perdues, il chantonnait sous la douche des chansons douces à son épouse et voulait que ses enfants embrassent cette culture qui selon lui leur permettra d'obtenir un métier noble.
Ses frères et soeurs, les tantines et tontons partaient, à l'instar de beaucoup d'Antillais de Guadeloupe, de martinique et de Guyane décrocher un emploi. Comme pour réaliser le rêve Americain, ils saisissaient les nombreuses opportunités et offraient à la France cette main d'oeuvre dans l'assistance publique et la poste necessaire à son developpement.. Le couple regardait avec crainte des personnes qu'ils chérissaient aller mener une vie ailleurs.
L'histoire semblait se répéter. Les filles quittèrent l'île à bord de l'ultime vol air france de la journée pour Paris-Orly. Leurs parents ayant décidé en dernier lieux de s'attarder encore une quinzaine de jours afin de finaliser leurs préparatifs avant de les rejoindre avec leurs frères.
Les deux fillettes bien que ravies de découvrir un nouveau mode de vie ressentait un certain chagrin à l'idée de voyager seule pour la première fois. Leur complicité aussi forte qu'un lien maternel allait être mise à rude épreuve en quittant leur terre natale.
Une effervescence reignait autour d'elle, beaucoup de voyageurs se précipitaient vers l'enregistrement, chacun emmenait avec lui son rêve de liberté empreint d'inquétude face à l'inconnu. Solène et Emme se sentaient envelloppées par une senteur particulière : celle du départ. L'odeur des malettes bien remplies se mêlient aux arômes des mets Antillais qui s'élevaient dans l'air. Dans leur sac à dos, elles emportaient quelques souvenirs et petits jouets souhaitant les retrouver au bout de leur voyage.
S'échappaient des saveurs d'épices, de viande bien cuite qui s'élevaient sacs des passager, repas local qu'ils apportaient pour leurs familles. Certaines personnes voyageaient avec des crabes rangès dans des glacières, des mets surgelés et des boissons arrangées. Elles comprenait que celui qui venait vous chercher à l'aéroport préparaient déjà son palais à déguster un plat du pays et qu'il ne fallait pas le décevoir. Toute cette ambiance relevait de la magie pour les deux fillettes.
Dans l'avion, les passagers s'attardaient à les dévisager car l'usage voulait que les petits voyagent avec leurs parents. Beaucoup les regardaient manger, les écoutaient échange, observaient leurs bonnes manières. Leurs français été déjà très bien prononcé, pas d'accent montant et descendant, pas de créolisme.
Leur père les éduquait en ce sens, une petite remarque lorsqu'elle répétaient trop souvent les interjections à la créole. Les garçons eux, allaient en promenade avec leurs camarades et revenaient avec des expressions typiques. Constance, leur mère se taisait, elle apréciait cette éducation. Championne d'orthographe dans son enfance, elle déclarait que celui qui obéit à ces principes réussit.
Elles se savaient dans un univers différent en France et observaient des personnes autour portant des bonnets, des manteaux, des collants que l'une d'elle osa toucher en toute discrétion sur une dame qui passait. En attendant que les formalité ne soient réglées les fillettes découvrirent le monde occidental à travers les vitres de l'aéroport. Le va et vient des avions reflétait la diversité, elle regardait la grisaille qui attristait Solène si bien qu'une petite larme ruissela le long de son visage. Emme prononça quelques paroles d'encouragement montrant un emerveillement qui lui effaça ses pleurs.
_Papa et maman arriveront bientôt nous partiront pour de longues promenades en DS. Emme s'entendit prononcer ces parole de soutien à sa soeur.
Ils habitaient là bas, leur père avec ses cauchemards d'Algérie relatait souvent le déroulement du service pour les Antillais. Il répétait que les jeunes se dissimulaient en soulevant des cadavres pour éviter d'être tués et qu'un grand nombre de militaires objectaient à prendre les armes cherchant de multiples excuses et stratégies pour fuir le combat.
La situation s'avérait horrible pour ces engagés dont certains ignoraient les enjeux alors qu'ils savaient qu'il risquait tout. Il se remémorait cette jeunesse française planquée dans des tranchèes feignant la mort. Tel était le lot de régiments qui refusaient de vivre les atrocités de ce conflit pour se sauver d'un sort terrible.
Tous ces souvenirs le terrifiaient et on se demandait parfois pourquoi il appartenait à cette tranche d'âge d'hommes aux cotés de ses paires dans une lutte de l'autre côté de l'atlantique. Pour lui, le patriotisme signifiait la citoyenneté française, mais il déplorait le contraste entre cette avancée et l'impossibilité de trouver un accord sans en venir aux armes.
A Paris, les fillettes tenaient chacune serré dans leurs menottes le dernier cadeau de leur grand-père en partant. Emme agrippait une clé en bois épais attaché à un cordon et Solène gardait suspendu à la boucle de sa ceinture en cuire une corde tissée aux fils mutlicolors d'une longueur deux fois plus petite. Elle pourrait donner un morceau à sa soeur si elle le perdait. Par la suite, les filles cachèrent leur trésor qu'elles ne ressortaient en toute discrétion que dans les moments d'émotion intense.
Il fallait aller les inscrire à l'école, la rentrée commençait plus tôt qu'aux Antilles où on attendait la fin de la période cyclonique. Elle devenaient de vrais françaises, parvenaient à s'adapter et à se lier d'amitié avec des métropolitains.
Peu d'efforts leur suffisait pour trouver des modèles à suivre qui correspondaient aux attentes de leurs père : des fillettes bien éduquées suivant des valeurs, la vertu, la politesse et d'éducation. Les camarades, peu recommendables, trop désinvoltes, moins sages, elles les écartaient d'emblée. Elle figuraient alors en tête de classe. Elles était observées, comparées, mystérieuse car capables de réciter par coeur des tables sans erreurs ou de résoudre des opérations complexes.
Un jour le directeur accompagna chez les Cours élémentaires un pour leur monter sa méthode de résolution de problèmes, une façon de les encourager ou de prouver que c'était possible à cette âge. Les élèves devaient applaudir mais cette expérience avait eu aussi des retentissements négatifs.
-Regardez ce qu'ils font aux Antilles, on peut y arriver aussi !
Emme était très satisfaite mais les éloges reçues mais les remarques des tous petits sur l'origine et son teint un peu basané l'avait beaucoup surprise. Certains les observaient avec une admiration teintée de gentillesse, d'autres y mélaient le mépris et regardaient en toisant jurant de s'améliorer à la prochaine leçon.
Les années passèrent sans qu'elle ne revirent le sourire de leur père et les promesses s'étaient envolées emportées elle aussi dasnle silence de la nuit.
Emme et solène eurent une adolescence à Paris avec leur mère et entourée de leur frères. Les retours aux Antilles se raréfiaient, quelques jours pendant l'été où il fallait faire au mieux pour emporter dans ses valises les plus beaux souvenirs d'une île perdue dans l'océan atlantique.
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