Chapitre 22 - Partie 1 (/!\ Scène explicite)

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Lorsque je me réveille, le soleil filtre à travers les volets. Je suis encore un peu dans le coltard. Pas assez pour manquer la silhouette allongée près de moi. Je souris en pensant à ce qui s’est passé cette nuit. Le sexe et le plaisir, bien sûr, mais aussi cette… délivrance de l’avoir enfin complètement à moi.

J’ai envie de lui amener à manger au lit. Je vais lui préparer un petit déjeuner de fou. Oui, je suis un vrai canard, et alors ? Ça vous gêne ?

Je lève le drap avec précaution, pour ne pas la réveiller et sors du lit. La lumière du salon m’assaille dès que j'ouvre la porte. C’est une claque comparé à l’ambiance feutrée de la chambre. Je franchis le seuil rapidement pour préserver son sommeil.

Je traverse mon salon, complètement nu, le coeur étrangement léger. La valise de Maud, vide, près du canapé, me confirme que je n’ai pas rêvé sa présence.

Je vais dans la salle de bain. Le miroir me renvoie l’image d’un type qui a bien profité de sa nuit. De légères cernes, une lueur bizarre dans le regard. Un air satisfait qui me plaît bien, je le reconnais.

Je me passe un coup d’eau froide sur le visage, histoire de me réveiller un peu plus. Je m’habille rapidement, prends mes clés et sors de chez moi.

Pas un bruit chez Jona. Il doit déjà être au boulot. Un jour, peut-être que je prendrai le temps de le remercier. Ou pas. Même si ça s’est bien fini, ça restait une bonne grosse idée de merde.

Je me dépêche de descendre les marches, histoire de ne pas laisser Maud seule trop longtemps. La dernière fois qu’on a été intimes, je suis parti sans un mot. Et cette nuit encore, je me suis éclipsé du lit. Je ne veux pas qu’elle pense que ce sera le rythme de notre relation.

Notre relation…

Je souris encore, comme un con. C’est réel. Elle me veut moi. Elle est avec moi. Ça me sidère autant que ça me réjouit.

Arrivé au pied de l’immeuble, je rase les murs. Pas question qu’on me voit depuis le bar. Je sais déjà que je vais avoir des questions, mais je suis sorti pour autre chose.

Je me faufile dans les rues étroites du quartier. Pas trop loin, il y a un petit marché. Je zigzague entre les étals. J’achète de la viande séchée, du fromage, du miel, et de la pita, bien entendu. Je prends aussi et surtout ce qui plaira le plus à Maud : des fruits frais. Des oranges, des pêches, du raisin… Un peu de tout, peut-être même trop, mais rien ne me paraît trop pour elle.

Je n’ai pas envie de traîner, alors je m’empresse de revenir.

Pourvu qu’elle dorme encore.

En arrivant près du bar, je ralentis un peu pour jeter un œil rapide. Pas de collègues en vue. Parfait. Je franchis les derniers mètres qui me séparent de l’immeuble aussi discrètement que possible. Je pousse la porte, elle se referme dans un léger claquement. Une petite victoire personnelle.

Je rentre chez moi sans bruit. Je pose les provisions sur le comptoir et me dirige vers ma chambre. La porte est fermée. J’hésite une seconde, puis je l’ouvre lentement. Impatient, mais prudent. Le cliquetis de la poignée semble trop fort dans le silence de son sommeil.

Elle est toujours là, les cheveux éparpillés sur l'oreiller. Mais elle a bougé vers mon côté du lit. Ses bras tendus, comme si elle m’avait cherché instinctivement. Les draps sont tous retournés. Une de ses jambes dépasse du tissu. Sa chaleur et son odeur de sucre et de fleur ont envahi la chambre. Elle a l’air paisible, complètement détendue.

Je pourrais très vite y prendre goût.

Avec mille précautions, je m'assois derrière elle. J'ai encore en mémoire la façon dont elle a sursauté au bar l'autre jour. Je soulève le pan de drap le plus proche et pivote légèrement pour m'approcher. Je pose une main sur son dos et trace un cercle du bout des doigts. Elle frémit, redresse la tête.

  • Zed ? Geint-elle, la voix encore rauque de sommeil.
  • Salut, étrangère, je murmure en déposant un baiser chaste sur son dos.

Nouveau gémissement tandis qu'elle se tourne vers moi, les yeux clos. La tête lovée dans mon torse, elle cherche mon visage à tâtons. J'attrape sa main et dépose un baiser sur chacun de ses doigts. Je les entrecroise avec les miens avant de lui faire un baise main, puis je libère sa main au niveau de mon cou.

J’adore la sérénité et la confiance aveugle qu’elle m’accorde. L'envie de l'embrasser montre le bout de son nez. Et, dorénavant, je n'ai plus aucune raison de me réfréner.

Je glisse un doigt sous son menton pour relever davantage son visage. Je me penche et pose tendrement mes lèvres sur les siennes, pas certain de son degré d’éveil. Sa main s'accroche à ma nuque et elle intensifie notre baiser. C'est profond, langoureux. Un putain de paradis.

Sans rompre le contact, elle se redresse et vient à califourchon sur moi. Elle est toute chaude de sommeil. Au point que je le sens à travers mes vêtements. Même ses mains sont moins fraîches que d'habitude. Elle les remonte le long de mon torse pour retirer mon t-shirt. Mi-allongé, mi-assis, je me laisse faire, complètement docile.

Je sens ses tétons dur frotter ma peau. Un frisson me traverse. Mes mains caressent instinctivement la courbe de ses reins et le renflement de ses fesses. Elle se tortille contre moi dans de grands mouvements de bassin. Elle finit par reculer, s’asseyant sur mes hanches. Elle saisit une de mes mains et vient la poser sur son sein. Elle m'incite à le presser.

Aucune pudeur, aucune réserve. Et j'adore ça. J'avais peur qu'elle se soit lâchée dans le feu de l'action la nuit dernière. Qu'elle devienne plus réservée ou moins entreprenante. Ces actes me prouvent qu'hier n'était pas un cas à part. Que malgré la mise en scène - sa tenue et son attitude provocatrice -, cette facette d’elle n’était ni un rôle ni un jeu. C’était bien elle, entière et sincère.

Je suis encore stupéfait qu’elle soit à moi. Elle m’a choisi. Elle a choisi d’être là, avec moi. Non, mieux ! Elle veut être là, avec moi. Pas comme un coup d’un soir. Elle me veut dans sa vie. Elle n’a pas cessé de me le montrer. Elle est venue jusqu’ici pour moi. Elle a trouvé les mots qu’il fallait pour que je m’ouvre. Elle s’est offerte sans retenue hier, et aujourd’hui encore elle me donne tout.

Ce n’est pas juste un acte de désir. C’est une confiance proche de l’abandon, un dévouement presque absolu. Cette révélation me frappe en plein cœur.

Je glisse mes doigts dans les siens pour rapprocher son visage du mien.

  • J’ai envie de te faire l’amour, je souffle.

Elle colle son front au mien et m'embrasse.

  • Alors vas-y, répond-elle. Fais-moi l’amour.

Je l'embrasse de plus belle. Sa langue vient caresser la mienne avec douceur mais aussi une ferveur nouvelle. Je fonds de cette sensation.

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