Chapitre 25 - Partie 4

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Elle trace des cercles du bout des doigts dans mon dos, ses jambes encore enroulées autour des miennes. Je pourrais rester là des heures. Contre elle. En elle. Mais c’est pas le programme.

  • Il faut qu’on se bouge.
  • Hum, ronchonne-t-elle. Pourquoi ?

Je me redresse sur les coudes et l’admire quelques secondes.

  • Parce que. Je t’enlève.

Elle plisse les yeux, mi-amusée, mi-perdue.

  • Comment ça ?
  • Prends de l’eau, une serviette, un maillot, de la crème. On avale un petit déj et on se casse.

Elle me regarde avec un mélange d’étonnement et d’excitation qui me fait fondre.

  • Sérieux ? Et on va où ?
  • Tu verras. C’est une surprise.
  • Je peux avoir un indice ?

Je glisse un doigt sur sa bouche et pose un baiser sur le bout de son nez.

  • Tu poses trop de questions pour quelqu’un qui est censée être en train de se faire kidnapper.

Elle secoue la tête, encore incrédule et rit.

  • Ok… Mais tu me laisses pas beaucoup de marge de manœuvre, là, dit-elle en regardant nos corps encore imbriqués.
  • Tu veux dire que je dois te libérer avant de t’enlever ?
  • Je crains que oui.

Je me retire lentement, presque à contrecœur, et me laisse tomber à côté d’elle, le bras sur ses hanches. Elle roule hors du lit, toute décoiffée et encore moite et cherche ses affaires dans mon armoire.

  • Bon, t’as quinze minutes chrono pour être prête. Au délà je te ligote et je t’embarque sur mon dos.
  • Ne me tente pas, rigole-t-elle.

Pendant qu’elle disparaît dans la salle de bain, je m’habille, prépare mes affaires et file en cuisine.

Je fais griller quelques tartines, coupe des fruits, sers un bol de lait pour elle et une tasse de café pour moi. J’avale un peu de tout à l’arrache tout en fouillant dans le frigo de quoi nous préparer un pique-nique. Je prends les restes du petit déjeuner de la veille, déniche deux barres de céréales. Je remplis aussi deux bouteilles d’eau et je fourre le tout dans un grand sac à dos. Je fouille un placard jusqu’à tomber sur la grande nappe épaisse roulée sur elle-même. Je la cale sous mon bras.

Quand Maud sort de la salle de bain, elle a attaché ses cheveux à la va vite et elle est magnifique. Elle me fixe d’un air suspicieux et lâche :

  • Oh wow, tu as autre chose que du noir dans ta penderie ?
  • Le noir c’est pour le taf. Si je me tâche, j’ai pas à me refarcir les boutiques. J’ai quelques couleurs là-dedans.

Elle avise le sac dans ma main et la nappe.

  • Tu veux que je prenne des trucs dans mon sac ?
  • De l’eau. Beaucoup d’eau. Et la crème. Et la nappe si tu y tiens.
  • Tout ça pour que je puisse pas deviner.
  • Je pourrais te refiler le contenu intégral du sac que ça t’avancerais pas plus. Bon allez, mange.

On finit de déjeuner, on range en vitesse, je vérifie qu’on n’oublie rien - eau, bouffe, sacs, téléphones, clés, maillots, serviettes, crème solaire.

Je claque la porte derrière nous. On s’éclipse comme deux gosses qui partent faire une connerie. Sauf que j’ai jamais été aussi sérieux.

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