« Ami »

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Devant moi se dressait un immense bâtiment érigé dans le but de former de futurs "mages d’État" dans l’Est du pays.

Les étudiants qui venaient du dortoir ou qui viennent d’arriver dans l’établissement comme moi avançaient tous dans la même direction, vers le portail gigantesque protégé par une "magie de barrière".

Cela permet de protéger l’établissement 24h/24 et coûte aussi beaucoup moins cher que les gardes.

« Mmmh... pour l’instant j’ai trouvé 3 façons de contourner la sécurité du portail, et toi démon ? Qu’en penses-tu ? »

  • Et bien, moi j’en ai trouvé 4 autres façons, mais disons que, plutôt que contourner, je dirais ça ressemble plus à comment le détruire. Mais ça, c’est en suivant tes critères, à savoir, dans les conditions où on n’utilise pas de magie.

C’est alors que devant l’entrée de l’académie, moi et le démon, avons commencé à jouer au jeu du "trouver tous les failles du portail", jusqu’à ce qu’un étudiant mage nous aborde :

  • Bah alors ? Il ne faut pas se laisser impressionner par ça ! Ça, c’est juste une porte, moi qui ait déjà eu la chance de visiter l’académie des mages confirmés à la capitale, je peux te dire que comparé à ça, c’est rien !

Ce jeune homme qui avait mal interprété notre situation avait des yeux marrons et des cheveux bruns. C’est un physique plutôt commun dans la région, mais ce qui était inhabituel était qu’il possédait des iris bleus électriques.

« Démon, évalue sa quantité de magie »

  • Oh hé ! On me donne pas d’ordre comme ça !
  • Il ne t’intrigue pas ?
  • Franchement, tu lis en moi comme dans un livre ouvert. Ok j’ai compris, je vais vérifier.

Puis la seconde d’après, l’évaluation de sa "réserve de mana" était déjà fini. C’est bien digne d’un démon ça.

  • Ouais, ton intuition était juste mon amie, il possède en effet une grande réserve de mana, et la couleur de ses iris sont en partie influencée par sa magie.
  • Comment le trouves-tu ?
  • En terme de quantité de mana, il te dépasse, mais sur la maîtrise de la magie j’en doute. De plus, il faut aussi savoir tous les sorts qu’il maîtrise, sinon l’évaluer sera difficile.
  • Peux-tu lire dans ses pensées ?
  • Non, mais je peux t’enseigner un sort qui te permettra de le faire.
  • Je vois, ce sera pour plus tard.

Une fois que j’ai fini de me concerter avec le démon, j’ai décidé de ne pas trop l’approcher avant de déterminer concrètement si je peux le considérer comme une "menace potentielle", ou une "menace immédiate".

  • Bonjour, comment puis-je vous appeler ?
  • Steve, tu peux m’appeler comme ça.
  • Steve, pouvez-vous m’indiquer le chemin pour aller à l’accueil ?
  • Oui, bien sûr ! Tu vas jusqu’au centre du hall, tu tournes à droite, tu avances jusqu'au fond du couloir et tu tournes à gauche.
  • Merci beaucoup, au revoir.

Aussitôt je me retournai et avançai dans la direction indiqué.

  • Attends ! C’est quoi ton nom ?
  • Vous pouvez m’appeler Agnires.

Je me retournai et continuai mon chemin. Je voulais être polie pour une bonne impression, mais je n’avais pas très envie de le fréquenter trop longtemps sans connaître un minimum de sorts ou d’outils pour me protéger.

« Sérieux, t’es trop paranoïaque mon gars ! Il va rien t’faire, t’as vu sa tête de gentil bonhomme ? »

  • Il ne faut jamais se fier aux apparences.

Arrivée devant l’accueil, on me demanda de patienter et d’attendre qu’on m’appelle. Je m'asseyai donc sur un banc vide, en attendant sagement.

« Hé, il paraît qu’il y a un test »

« Hein ?! Mais j’étais pas prévenue ! Mince, je commence à stresser »

Deux jeunes filles, probablement des futures jeunes mages, discutaient sur un banc. L’une d’entre elles avait les cheveux roux en couettes. L’autre avait des cheveux courts d’une couleur bleue claire, presque blanc.

Les cheveux roux et bruns dans la région n’était pas rares, et les cheveux bleus sont probablement dû à l’influence d’une quantité de magie importante dans le corps, comme pour Steve.

Avec mes oreilles de chiens, bien que je les ai caché sous un chapeau, j’entendais parfaitement leur conversation. D’après elles, il y aurait apparemment un "test". Mais la question est : Quel type de test serait-ce ?

Bien que les deux demoiselles soient stressées et nerveuses à l’idée du test, il est aussi probable que ce ne soit qu’un test qui évalue notre niveau pour mieux nous guider et nous offrir un enseignement adapté.

« Ton hypothèse est intéressante, mais s’il en est autrement ? »

  • De toute façon je suis déjà inscrite, alors que vont-ils faire de moi si j’échoue au test d’entrée ?
  • Mouais... t’as pt’êtes raison, me répondit le démon d’un air pas convaincu.
  • Bon, inutile de s’attarder sur ce genre de détail, on verra le moment venu. Faisons plutôt quelque chose d’utile en attendant.
  • Tu veux continuer le jeu du "trouvons tous les failles du portail" ?
  • Non, j’aimerais que tu me renseignes sur ces deux filles là-bas.
  • C’est un peu compliqué, mais que veux-tu faire ?
  • Elles sont nouvelles, comme moi, on se trouve donc dans la même situation. Notre situation nous aidera à sympathiser.
  • Tiens, je te pensais pas si sociale. Toi qui avait rejeté froidement le petit Steve.
  • C’est pour les manipuler plus facilement. Il faut toujours des alliés dans la vie. On s’en sort jamais seul mais à plusieurs, c’est l’essence de la société humaine.
  • Hahahahahahah ! Ça te ressemble bien ça ! Mais pourquoi tu n’as pas sympathisé avec le petit Steve ?
  • Parce que notre situation était différente, il est plus dangereux que ces deux filles et vu son caractère, il possède probablement plusieurs alliés plus ou moins redoutables. En tout cas, son influence dans l’école et dans sa classe ne doit pas être pris à la légère.
  • Tu réfléchis beaucoup. Je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire, mais te fatigue pas trop, pas avant le test en tout cas.
  • Je sais.

Je fermai les yeux et je pris une grande inspiration. J’expirai et j’élaborai un plan d’approche afin de pouvoir me "lier d’amitié" avec ces deux filles dans ma tête. Je validai ensuite le plan avec le démon et je me mis à l’œuvre :

« Bonjour, je vous ai entendu parler d’un test, qu’est-ce donc ? »

  • Ah ! Il paraît qu’il y a un test d’entrée, enfin, c’est pour l’instant juste une rumeur, rien est sûr, me répondît l’une d’entre-elles.
  • Oh non ! Je n’ai éveillé ma magie que deux jours auparavant, je ne le contrôle pas encore assez bien. Alors s’il me demandait de lancer un sort...
  • Roh, n’en parles pas plus, ça va m’angoisser de plus en plus.
  • Allons, calmez-vous. Ça reste pour l’instant qu’une rumeur, si ça se trouve, c’est juste un entretien avec la principale et rien de bien méchant.
  • Oui, espérons ! Répondis-je avec un sourire radieux.

« Hé, je te savais pas si bonne actrice ! »

  • Comme si tu savais quelque chose sur moi.
  • Bah, c’est vrai que je ne sais juste que tu as conservé tes souvenirs de tes vies antérieures...
  • Pardon ?! Comment es-tu au courant ?!
  • Ah, c’était un secret ? Mince alors...
  • On en reparlera après.

Bien évidemment il se foutait de moi. Ce qu’il dit n’était que de l’ironie. Mais tout de même, il en sait beaucoup trop. En soi il n’y a rien de mauvais, mais je ne peux me sentir en sécurité quand quelqu’un est au courant de mes "réincarnations".

  • Au fait, comment tu t’appelles ?
  • Je me nomme Agnires, ça s'écrit Agnires mais ça se prononce Aignirès, et vous ?
  • Moi c’est Silva, ça s'écrit comme ça se prononce et elle c’est ma sœur jumelle Iris, répondit la fille au cheveux roux.
  • Je vois, enchantée, Silva, Iris, j’espère que nous nous entendrons bien dans le futur. Je compte sur vous pour les années à suivre !
  • Oh bien sûr !
  • Oui, entendons nous bien !

Ainsi, j’ai pu bien établir une relation de base. Mais il est toujours possible qu’elles font semblant, et qu’en réalité elles ne m’apprécient pas tant.

Ou alors, l’une d’entre-elles est plus maligne ou possède la même mentalité que moi et m’a percée à jour. J’ai encore des doutes sur elles, mais je vais faire comme si j’ai visé juste.

« Mademoiselle Agnires ! »

  • Ah ! Je dois y aller, à plus tard !
  • Oui, au revoir !
  • À plus !

Tout s’est bien passé normalement. Il reste à savoir si nous serions dans la même classe ou pas. Après, il suffit de se fréquenter souvent afin de concrétiser notre relation et nous pourrions être considérées officiellement comme "des amies".

À suivre...

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