Chapitre 4
Aphélie marchait en de longues enjambées sur le tarmac de l'astroport. Ses cheveux blonds, tirant sur le vert, flottaient autour de son visage. Elle portait une tunique courte de couleur bleue et des bottes qui montaient jusqu'aux genoux. Elle était en colère. Très en colère. Il n'avait pas pris la peine de lui expliquer les raisons de son départ. Elle se sentait trahie. Comment avait-il pu agir comme un lâche avec elle, son amie d'enfance ? Et que faisait-elle là ? Elle était la risée de tous. Elle jeta un œil à la dérobée aux personnes venues escorter le prince. Ce n'était un secret pour personne. Elle était sa préférée et, malgré leur lien de parenté, la rumeur d'une union entre eux voyageait dans les cercles aristocratiques.
Lorsque la navette de Duke se posa, elle s'arrêta et croisa les bras sur sa poitrine. Elle ne suivit pas les autres. Elle resta là, à attendre. La tension accumulée depuis une semaine lui faisait battre les tempes. Elle aurait dû écouter Octavius et accepter sa proposition d'aller se promener dans la forêt. Contre toute attente, elle le vit avancer vers elle et lui sourire, comme si de rien n'était. Cela accentua sa fureur.
- Aphélie, je suis content de voir un visage ami. Je dois te parler...
Il ne put terminer. Sa main se leva et elle le gifla. Elle recula, horrifiée par ce geste qu'elle n'avait pas pu retenir.
***
En sortant de mon appareil, j'aperçus le reflet des cheveux d'Aphélie, mon amie d'enfance et ma cousine. Ignorant la délégation venue m'accueillir, je parvins jusqu'à elle. J'étais heureux de la voir en premier. Son assurance me permettait souvent de calmer les émotions que je ne savais pas gérer.
- Aphélie, je suis content de voir un visage ami. Je dois te parler...
Une gifle fut sa réponse. Je tendis le bras vers mes gardes qui avançaient d'un pas.
- Laissez-nous.
Elle attendit qu'ils s'éloignent avant de lancer avec colère :
- Pourquoi ne m'as-tu pas dit le but de ton voyage ? Apprendre par des personnes étrangères que tu comptes te marier avec cette fille ! Mince, Duke ! Et moi, je ne compte pas ?
- Aphélie, je... Je passai la main dans mes cheveux, gêné par cette attaque de bon droit.
- Non, tais-toi... je pensais que je comptais pour toi. Je ne veux rien entendre. Amuse-toi bien avec elle. Je...
Elle se tut, impuissante à continuer. Elle ferma les poings, me repoussa fortement et s'enfuit.
- Aphélie, attends, laisse-moi au moins m'expliquer.
Elle ne répondit pas, leva seulement le bras avec un geste du doigt assez désobligeant.
Je haussai les épaules et continuai mon chemin vers ma moto porteuse que mes gardes avaient avancée. Je l'enfourchai et me dirigeai vers le palais. J'étais désolé par cette scène. Mon amitié pour Aphélie était sincère. Nous avions toujours su confier nos sentiments et nos émotions. Un an auparavant, lors d'une escapade en groupe, nous nous étions rapprochés, sans aller au bout dans l'aveu de nos ressentis. Lorsque j'avais appris le projet de mariage, je n'avais pas eu le courage d'aller la voir, sachant que suite à cela, plus rien ne serait comme avant.
Je déposai ma moto près du long bâtiment qui servait de garages, laissant l'employé se charger de la ranger. Je me dirigeai à l'arrière vers l'entrée privée. Ceci me permit d'éviter la horde de journalistes qui souhaitaient avoir les premières nouvelles. J'étais d'ailleurs étonné de ne pas avoir eu cette meute dès mon arrivée sur la planète. Enfin, non, ce n'était pas étonnant. Je me savais entourer de personnes ayant à cœur de me protéger de toute intrusion étrangère. En passant la barrière du jardin, je fus assailli par une petite nymphe de neuf ans.
- Ouch, Maria Grâce, doucement.
Je la pris dans mes bras et l'embrassai.
- Comment vas-tu, princesse ?
La petite enfouit sa tête dans mon cou, mit sa main dans mes cheveux et entortilla ses doigts dans mes boucles brunes. C'était son geste préféré lorsqu'elle était avec moi et qu'elle était bouleversée.
- Alors ma puce, qu'as-tu fait pendant mon absence ?
- Je me suis ennuyée, me répondit-elle, sa voix était atténuée par mon cou. Je ne te vois pas beaucoup et j'aime pas quand tu es loin. Personne ne veut m'écouter même Maman qui cherche toujours à me rassurer sans rien faire.
Je me raidis.
- As-tu eu des cauchemars ?
- Des tonnes et puis pas que ça mais je n'arrive pas à dire ce que c'est. Nella m'a emmenée au centre voir le professeur Arabé. Lui-même ne savait pas quoi dire. Je vois des images comme si je les vivais. Oh Duke, c'est si bon que tu sois là.
Tout en l'écoutant, j'entrai dans le bâtiment et me dirigeai vers les appartements de Maria Grâce. Je réfléchis aux implications de ce que j'entendais. J'avais lu lors de mes études sur l'histoire de Fleed et de notre famille que certaines femmes développaient des dons suite à un événement important dans la vie : le passage de l'enfance à l'adulte, la première relation sexuelle, un deuil. Maria présentait tous les cas de figure du don de prémonition. Elle assistait à des événements futurs concernant les personnes qu'elle aimait sous forme de cauchemar qui la laissaient souvent pantelante et affolée.
Maria Grâce logeait au premier étage dans l'aile ouest. Ses appartements comprenaient un salon, une salle de jeu, une chambre et une salle de bain. Chaque pièce était décorée avec soin, dans les tons roses qu'affectionnait la petite fille. Je m'installai sur le fauteuil à bascule de la chambre gardant ma sœur sur mes genoux et me balançai un peu pour la calmer.
- Veux-tu me raconter les dernières images que tu as vues ?
La petite secoua la tête.
- Non, c'est trop atroce. Que du rouge, des cris, de la fumée et des monstres.
Je la serrai un peu plus et lui caressai le dos.
- Viens me voir directement la prochaine fois ou fais-moi appeler, tu veux bien ?
- Oui
***
La nouvelle du futur mariage entre le Prince de Fleed et la Princesse de Stykadès fit rapidement le tour de la galaxie. Cependant, cela n'arrêtait en rien les débordements violents de Véga.
Duke s'enfermait de plus en plus dans le centre de recherche, sortant uniquement lorsqu'une escorte venait le chercher pour les réunions avec son père. Il perdait le sommeil et refusait de penser à Végalia. Le mariage était loin dans son esprit. Il n'était pas tranquille. Sa sœur faisait des cauchemars récurrents avec des monstres volants, des hommes verts aux oreilles pointus, des mini soucoupes lançant des rayons laser. Comme il ne dormait pas, il était régulièrement près d'elle pour la consoler. Il avait mal pour elle, il voulait la protéger de ces atroces images. Il avait maintenant la certitude qu'elle avait reçu le don familial : elle voyait l'avenir et il savait que ce qu'elle vivait faisait partie du futur. Il devait à tout prix terminer la construction de sa soucoupe et de son robot.
La simulation des différentes données par ordinateur avait donné des résultats plus que satisfaisants. La connexion soucoupe / robot fonctionnait maintenant sans aucune lenteur entre la commande et l'action. Le robot s'intégrait parfaitement à l'emplacement prévu dans la soucoupe. Grâce à la voix, le pilote confirmait l'action demandée par une commande matérielle. Le robot ou la soucoupe ajustait ensuite la commande en fonction du radar présent dans chacun d'eux. Chaque action du robot était associée à la voix. Ceci garantissait l'utilisation de la machine par une seule et unique personne.
Le robot était un géant de trente mètres de haut. Duke avait ajouté à l'insu de son père et des scientifiques qui collaboraient avec lui des armes offensives et défensives. Les doubles cornes ainsi que les pointes situées sur le haut de sa tête reprenaient la technologie pallasienne dont il avait reçu les codes, deux semaines auparavant. Les décharges électriques qui en sortiraient seraient une arme puissante. Pollux avait travaillé sur les outils que le géant pourrait utiliser. Sa plus belle réalisation était une hallebarde de vingt-huit mètres1 presque aussi grande que le robot pour fendre un blindage en acier de huit mètres d'épaisseur. Les deux haches du bâton, attachés aux épaules, se transformeraient en boomerang. Cette double arme serait maniée par les mains du robot. Sur les bras, les deux amis prévoyaient de mettre en place plusieurs types d'armes détachables. L'avant-bras se séparerait comme une arme de jet et se transformerait en fonction de l'impact souhaité sur l'ennemi lorsqu'il rentrerait en contact : ils avaient ajouté pour cela des manchons en pointe fait avec le matériau GREN. Les pointes pourraient soit se mettre en avant pour perforer, soit en corolle pour creuser.
Duke conservait toutes les données sur une clé informatique qu'il gardait constamment sur lui avec son pendentif. Il n'avait pas confiance aux scientifiques envoyés par Véga. Il avait toujours été réticent et se méfiait d'autant plus depuis qu'il était revenu de Pallas. Il savait qu'ils espionnaient et que Véga réclamerait un jour cette machine. Lorsqu'il avait repris la responsabilité du projet, il les avait intégrés à l'équipe chargé de la navigation extragalactique sur la soucoupe et de la fabrication des armes à rayons comme le mégavolt. Ils jouaient le jeu et proposaient des améliorations avec les systèmes qu'ils avaient eux-mêmes mis en place sur les propres navettes de Véga.
Ces scientifiques restaient entre eux et dès que leur travail était terminé, ils retournaient dans le logement qui leur avait été alloué. Duke avait demandé à son père l'autorisation pour les surveiller mais ce dernier avait refusé.
***
La taverne de l'Oiseau bavard était le lieu de rencontre de la jeunesse euphorienne. Chaque soir, des garçons entre douze et seize ans venaient se décharger du trop-plein d'énergie conservée lors de leur journée studieuse dans les différentes écoles de la ville. Les filles étaient peu nombreuses. L'éducation était encore assez stricte et l'aristocratie protégeait très fort ces traditions.
Le bâtiment était situé au cœur de la capitale, sur une avenue lumineuse et active même à cette heure tardive. Une légère musique s'échappait des haut-parleurs disséminés sous les lampadaires. Des arbres, d'un vert assez vif, décorés de boules lumineuses, longeaient le bord de la route. Des trottoirs assez larges permettaient aux piétons de se promener sans se bousculer.
L'Oiseau bavard était un des lieux les plus anciens. La rumeur voulait que ce fut là que les grands bâtisseurs, poètes, aventuriers, politiciens avaient fait leur début sur la petite estrade au fond de la salle qui permettait à tout un chacun de se faire entendre.
Pour y entrer, il fallait passer le portique où se tenaient deux vigiles assez musclés. Après une fouille rapide et la présentation d'une carte d'identité, le client accédait à un petit hall. Sur la gauche, un employé s'occupait du vestiaire. En face, une porte ouvrait sur une première salle. Les tables en bois étaient alignées en rangée. Elles pouvaient recevoir maximum dix personnes. Le bar était sur le côté droit. Le barman était un humanoïde large d'épaule, d'environ deux mètres. Sa peau avait des reflets bleutés. Il essuyait nonchalamment des verres et surveillait les différents groupes présents. Près de l'estrade du fond, un escalier partait vers l'étage supérieur. Une rambarde faisait toute la longueur des murs. Des fauteuils et des petites tables étaient disséminés pour garder une certaine intimité. D'autres portes ouvraient sur des petits salons. Sous l'escalier, un accès, caché à la vue des clients, descendait vers les caves qui faisaient toute la surface du bâtiment.
Pollux et moi dépassâmes la longue file qui débordait sur le trottoir. Avant que nous puissions nous présenter, un des gardes nous ouvrit la porte et nous salua. Nous portions tous les deux une tunique rouge, une écharpe enroulée autour du cou, un pantalon qui épousait la musculature de nos jambes et des sandalettes. Notre collier princier se balançait légèrement sur notre torse.
Nous nous dirigeâmes directement vers l'escalier du fond et prîmes le chemin des caves. Tandis que j'avançai rapidement, saluant discrètement des connaissances au passage, Pollux s'arrêtait pour discuter, taper sur l'épaule d'un camarade ou rire d'une blague. Je montrai quelques signes d'impatience.
- Pollux, le groupe nous attend déjà depuis trente minutes.
- Eh, je ne suis pas responsable de ce retard, se défendit-il. Si je n'étais pas venu te chercher, tu serais encore dans ton bureau.
- Tu sais que j'ai hâte de finir ce projet, me renfrognai-je.
Pollux entoura mes épaules.
- Bon bon, d'accord. Allons tout de suite écouter nos amis.
En bas, nous longeâmes un couloir. De chaque côté, une porte ouvrait sur une grande salle au plafond voutée. Celle de gauche était ouverte. Une dizaine de personnes était rassemblée près d'une table avec des victuailles et des boissons. Un autre groupe discutait, assis en cercle à même le sol.
Je fus surpris de retrouver Aphélie. Depuis mon retour, ma cousine évitait de me rencontrer. Je ne lui avais pas encore expliqué les raisons de mes fiançailles même si cela n'était un secret pour personne. La distance relationnelle entre nous me faisait mal. Je ressentais dans mon cœur un gouffre que je n'arrivais pas à surmonter. Elle me regarda en souriant timidement et m'invita à la rejoindre.
- Cornelius revient de la planète Concordia, chuchota-t-elle. Il a rencontré des réfugiés de Vestalie. Nous devons réfléchir à mettre en place un réseau de transfert des peuples bannis de leur planète. C'est assez catastrophique. Des femmes et des enfants ont pu se sauver mais leur voyage sans préparation a causé beaucoup de pertes. Concordia est la première planète de ce carrefour galactique, et donc la première vers qui se dirigent les soucoupes des réfugiés.
Un garçon de treize ans m'apporta une coupe de jus de fruits.
- Merci, Ilian, lui dis-je en lui souriant. Mon visage redevint grave quand je me penchai vers Aphélie.
- Je n'ai pas réussi à savoir quelles sont les nouvelles planètes conquises par Véga. Mon père change de sujet quand je le questionne.
- En l'occurrence, Vestalie a intégré les forces alliées de Véga. Ceux qui résistent sont déportés sur Akéreb.
- Hélas, elle ne doit pas être la seule. La menace d'une destruction comme Akéreb suffit à négocier la trêve, remarquai-je sinistrement.
Je repoussai une mèche de cheveux sur le visage de mon amie.
- Aphélie… je…
- Non, Duke, m'interrompit-elle. Je ne veux pas en parler maintenant.
- Tu es toujours en colère, constatai-je. Je ne peux pas faire autrement, tu le sais bien.
- Ce n'est pas la raison, et tu le sais très bien aussi.
- Comprends-moi…
- Justement, je ne te comprends plus. Où est passé le jeune garçon insouciant qui courait dans le parc, qui me faisait danser et rire ? Cela fait un an que tu es distant. Tu aurais au moins pu me l'annoncer avant de partir, tu ne crois pas ?
Elle tenta de réduire le son de sa voix.
- Ce n'est ni le lieu, ni le moment d'en parler.
Elle se leva pour rejoindre un garçon aux cheveux noirs et à la peau pâle. Octavius se tenait au fond de la salle et me dévisageait avec des yeux perçants et froids. J'eus un frisson et détournai la tête. Depuis que j'avais repris le projet Grendizer, il me vouait un ressentiment assez fort. Il avait quitté notre groupe d'amis ne gardant contact qu'avec Aphélie qu'il appréciait. Je me mis debout et rejoignis Pollux qui discutait avec Cornelius.
Ce dernier avait passé la majeure partie de sa vie dans la région des lacs souterrains, sur l'hémisphère Nord de la planète, près des grands glaciers. Il était arrivé dans la capitale quatre ans auparavant après qu'une irruption volcanique eut détruit son île. Toute sa famille avait péri ce jour-là. Lui-même avait été sauvé in extrémis par son oncle alors que la lave brûlait sa maison. De ce drame, il avait gardé un visage sombre. Il ne se mêlait pas à ses camarades. Il avait intégré la compagnie des navigateurs de l'espace et depuis, il partait en mission pour la surveillance galactique.
- Cornelius, Aphélie m'a informé pour les réfugiés. Je vais en discuter avec la Reine qui a déjà de nombreuses associations chargées de ce type d'aide. As-tu d'autres nouvelles ?
- Votre Altesse, répondit le jeune homme en se courbant.
Je fis un geste énervé.
- Ah, pas de ça ici.
Cornelius se redressa.
- Les informations passent assez mal dans cette partie de la galaxie. Concordia a créé une unité de défense aux frontières de l'espace sidéral. Pour l'instant, Véga n'a pas encore atteint cette section. Toutefois, ces unités ont réussi à capter des messages radios.
Je mis ma main sous le menton.
- Cette inertie de notre côté est assez pesante. Je vais discuter avec le Roi pour envoyer quelques appareils avec des pilotes pour aider Concordia à la surveillance.
Du coin de l'œil, je vis Octavius s'approcher. Le garçon salua sans s'incliner comme le souhaitait le protocole devant un membre de la famille royale. Il était habillé en noir de la tête aux pieds. Ses cheveux hirsutes sur le dessus retombaient sur les épaules. Ses traits étaient anguleux comme s'il avait souffert de malnutrition.
- Octavius, fils d'Antonius. Je viens vous proposer mes services. Mon père est commandant dans la garde royale.
Sa voix était froide et sans intonation.
- Octavius, je sais qui tu es. Tu peux m'expliquer ce comportement ?
J'attendis un instant une réponse. Je soupirai.
- Toute aide est la bienvenue, repris-je. Rappelle-moi quelles sont tes compétences ?
- Je viens de terminer la section "Interception en vol" et j'entame une spécialisation dans la voltige aérienne. A mes heures perdues, j'ai mis en place un petit réseau de communication au sein de l'école pour les élèves.
Je hochai la tête.
- Autour de nous, nombreuses sont les personnes compétentes dans l'aéronautique. Par contre, nous manquons de professionnels dans la communication. Qui est garant pour toi ?
- C'est moi, répondit une voix fraîche et féminine que je connaissais bien.
Je me retournai.
- Aphélie…
Elle pencha la tête sur le côté.
- Nous avons travaillé plusieurs fois en mission lors de nos stages. Tu sais qu'il est fiable et c'est un as en plein vol. Il m'a montré son système de communication. Le principe est génial. Nous en aurons besoin si on monte ce groupe de résistants.
- Oui, tu as raison.
Je me tournai vers le garçon.
- Octavius, je sais que tu ne m'apprécies guère cependant, si la paix sur la planète est ton principal souci, peux-tu envisager dès maintenant un moyen de communication pour les différents membres présents sans alerter les personnes étrangères au cercle ?
- Oui, votre Majesté.
Il s'éloigna en reculant avant de se fondre avec Aphélie dans le groupe de plus en plus dense. J'examinai la salle, perplexe devant le groupe qui avait doublé.
- Pollux, peux-tu me dire pourquoi il y a autant de monde ? J'avais l'impression que nous devions rester en assemblée restreinte.
Pollux sourit.
- Et bien mon ami, c'est la fibre patriotique qui parle. Le mot est passé dans les différentes écoles et de nombreux jeunes souhaitent se battre. Nos parents seraient là, ils penseraient que le monde est perdu.
- C'est bien ce qui va arriver, si on ne fait rien, non ? grimaçai-je en regardant ma montre. Bon, je vais rejoindre mon père. J'espère le convaincre d'envoyer des navettes sur Concordia.
***
En remontant dans la salle commune de la taverne, Duke fut incommodé par la musique, les cris des danseurs qui se trémoussaient sur la piste face à l'estrade et l'odeur amère de la transpiration et de la fumée des cigarettes. Il s'efforça d'avancer assez vite mais fut souvent arrêter par des clients, souhaitant le féliciter pour son futur mariage. Il fut rejoint par deux gardes qui l'attendaient à l'entrée. Ils l'aidèrent à sortir.
- Votre Altesse, votre père vous attend. Il nous a demandé de vous conduire à lui, le plus vite possible.
- J'allais justement au palais.
Il refusa la voiture qui attendait sur l'avenue préférant marcher. Tandis qu'il s'éloignait, un des gardes le suivit à distance tandis que l'autre reprit la navette et se dirigeait vers le palais.
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1/ Les spécifications sont tirées du site www.shinryu.fr
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