C’était un mercredi. Le lycée semblait plus silencieux que d’habitude. Même les couloirs semblaient retenir leur souffle.

Sora n’était pas venue.

Pas un message. Pas un mot. Juste une chaise vide.

Jiwoo attendit la récré. Puis la pause déjeuner. Rien. Il monta sur le toit. Seul. Et pour la première fois, il eut peur.

Ce soir-là, il chercha son nom sur les réseaux. Rien. Puis, en désespoir de cause, il se rendit à l’adresse qu’elle lui avait une fois donnée à demi-mot.

Une vieille tour, à Jongno. Un appartement silencieux. Une vieille dame ouvrit.

— Sora ? Elle est à l’hôpital. Elle... elle est tombée. Elle allait pas bien.

Il sentit son cœur se crisper. Elle n’allait pas bien. Et il ne l’avait pas vue. Pas su.

Il se rendit à l’hôpital. Une infirmière hésita. Puis le laissa entrer.

Sora dormait. Branchée. Pale. Fragile.

Il s’assit. Et pour la première fois depuis des mois, il parla. Pas à elle. À la pièce. À lui-même.

— J’ai perdu ma sœur. Elle est partie sans laisser de mot. Moi, j’ai pas pu la retenir. Mais toi, Sora... je suis là. Je reste.

Il ne savait pas s’il parlait pour elle ou pour lui. Mais une chose était certaine : il ne voulait plus perdre personne.

Quand elle ouvrit les yeux deux jours plus tard, il était toujours là.

Ils ne dirent rien. Mais leurs regards suffisaient.

Deux âmes cabossées. Deux silences qui s’étaient trouvés.

Et même si le monde restait gris, à cette fenêtre-là...

... il y avait un peu plus de lumière.