Chapitre 4 : Une lumière nommée Sora
Sora retourna en cours deux semaines plus tard. Ses yeux semblaient moins lourds, mais ses sourires étaient toujours les mêmes : ceux qui masquent. Ceux qui protègent.
Jiwoo n’avait pas posé de questions. Elle non plus. Mais un silence nouveau les liait, plus doux. Plus fort.
Les autres élèves observaient cette étrange complicité, sans comprendre. Deux solitaires côte à côte, comme deux pièces d’un puzzle que personne n’arrivait à assembler.
Un jour, en classe, Sora glissa un mot sur sa table. Une feuille pliée en quatre, griffonnée à l’encre noire :
« Quand tu n’étais pas là, j’ai pensé que personne ne viendrait jamais. Tu es venu. Merci de ne pas m’avoir laissée couler. »
Il répondit par un dessin. Un parapluie. Deux silhouettes dessous. Et un mot :
« Reste. »
À partir de ce jour, ils commencèrent à partager plus. Des pauses déjeuner, des secrets. Des silences. Même des rires. De rares éclats dans leur monde brisé.
Sora montra ses carnets de dessin. Jiwoo, ses anciennes recherches sur sa sœur. Ils étaient deux survivants dans un monde qui ne les comprenait pas.
Mais au fond, Sora sentait que Jiwoo portait un fardeau plus lourd encore. Elle le voyait dans son regard, chaque fois qu’il passait devant la salle des casiers, chaque fois qu’une chanson triste passait dans ses écouteurs.
Alors un jour, elle posa la question que personne n’osait poser :
— Tu crois qu’elle est encore vivante ?
Jiwoo ne répondit pas tout de suite.
— J’espère. Parce que si elle ne l’est pas… alors je crois que moi non plus..
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