CHAPITRE 5
Plus on avance, plus je trouve les lieux inquiétants. Les immeubles sont vieillots, noircis ; de nombreuses vitres sont brisées, des portes et des fenêtres murées. Les lieux paraissent surgir d'un lointain passé. Les allées de plus en plus étroites sont sombres, malodorantes, jonchées de divers détritus.
— L’endroit n’est pas très accueillant, risquai-je.
— Non, en effet. Je ne viens jamais par ici, et je ne sais plus où aller.
— On peut peut-être demander à quelqu’un ?
Elle n’a pas l’air convaincu. Je comprends que c’est à cause de moi. Elle ne veut pas que quiconque puisse me voir de trop près ou entendre le son de ma voix.
— Des surveillantes ! viens, avançons. Il ne faut pas qu’elles te repèrent. Me désignant du menton deux silhouettes s’avançant vers nous.
— Il fait sombre, elle ne remarquera pas la mascarade
Alice me fait non de la tête puis mime de se pincer les lèvres pour que je me taise. Nous marchons hâtivement dans un silence de plomb quelques centaines de mètres encore. Les gardiennes, comme elle les a applé, sont deux grandes femmes. De notre position, elles paraissent faire trois peut-être quatre tête de plus que moi. D'ailleur, si je veux une estimation de taille, je crois que si elles lèvent les bras, elles peuvent toucher les fenêtres au premier étage.
Brusquement, elle me pousse dans une alcove. Mon dos percute un mur en bois. Elle m'attrape par la nuque me tirant vers elle. Nos visages sont si près que je pourrai l'embrasser. en fait, je surpris de sentir sa langue forcé l'entrée de ma bouche. Je finis par répondre à son étreinte.
Les gardiennes s'immobilisent. leurs torches viennent carrésser notre position. elles rigolent entre elles.
— Il y a un hotel pour ça plus loin ! grogne tout en riant l'une des deux gardiennes.
.Je poursuis mon baiser avec toutes la fougue que la rouquine mets dans la simulation. Elle a son rouge à lèvre a doux gout de cerise. Une forte chaleur secouent mon corps et il m'est difficile de retenir tout autre signal émit par mon corps. Alice éloigne son visage du mien et regarde par dessus son épaule. Après quelques instants, elle estime que les gardiennes sont suffisament éloignées et s'écarte de moi. Je refuse presque de lacher mon étreinte mais son regard me fait comprendre que le temps n'est pas au calin.
— Nous y sommes, ce doit être quelque part par ici.
L’endroit était parfaitement sinistre. Finalement, c’était peut-être nécessaire de faire patrouiller des « surveillantes » dans le coin.
— Ça s’appelle « l’hôtel Infernus », m’explique la jeune femme.
Le nom aussi était sinistre. Elle est en train de m’emmener dans la secte locale. On arrive jusqu’à un bâtiment plus décrépit que les autres où un panneau annonçant le nom du lieu pend vaguement, encore accroché par un côté. La bâtisse, sur trois étages engoncés entre deux bâtiments d’une dizaine de niveau, a des murs blanchâtres couvert de tag ou de graffiti plus poétique les uns que les autres. Il y a quand même des punks à chiens ou des anarchique dans la cité idéale de la rouquine.
— Tu es sûre que c’est une bonne idée ?
Maintenant qu’on est devant, elle hésite quand même.
— Qui est-ce qui t’a parlé de cet endroit ?
— Une amie de maitresse Héloïse. C’était il y a quelques mois. Elle discutait sur la raréfaction de la graine des mâles. Elle devrait complexifier la candidature. Dame Sylvie a alors parler de cet endroit. Amener des hommes à se faire piéger ici.
Trop d’information en peu de temps, j’attrape Alice par le bras. Mon regard a dû changer car un sourire réconfortant marque son visage.
— Tu m’emmène dans un piège alors ?
— Non ! dit-elle accompagnant sa réponse d’un geste de la tête. Dame Héloïse a refusé de voter la loi !
— Mais elle n’est pas la seule a voté, je suppose. Cette Dame Sylvie a pu convaincre d’autre personne comme Dame Héloïse !
— Ma maitresse est le troisième légate donc sa voix compte triple.
— C’est un traquenard ton refuge !
Ma voix est froide et mon regard plus sombre que la ruelle.
— On aurait peut-être dû appeler avant de venir, suggérai-je.
— Appeler ? Comment ça ?
— Ben… téléphoner.
— Ah… mais maitresse Héloïse n’a pas cette chose, et je doute qu’ils en aient un dans cette bâtisse.
Ouch… Pas de réseau de communications, non plus ? Pas d’internet, sans doute. Pas d’ordinateurs, peut-être, même. Rien qui soit une ouverture sur le monde…
Elle me repousse dans l'alcove quand deux autres gardienne sortent des lieux. Elle reproduit la même choses mais m'attrappe par la taille.
— Garde ton engin rangé! beaucoup choses peuvent rendre les gardiennes suspicieusent.
Je réponds à nouveau à son baiser ne quittant les deux gardiennes du regard à travers les cheveux roux de ma guide. Et je prends gout à l'embrasser. Qui ne le prendrez pas d'ailleurs? Les gardiennes passées, elle se recule de nouveau tout en continuant de tourner le dos à la ruelle.
— Attendons un peu, c’est peut-être juste une inspection ou elles te recherchent !
— Elles aurait imaginé que je me réfugie dans cet endroit !
— Elles sont entrainées pour ça! Mais tu as raison, je ne pense pas qu'elles aient imaginé que tu te rendre ici. Mais des témoins ont vu quelqu'un t'aider ! patientons une heure.
On s’appuie tous les deux contre le mur de la ruelle, nous plongeant ainsi un peu plus dans l’obscurité.
— Comme on a un peu de temps, tu peux m’en dire plus sur Dame Héloïse et ses copines.
Elle me jette un regard intrigué.
— Dame Héloïse est le troisième prélat. La première est la Prélat Dédore, c’est elle qui gère les surveillantes. Il y a ensuite la prélat Dame Hanovre pour les conditions
— Les conditions ?
— C’est elle qui traite les femmes divergentes comme les indigènes. C’est auprès d’elle que Dame Héloïse à fait sa demande pour que je puisse travailler pour elle. Ma maitresse c’est être très convaincante.
— Elle lui a mis un doigt dans le cul !
Pourquoi j’avais dit ça !
Alice ma regarde l’air éberlué mais une voix nasillarde interrompt soudain notre conversation.
— Eh mate un peu ça, les deux bourgeoises, là-bas !
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