Chapitre 7 - Problèmes en vue

8 minutes de lecture

Il me fallut une minute pour reprendre mes esprits. Impulsif, c'était vraiment son plus gros trait de caractère. J'achevais de composer le numéro d'Elena. L'attente qu'elle décroche me parut interminable. La transition entre ce qu'il venait de se passer et le sms affolé d'Elena était étrange et j'avais l'impression d'être complètement décalée.–        Elena ?–        Julia, tu es chez toi ?–        Pas encore je rentre là.–        Ne traînes pas s'il te plait tard le soir.–        Qu'est-ce qu'il se passe Elena ? J'ai vu qu'il y a eu un autre incendie, tu vas bien ? demandais-je. Sa voix trahissait une grande inquiétude.–        Tu dois absolument quitter Londres. Je vais te faire un virement, demain tu prends un train.–        Comment ? Mais attends Elena expliques moi.–        Tu n'es en sécurité là où tu es et tu ne peux pas rentrer.–        Mais enfin, expliques moi.  dis-je de plus en plus inquiète en rentrant dans mon logement. Je m'assis sur mon lit et porta toute mon attention à Elena.–        Ces incendies... je pense que tu l'auras perçu en lisant les nouvelles, ne sont pas accidentels.Je faillis déglutir. Le cauchemar recommençait. Le drame qui avait touché mes parents et d'autres familles pour avoir osé se lever contre leurs employeurs. Combien d'années encore allions nous subir ces foutues boites ? Une colère monta en moi. Il était hors de question qu'Elena fasse partie des victimes, je ne perdrai pas quelqu'un d'autre. C'était hors de question.–        On t'a menacée ?–        Non je ne travaille pas pour ces boites tu le sais bien, mais la plupart des gens si et ça sent mauvais. Tu dois absolument partir et ne pas revenir.–        Ne pas revenir ? Je ne comprends pas, je n'ai pas l'intention de te laisser seule là-bas si les massacres recommencent.–        Tu ne pourras rien faire et je te répète que tu dois partir.–        Comment je peux risquer quelque chose à Londres également ?–        Julia... je te ne l'ai jamais dit car tu es jeune et je voulais te protéger. Mais tu n'es pas issue de n'importe quelle famille chez nous.Sa voix devenait de plus en plus basse, je soupçonnais qu'elle ne se trouva dans une situation difficile, cachée quelque part, craignant pour sa vie rien qu'en me téléphonant. Une boule se forma dans mon ventre, mon cœur palpitait, je ne venais pas de n'importe quelle famille ? C'était quoi ce délire ? Mes parents étaient dans un cartel ou chez la mafia ? Je craignais le pire.–        Julia je te rappelle demain, là je..–        Elena, qu'est-ce qu'il se passe, où es-tu ? m'inquiétais-je en percevant des bruits étranges au bout du fil et le son de sa voix baisser.
Elle raccrocha quelques secondes après. Je la rappelai fissa, elle ne pouvait pas me laisser ainsi en me balançant ce genre de nouvelles. Elle ne décrocha plus de toute la soirée. Je ne pus récupérer mon sommeil cette nuit-là non plus. Toute la semaine fut ainsi, et je ressemblais de plus en plus à rien. J'enchainais les soirs de travail, les journées de cours, les devoirs que je tentais de rendre en suivant les fiches de Matthéo, le soir je tentais de joindre Elena en vain. Elle ne me contactait que par message. Deux fois par jour elle envoyait qu'elle allait bien qu'elle était en sécurité, et surtout, surtout que je ne devais pas prendre un billet pour aller la rejoindre. Elle me suppliait quitter Londres et que pour que l'on se contacte de nouveau au téléphone, je devrais attendre son appel. Cette situation ne me plaisait pas du tout.
Comment pouvais-je rester ici, j'étais complètement inutile. Cela ne servait à rien de tenir ma promesse si pour cela je devais laisser mes proches en danger. Je sais bien qu'elle veut juste me protéger mais c'est plus fort que moi, je ne veux pas la perdre. Carl ne me lâchait pas non plus. Je l'esquivais tous les jours prétextant que j'étais trop malade et que j'avais plein de devoirs en retard. Je réussis à me faire prescrire un certificat d'inaptitude de travail pendant deux semaines. De toute façon je n'eus même pas à mentir, ma tête parla pour moi et le médecin me signa rapidement un justificatif. Je restais cloîtrée chez moi, les clefs sur la porte guettant les messages d'Elena et priant pour que le téléphone sonne. Carl ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas venir chez moi. Je n'avais pas du tout la tête à le voir, je ne vais pas vous mentir, je pensais de temps en temps à lui, mais la situation d'Elena revenait rapidement dans mon esprit.
Chaque jour j'hésitais à prendre l'avion et débarquer là-bas. Mais je devais savoir avant le mystère qu'elle m'avait lâché au téléphone. C'était le vingtième jour, j'avais réussi à faire prolonger mon arrêt et à informer Carl que j'avais une grippe si forte que le médecin m'avait recommandé de ne voir personne. Bizarrement il comprit le message, je l'imaginais débarquer derrière ma porte, tambouriner jusqu'à ce que je finisse par ouvrir à force d'entendre son poing marteler le bâtiment. Il était dix-huit heures quand je reçus enfin un appel d'Elena. Je décrochais le téléphone en une fraction de seconde.–        Elena, tu vas bien ?–        Oui ne t'en fais pas. Je n'ai pas beaucoup de temps alors tu vas m'écouter et faire ce que je te dis.–        Mais...–        Ne discutes pas ! s'exclama-t-elle. L'intonation de sa voix me fit frissonner.

–        Je t'écoute.

Il me fallut une minute pour reprendre mes esprits. Impulsif, c’était vraiment son plus gros trait de caractère. J’achevais de composer le numéro d’Elena. L’attente qu’elle décroche me parut interminable. La transition entre ce qu’il venait de se passer et le sms affolé d’Elena était étrange et j’avais l’impression d’être complètement décalée.


– Elena ?

– Julia, tu es chez toi ?

– Pas encore je rentre là.

– Ne traînes pas s’il te plait tard le soir.

– Qu’est-ce qu’il se passe Elena ? J’ai vu qu’il y a eu un autre incendie, tu vas bien ? demandais-je. Sa voix trahissait une grande inquiétude.

– Tu dois absolument quitter Londres. Je vais te faire un virement, demain tu prends un train.

– Comment ? Mais attends Elena expliques moi.

– Tu n’es en sécurité là où tu es et tu ne peux pas rentrer.

– Mais enfin, expliques moi. dis-je de plus en plus inquiète en rentrant dans mon logement. Je m’assis sur mon lit et porta toute mon attention à Elena.

– Ces incendies… je pense que tu l’auras perçu en lisant les nouvelles, ne sont pas accidentels.


Je faillis déglutir. Le cauchemar recommençait. Le drame qui avait touché mes parents et d’autres familles pour avoir osé se lever contre leurs employeurs. Combien d’années encore allions nous subir ces foutues boites ? Une colère monta en moi. Il était hors de question qu’Elena fasse partie des victimes, je ne perdrai pas quelqu’un d’autre. C’était hors de question.


– On t’a menacée ?

– Non je ne travaille pas pour ces boites tu le sais bien, mais la plupart des gens si et ça sent mauvais. Tu dois absolument partir et ne pas revenir.

– Ne pas revenir ? Je ne comprends pas, je n’ai pas l’intention de te laisser seule là-bas si les massacres recommencent.

– Tu ne pourras rien faire et je te répète que tu dois partir.

– Comment je peux risquer quelque chose à Londres également ?

– Julia… je te ne l’ai jamais dit car tu es jeune et je voulais te protéger. Mais tu n’es pas issue de n’importe quelle famille chez nous.

Sa voix devenait de plus en plus basse, je soupçonnais qu’elle ne se trouva dans une situation difficile, cachée quelque part, craignant pour sa vie rien qu’en me téléphonant. Une boule se forma dans mon ventre, mon cœur palpitait, je ne venais pas de n’importe quelle famille ? C’était quoi ce délire ? Mes parents étaient dans un cartel ou chez la mafia ? Je craignais le pire.

– Julia je te rappelle demain, là je..

– Elena, qu’est-ce qu’il se passe, où es-tu ? m’inquiétais-je en percevant des bruits étranges au bout du fil et le son de sa voix baisser.


Elle raccrocha quelques secondes après. Je la rappelai fissa, elle ne pouvait pas me laisser ainsi en me balançant ce genre de nouvelles. Elle ne décrocha plus de toute la soirée. Je ne pus récupérer mon sommeil cette nuit-là non plus. Toute la semaine fut ainsi, et je ressemblais de plus en plus à rien.

J’enchainais les soirs de travail, les journées de cours, les devoirs que je tentais de rendre en suivant les fiches de Matthéo, le soir je tentais de joindre Elena en vain. Elle ne me contactait que par message. Deux fois par jour elle envoyait qu’elle allait bien qu’elle était en sécurité, et surtout, surtout que je ne devais pas prendre un billet pour aller la rejoindre. Elle me suppliait quitter Londres et que pour que l’on se contacte de nouveau au téléphone, je devrais attendre son appel.

Cette situation ne me plaisait pas du tout. Comment pouvais-je rester ici, j’étais complètement inutile. Cela ne servait à rien de tenir ma promesse si pour cela je devais laisser mes proches en danger. Je sais bien qu’elle veut juste me protéger mais c’est plus fort que moi, je ne veux pas la perdre. Carl ne me lâchait pas non plus. Je l’esquivais tous les jours prétextant que j’étais trop malade et que j’avais plein de devoirs en retard.

Je réussis à me faire prescrire un certificat d’inaptitude de travail pendant deux semaines. De toute façon je n’eus même pas à mentir, ma tête parla pour moi et le médecin me signa rapidement un justificatif. Je restais cloîtrée chez moi, les clefs sur la porte guettant les messages d’Elena et priant pour que le téléphone sonne. Carl ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas venir chez moi. Je n’avais pas du tout la tête à le voir, je ne vais pas vous mentir, je pensais de temps en temps à lui, mais la situation d’Elena revenait rapidement dans mon esprit.

Chaque jour j’hésitais à prendre l’avion et débarquer là-bas. Mais je devais savoir avant le mystère qu’elle m’avait lâché au téléphone. C’était le vingtième jour, j’avais réussi à faire prolonger mon arrêt et à informer Carl que j’avais une grippe si forte que le médecin m’avait recommandé de ne voir personne. Bizarrement il comprit le message, je l’imaginais débarquer derrière ma porte, tambouriner jusqu’à ce que je finisse par ouvrir à force d’entendre son poing marteler le bâtiment. Il était dix-huit heures quand je reçus enfin un appel d’Elena. Je décrochais le téléphone en une fraction de seconde.


– Elena, tu vas bien ?

– Oui ne t’en fais pas. Je n’ai pas beaucoup de temps alors tu vas m’écouter et faire ce que je te dis.

– Mais…

– Ne discutes pas ! s’exclama-t-elle. L’intonation de sa voix me fit frissonner.

– Je t’écoute.

Annotations

Vous aimez lire BlackShrew ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0