Interlude ( version 2)

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Au milieu de la nuit, un cri d’effroi déchira le silence, celui d’une femme. Une fenêtre se brisa, un chemin vers la folie venait de s’ouvrir et une ombre dangereuse escaladait déjà la paroi couverte de lierre de la maison. Habile, elle s’engouffra dans l’ouverture mal découpée, déchira un petit morceau de sa cape couleur ténèbres. Dans un crissement métallique, elle sortit une arme de sa poche intérieure et progressa insidieusement vers l’objet de sa convoitise. Cette fois, il ne se louperait pas, il tuerait l’héritière de sang divin. Arrivé dans la pièce, il repéra la jeune femme brune aux yeux verts, coincée entre les mains gantées de son complice arrivé sur les lieux quelques secondes plus tôt pour préparer l'arrivée du "Nervi" comme on aimait le surnommer dans le milieu. "Le nervi" la fixa de ses yeux félins, déforma sa voix et demanda :

- Parle, héritière du sang royal, où se cache le sceptre des mondes ?

- Je...je ne sais pas de quoi vous voulez parler, je ne suis qu’une simple serveuse dans un bar gothique, gémit-elle. Je…

- Encore une fausse piste ! ragea l’inconnu. Ce satané néphilim a bien joué son rôle. Notre seigneur va se mettre dans une colère noire…

Il soupira.

- Finissons-en ! Débarrassons-nous d’elle. Elle en sait déjà trop sur nous et l'objet de notre convoitise.

- Comme il vous plaira, maître.

L’autre ombre jeta la fille à terre; un sourire pervers se dessinait déjà sous son masque noir. Tout en continuant de fixer sa victime, il sortit lentement ses griffes. Sans aucune précipitation, il s'approcha de la malheureuse caressa son visage avec la pointe de ses griffes, puis murmura :

- C'est vraiment dommage de devoir te tuer. Avec un si joli minois, on aurait pu faire bien des choses ensemble.

Dans un geste de survie, la jeune femme tenta de lui asséner un coup de pied. Il l'esquiva et émit un grondement digne d'une bête féroce.

- Toi ! Tu vas me le payer, petite salope !

Sans le moindre ménagement, il agrippa les jambes de victime et planta violemment ses griffes dans celle-ci, lui arrachant un horrible cri de douleur mêlé à un inaudible appel au secours. Une larme coula sur la joue de la demoiselle. D'un geste vif, il lui agrippa ensuite les cheveux et la força à tourner son regard vers lui, déchira sa chemise blanche révélant un soutien-gorge noir en dentelle. Les yeux rouges de l’assassin s’ancrèrent sur sa peau couleur porcelaine. L’indécent se lécha les lèvres, rapprocha la jeune femme de lui, pressa violemment ses griffes sur sa poitrine. La pauvresse geignit. Dans un chuchotement, elle le supplia. Sous les prières de la jeune fille, son orgueil se gonfla et le sadisme dissimulé en lui remonta à la surface. Il inspira l'odeur du sang et du sel, s'en délecta et ajouta :

- Oh tu m'implores ! Voilà qui est rare!

Il ricana.

- Eh bien aujourd'hui est ton jour de chance, je me sens magnanime. Profite, car ça n'arrive pas à tout le monde. Je vais te faire l’honneur d’être ton ultime partenaire, histoire de t’envoyer directement sur le chemin de l’Enfer.

Sur ces mots, il morcela le reste de la tenue de la victime, griffa soutien-gorge et culotte, puis il la jeta au sol. Alors qu’il allait retirer la ceinture de son pantalon, le deuxième homme, resté dans l’entrée lui ordonna :

- Non mais qu’est que tu fous ? Tu la butes ou pas ? C’est pas le moment de faire mumuse ? Finis-moi ce travail et vite !

Coupé dans son élan, le meurtrier grommela, se rhabilla et égorgea l’innocente. Une giclée de sang éclaboussa son visage, puis elle ruissela jusqu’au sol. Le tapis de laine blanche prit une teinte écarlate. La brune émit un râle, suffoqua et s'éteignit les yeux grands ouverts. L’homme de main contempla son œuvre. D'un coup de pied dans le cadavre, il vérifia si elle était bien morte. Puis il adressa un signe de tête à son complice.

Celui-ci rédigea une note qu’il laissa tomber à côté du cadavre. Le bout de papier flotta un moment, chuta dans la mare de sang et prit une teinte écarlate…

Leur méfait accompli, ils quittèrent les lieux en silence.

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