L'enquête de Myrddin

Image de couverture de L'enquête de Myrddin

Aux temps immémoriaux, il n’y avait rien. Sont arrivés les dieux : puissants et nombreux ils ont façonné la planète bleue connue sous le nom de « Terre ». Au sixième siècle de notre ère, une bataille a eu lieu, dont nos bardes et nos ménestrels chantent encore les louanges : la bataille de Camlann, là où le roi de Logres et de la Bretagne, Arthur Pendragon s’est battu. Celle-ci fut perdue et entraina la chute de Camelot, ainsi que le déclin des créatures magiques, désormais invisible. Dans ce contexte sans magie, un monde froid naquit de ses cendres. Ces histoires devinrent des légendes, puis des mythes avec le temps.

Dans une ville du Royaume d'Angleterre, un vieil homme, courbé, portant une coule grise et muni d'une sacoche, marchait lentement dans les rues pavées. Son visage ridé témoignait de nombreuses années de vie et d'expérience, ses yeux perçants semblaient scruter attentivement tout ce qui l'entourait. Cependant, cet environnement lui paraissait trop agité, si peu familier, lui-même ayant pour habitude d’être solitaire et de se recueillir en silence pour penser et prier. Un funeste événement venait frapper ce faubourg situé près du pays du dragon rouge.

C’était au temps d’une bataille pas si lointaine. Le sang s’était répandu dans ces plaines vertes et ces montagnes. Armé de son épée et de sa couronne, celui qu’on appelle Edouard Ier s’est battu ; Sa foi était grande et a triomphé.

Le moine ne comprit la raison de cet émoi que lorsqu’un crieur public clama : « Oyez Oyez ! Une fille de Satan va être mise à mort, le feu purifiera son âme souillée par la marque du malin. Venez assister à la mort de la responsable de vos malheurs ! » Il s’approcha de l’endroit où se préparait la purification de la fille du malin.

Une femme, couverte de boue et ligotée. Elle avança vers sa mort, résignée, baissant la tête. Marmonnant un chant, un filament de sang coulait du long de ses bras. Le moine fut choqué par sa peau qui avait été arraché seulement à la moitié du visage. Les os de sa mâchoire étaient visibles. Il lui manquait des doigts fraîchement coupés. Pourtant, on continuait de lui lancer des cailloux :

-Brûlez-la ! elle a tué mes moutons.

- Elle est responsable de la mort de ma fille !

- C’est elle qui a empoisonné l’eau du puits !

- Tu as noyé mon frère et mon bébé de huit mois !

- Je l’ai vue, elle a mangé ses victimes !

Un noble se racla la gorge et dit : Agnès, fille de Charles, coupable de sorcellerie. Dans sa maison, elle avait caché des enfants pour se nourrir de leur sang.

Une femme, vêtue d’une manière rustique, bouscula la foule enragée et se précipita devant, sa coiffe recouvrait ses cheveux blancs :

- Ne pas la tuez pas ! C’est ma fille, s’il vous plait mon seigneur ! J’exécuterai tous vos désirs, s’il le faut, je me sacrifierai… s’exclama-t-elle en s’écroulant au sol.

- Ne pensez-vous pas que votre fille a commis l’irréparable en commettant un pêcher envers notre seigneur à tous ?

- C’est ma fille, je veux lui dire que je souviendrai toujours du soleil brumeux de sa naissance, dix-sept ans, dix-sept ans, déjà… s’écroulant à nouveau au sol.

Le regard détourné, la mère pleurait en entendant le crépitement du feu couvert par les cris de sa fille.

Celui-ci reprit son chemin et s’arrêta pour manger dans une aubergé située à la lisière d’une forêt. Pourquoi une auberge se trouvait-elle en dehors de la ville se demanda-t-il. Son insigne était un cerf plaqué or, une richesse certaine de l’établissement.

Il pénétra dans l’auberge. Rapidement, il vit que cet établissement n’était fréquenté que par des voyageurs d’après les différents accents. Au coin de la fenêtre, un homme possédait une épée. Ses oreilles ne supportaient pas ce bruit, et son odorat ne supportait pas la bière. Pour ainsi dire ce moine, ne supportait pas grand monde. Au comptoir, le gérant adressait la parole à un autre homme, petit, barbu et massif. Le religieux remarqua son accent particulier. De toute sa vie, il n’avait entendu un accent rocailleux comme celui-ci. Dès que cet étrange homme déguerpit, il s’avança.

-Bonsoir, monsieur. Je chercherai une chambre déclara-t-il en enlevant sa capuche.

L’homme lui demanda son nom ainsi qu’une pièce d’or. Le vieillard affirma s’appeler John en rechignant à donner sa pièce. « La chambre onze » fit le patron d’un ton sec.

Mécontent, il trouva une table près de l’escalier et il interpella une serveuse en lui demandant quand le repas serait prêt. Celle-ci ne portait qu’un simple morceau de tissu lui servant de vêtement Elle ne prenait pas soin de ses cheveux noirs, mi-longs et ébouriffés. Sous ses yeux bleus, étaient visible des cernes montrant un manque de sommeil.

- Mon père, que venez-vous faire dans ce trou à rats ? s’exclama-t-elle en souriant.

Il répondit humblement qu’il était à la recherche d’une aventure et saisit l’occasion pour la questionner à propos d’étranges phénomènes. Elle lui souffla : « Monsieur, si cela peut satisfaire votre curiosité. Chaque nuit dans cette auberge, tard dans la nuit, un étrange bruit se produit. Ce bruit est sourd et aigu. »

Avant de manger le ragoût de légumes, il récita : « Seigneur, bénissez la nourriture que nous allons prendre. Que ta grâce se répande en nos cœurs. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Amen.» Le ragoût n’était qu’un simple potage de courgettes sans saveur. Il le mangea agacé, se leva pour monter à l’étage. Il ouvrit la porte, sa déception fut grande lorsqu’il vit un lit miteux. Le drap qui lui servait de couverture était troué. Le feu de la bougie éclairait trop peu, il souffla pour plonger la pièce dans l’obscurité.

Exactement comme la serveuse le lui avait prédit, un bruit soudain se fit entendre tard dans la nuit. Il se leva rapidement et alluma la lanterne qu’on lui avait fourni. Il jeta un coup d’œil dehors : personne.

Le couloir était sombre, la seule source de lumière provenait de sa lanterne. Il descendit lentement les marches, une par une. A sa grande surprise, il découvrit un enfant les bras pleins de pains, de pommes et de poires. Le vieillard lui dit de ne pas bouger. Le garçon n’obéit pas et le bouscula, ce qui entraina une chute. Le temps qu’il puisse se relever, l’enfant avait déjà pris la fuite. Un homme s’empressa de descendre les escaliers, et s’exclama :

- Le vent m’a murmuré votre venue. Allez-vous bien ? Enchanté, Emerys, fils de Taliesin.

-John, fils de George. Votre accent, vous n’êtes pas d’ici, je me trompe ? Cymry ? J’y suis allé dans ma jeunesse, je tiens à y retourner avant de mourir. Vous ne me croirez sans doute jamais mais je suis à la recherche d’une aventure : similaire à celle que j’ai vécu dans ma jeunesse.

- En effet, je suis originaire de Cymru . Là-bas, les rivières chantent. Les arbres marmonnent des secrets à ceux capables de comprendre ce langage. Vous êtes reliés à chaque chose foulant cette terre. Qu’est-ce que votre vue a recueillie avant ma venue ?

John savait pertinemment que le bruit ne venait pas de l’enfant mais déclama : « Vous m’en voyez navré, c’était un enfant volant des pommes pour la subsistance de sa famille »

- Mon frère, vous vous moquez de moi. Un enfant affamé ne fait pas autant de vacarme. A moins que vous craigniez ce qui se cache derrière ce bruit.

- Je vous souhaite une bonne fortune sur vous et votre famille.

Il remonta se coucher, ce bruit l’obséda durant une majeure partie de la nuit. Quand il se réveilla, le soleil était haut dans le ciel. John reprit sa sacoche et partit manger son petit déjeuner. « Amen » fit-il avant de manger son pain.

- Emerys, nous nous sommes rencontrés hier fit-il en s’asseyant.

- Bonjour, n’oubliez pas de prier Dieu avant de manger.

- Oui-oui bien sûr, Amen. fit-il en dévorant le pain à pleines dents. Je décèle dans vos yeux une envie d’en savoir plus. Que diriez-vous qu’on trouve l’origine de ce bruit, ensemble.

- je crains que je ne doive vous laisser, je me dois d’avancer dans mon aventure. Ce n’est pas ce que je recherche durant ce pèlerinage, passez une bonne journée.

Une fois terminé, il partit de l’auberge et reprit son périple. Cette fois, il quitta ce lieu-dit pour de bon.

La ville était entourée par une forêt. Il randonna durant de nombreuses heures, tout en faisant des pauses indispensables vu son grand âge. Heureusement, il y avait un chemin pour se repérer mais la forêt était dense, sous aucun prétexte, il ne devait quitter le sentier. Il fit une nouvelle pause pour déguster un morceau de fromage. La nuit tombait alors qu’il était toujours au plus profond de la forêt. Entre les cimes, le ciel était magnifique, dégagé. On pouvait voir des milliers d’étoiles. La pleine lune éclairait le sentier. Observant ce spectacle de la nature des heures durant, il ne se rendit pas compte que c’était déjà l’aube. Le rouge éclatant éclairait la forêt. Il continua son voyage en quête d’aventure. Deux jours plus tard, entre la pluie et le beau temps, son voyage arriva à son terme d’une manière inattendue.

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Chapitre 1Chapitre1 message | 10 mois
Prologue, partie IIIChapitre3 messages | 10 mois
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