Chapitre 6 (4/4)

14 minutes de lecture

Garance parcourut rapidement les derniers mètres puis rentra dans la pièce, son épée toujours fermement en main, prête à frapper si nécessaire. Quatre braseros, deux sur chacun des murs les plus longs de cette pièce rectangulaire, éclairaient désormais les lieux d’un feu des plus étranges. Ces flammes ressemblaient grandement à celle conjurées par les feu-follet au cœur de la nuit, afin de guider les voyageurs imprudents jusqu’à leur mort. Elles pouvaient brûler des jours voire des semaines sans jamais se fatiguer.

Mais plus que les flammes, ce fut la scène macabre l’accueillant qui la marqua tout de suite ; les cadavres des cinq nains disparus gisaient aux sols, une expression d’horreur figée sur le visage de certains. Une arme sur eux ou non-loin, ils étaient tous entouré d’une flaque plus ou moins grande de sang séché. L’odeur nauséabonde qui se dégageait d’eux lui souleva le cœur si bien qu’elle manqua de vomir.

En observant les trois corps les plus proches d’elle, Garance établit une première conclusion : ils semblaient s’être entretués. Mais pour quelle raison ? Elle s’avança alors pas à pas vers le corps à sa droite. Adossé à un tas de débris constitué d’un pan de mur effondré, il tenait en sa main droite un morceau de carte qu’il semblait avoir voulu protéger à tout prix. Elle découvrit les deux autres morceaux entre les mains des deux autres nains, les plus proches du passage par où elle était arrivée. Voilà qui était curieux ; c’étaient-ils disputés à son sujet ?

La mage reconstitua la carte sur le sol et découvrit un plan relativement complet des profondeurs d’Agrisa, du cinquième au septième sous-sol. Ce plan était ancien, tant par l’aspect du parchemin que par le style même du tracé de la carte. Elle le manipula avec précaution. Une croix plus récente avait été ajouté à un emplacement précis de la zone du septième, dans un secteur qui semblait important voir central, étant donné la disposition particulière des lieux représentés. Malheureusement, certaines autres parties de la carte étaient si tâchées de sang qu’il était impossible de les lire correctement.

Sachant qu’elle n’en tirerait rien de plus dans sa présente situation, elle plia délicatement les trois morceaux avant de les ranger dans une des poches intérieures de son manteau. Elle rengaina son arme et s’approcha des deux derniers cadavres, étalés au sol, non loin d’une petite table ronde en bois et d’une chaise d’élégante facture.

Elle s’accroupit auprès de chaque et observa leurs blessures. Celles-ci contrastaient fortement avec les précédentes observées, s’apparentant plus à des griffures qu’aux traces d’une lame. Elle repéra aussi des tâches noires imprégnant en profondeur la peau à l’endroit des plaies et qui n’avait rien de signes de décomposition.

Sa respiration s’accentua légèrement. Ces blessures avaient été provoqué par des abyssaux, à n’en point douter. Mais comment ? L’influence de l’Inconnu n’était plus en ces lieux depuis plusieurs siècles.

Concentrée sur son examen minutieux des corps, elle ne vit pas l’ombre qu’elle avait suivi jusque-là réapparaître et tranquillement prendre place dans le vieux fauteuil en bois, juste derrière elle.

— Ceux qui déambulent dans ces couloirs manquent cruellement de finesse. Ne trouves-tu pas ?

Garance sursauta brusquement et s’éloigna vite du corps manquant presque de trébucher dessus. Elle sortit à nouveau son épée et la pointa en direction de l’ombre qui n’en était désormais plus vraiment une. Ce nouveau venu était nonchalamment installé sur le fauteuil les jambes croisées comme si la scène autour de lui ne le perturbait nullement.

Il était vêtu d’un grand et épais manteau noir aux manches évasés et à capuche qui lui couvrait presque tout le corps à l’exception d’une partie des jambes et des bras ; chacun de ces membres étant couvert de pièces d’une armure finement ouvragées avec de nombreuses représentations de roses, de ronces, de corbeaux et de crânes. Le bas de son vêtement traînait sur le sol et se terminait en une étrange fumée sombre qui épousait les plis et mouvements de celui-ci.

Son visage était recouvert d’un masque plat, lui aussi finement ouvragé, avec deux fentes horizontales à l’emplacement des yeux. Un noir profond y régnait sans que l’on ne puisse rien y distinguer. Les traits fins d’un crâne de corbeau recouvraient sa surface du haut jusqu’au bas.

Cet ensemble lui donnait un air à la fois élégant, sombre et quelque peu macabre considérant le contexte.

— Bonjour à toi, mortelle. Tu peux m’appeler « Lua ».

Sa posture lui fit penser à un roi assis sur son trône.

— Tu auras pris ton temps… Mais là n’est point le sujet. Et je crains que nous n’ayons pas beaucoup de temps à notre disposition alors.

Sa voix grave n’avait rien de naturel. Chacun de ses mots se finissaient avec un très léger écho. Le personnage poursuivit son monologue sans véritablement prêter attention à la jeune femme.

— Cela fait si longtemps que je n’ai pas eu l’occasion d’adresser la parole à une vraie Mortis, et non pas une par alliance… Je devrais vous remercier. Sans toi et tes camarades pour égailler mes journées et mes nuits, je serai mort d’ennui depuis longtemps déjà. Votre présence m’est bien plus agréable que celle de tous ces autres cafards qui pullulent jour et nuit dans ces souterrains poussiéreux. Je me lasse assez rapidement de ce genre de vermine.

Il faisait très certainement référence aux Noirelames. Mais une autre pensée lui vint en tête. Comment avait-il connaissance de son lien d’appartenance à cette famille ? Parce qu’il l’avait observé comme il le prétendait ? Ou était-ce autre chose ?

Son interlocuteur se tut pendant quelques secondes avant de l’interroger sur un autre sujet bien plus troublant.

— Hmm… Nous nous rencontrons pour la première fois mais ton aura mais étrangement familière. A qui peux-tu donc bien me faire penser ?

Il sembla la regarder plus en détail. Un nouveau frisson malaisant la parcourut.

— Je crois que… Quel était son nom déjà ? Kar… Kaero… Kaerolyn…Mortis ? Oui… La Mortis par alliance. Son nom te parle peut-être ? Toi qui appartiens à cette lignée.

Le visage de son interlocuteur masqué, Garance ne savait dire si son questionnement était sincère. Face à elle, Lua ne disait plus rien comme s’il attendait une réponse ou une réaction de sa part. Mais elle ne le remarqua pas vraiment, bien trop surprise qu’il connaisse sa génitrice.

Quels étaient leurs liens ?

— D’où connais-tu ma mère ?

Il pencha légèrement sa tête sur le côté, pensif.

— Ta mère ? Elle avait donc des enfants ? Intéressant…

Garance savait qu’elle avait travaillé sur l’Inconnu, procédant à maintes recherches sur le sujet. De nombreuses recherches la conduisant parfois sur des terrains dangereux. Elle avait rarement hésité à prendre des risques mais de là à rentrer en contact avec un Abyssal et de le côtoyer ? Pourquoi serait-elle allée aussi loin ? Eux qui sont réputés dangereux et imprévisibles.

Un Abyssal, c’était du moins la conclusion à laquelle elle était parvenue spontanément. Et si elle la poursuivait, l’être qu’elle avait en face était probablement un Archonte étant les seuls parmi les Abyssaux à être doué de parole et de conscience. Ils étaient aussi connus comme les plus puissants et les plus dangereux. En tous les cas, c’était ce qu’on lui avait appris. Garance n’avait pas souvenir que sa mère se soit un jour montrée aussi inconsciente. Et pourtant…

Elle comprenait de moins en moins. Toutes les pensées qui lui venaient en tête ne trouvaient aucune cohérence avec ses souvenirs. Se souviendrait-elle mal ? Aurait-elle oublié des choses ? Ou n’aurait-elle tout simplement pas perçues les bonnes choses enfant ? Ces nombreuses hypothèses n’allèrent pas en la rassurant.

— Pauvre petite chose. Tant d’incertitudes et si peu de vérités…

Lua ne perdait pas une seule seconde de sa confusion et de son angoisse. Ce ton moqueur et condescendant commençait d’ailleurs à fortement irriter Garance.

— Pourquoi m’avoir guidé jusqu’ici ? Est-ce ton œuvre ? finit-elle en indiquant de la tête les corps gisant au sol.

Il rit de nouveau, cette fois-ci plus doucement.

— Peut-être que oui, peut-être que non et peut-être que peut-être. Qui sait…

Il se leva alors toisant Garance de toute sa hauteur qui se retrouva obligée de lever la tête pour le regarder.

— Hélas, je crains fort que notre temps ensemble ne soit écoulé.

Lua se tourna.

— Traverse la prochaine salle et enfonce-toi dans le couloir. Ton ami t’attendra au bout, lui dit-il en indiquant le chemin de son bras tendu.

Plus loin derrière lui, Garance distingua avec peine un autre chemin. Les ombres y semblaient étrangement plus épaisses.

— Fais-moi une petite faveur. Dans les jours à venir, essaie de ne pas mourir, veux-tu ? Cela me chagrinerait beaucoup.

Il regarda soudainement derrière elle, par là où elle était entrée.

— Ils ont de l’avance.

Les hurlements glaciaux se firent de nouveau entendre, cette fois-ci, bien plus fortement qu’avant. Quoi qu’en soit à l’origine, c’était proche et le devenait de plus en plus.

— Comme tu peux l’entendre de nouveau, mes « voisins » ne sont hélas pas du genre à perdre de vue aussi rapidement une proie si fraîchement repérée. En l’occurrence, toi.

A ces mots, la gorge de Garance se serra tout comme sa main autour de la poignée de son épée.

Il lui offrit un dernier conseil.

— A ta place, je commencerai à courir.

Puis dans un nuage de fumée noire, il s’évanouit dans les ténèbres, aussi prestement qu’il était apparu. Garance sursauta et s’éloigna de deux pas en arrière. Mais de nouveaux bruits suspects se manifestèrent dans le silence. Elle se retourna dans leur direction mais le regretta bien vite car au loin, elle vit du mouvement. Elle ne chercha pas à comprendre de quoi il s’agissait précisément et quitta immédiatement sa position.

Elle traversa la salle derrière et prit le couloir au plus vite. Cette zone était en moins bon état que la précédente mais elle n’y prêta guère d’attention, trop occupée qu’elle était à atteindre cette sortie promise. Courant, sautant par-dessus les débris, elle poursuivit dans la direction que Lua avait indiqué.

Peu avant son approche du couloir, les ombres épaisses qu’elle avait remarquées se réunirent soudainement en une immense masse de brouillard sombre. Surgissant de tous les recoins de la pièce et semblant presque vivante, elle poursuivit à son tour Garance. Au loin, la brume avait fini par envelopper tel un manteau les créatures qui se trouvaient plusieurs dizaines de mètres derrière elle.

Elle continua sa course, espérant qu’une solution finirait par se présenter rapidement. Plus elle avançait, et plus le couloir s’élargissait. Il se courba légèrement sur la droite. Et enfin, au loin, elle finit par apercevoir cette solution tant espérée. Une immense porte d’une quinzaine de mètres de haut, un des deux battants entrouverts, l’attendait au bout.

La brume sembla soudainement gagner en intensité. Elle ne se trouvait désormais plus qu’à une dizaine de mètres d’elle.

Plus que soixante mètres à parcourir pour atteindre la sortie. Mais Garance ne pouvait aller plus vite. Au loin, à-travers l’ouverture, elle distingua finalement une figure.

— Sérion !!

Un grondement sourd issu du cœur de la brume avala son hurlement avant que le noir lui-même ne l’engloutisse.


*****


— Garance. Garance !!

Le hurlement de son ami la ramena à la réalité. Elle se réveilla brusquement, avalant dans l’instant une grande bouffée d’air comme si elle avait eu le souffle coupé. Son cœur battait à tout rompre. Après quelques secondes d'absence, elle prit le temps d’observer ses environs.

La salle dans laquelle ils se trouvaient, était haute d’une vingtaine de mètres. Conçue selon un plan rectangulaire, de nombreuses colonnes venaient soutenir un plafond aux voûtes à arcs brisés. Sur sa droite, au fond, se trouvaient une immense porte d’un métal d’un gris très sombre. Une série de symboles et schémas arcaniques complexe avaient été creusé sur la surface que formaient les deux battants réunis. Ces sillons brillaient tous d’une faible lueur blanche.

Garance, malgré son esprit encore embrumé, finit par se souvenir de cette architecture. Cette porte faisait partie d’une structure magique beaucoup plus grande qui aurait jadis permit aux Grandes archives de circonscrire l’influence de l’Inconnu à partir du cinquième sous-sol. Elle ressemblait trait pour trait à celle qu’elle avait tentée d’atteindre dans sa fuite.

Se remémorant alors le brouillard, elle regarda autour d’elle, proche d’une certaine panique. Mais elle ne trouva aucune trace de l’étrange brume noire ou des créatures qu’elle avait abritée. Le brouillard fantomatique causé par les spectres n’avait lui aussi pas atteint les lieux, de même pour le givre qui demeurait absent des murs.

Considérant sa récente expérience, elle en vint à se demander si cette barrière autour d’eux, fruit de nombreux sortilèges, avait réellement fonctionnée ou existée.

Sérion interrompit son flot de pensées.

— Mais que s’est-il passé ? Je t’ai vu courir jusqu’ici. Tu poursuivais encore l’un des spectres. Et arrivée dans le secteur, il a soudainement disparu et toi, tu t’es écroulée sur le sol sans rien dire. Ça fait cinq minutes que j’essaie de te réveiller.

Face au visage plus que confus de Garance, il comprit que quelque chose d’anormal s’était produit.

— Quoi ?! Mais…

Garance ne savait que lui répondre. Tout ce qu’elle avait vécu ne serait pas arrivé ? Ou alors, était-ce la version de Sérion la mauvaise ? Elle devait avoir plus de précisions et entreprit donc de raconter sa version des faits, de l’instant où ils se séparèrent jusqu’à celui où elle se réveilla là. Ce fut au tour de son ami de ne plus rien y comprendre. A son tour, il ne sut quelle version croire.

Ou pire, avait-il halluciné tous les deux, victimes de l’influence des Abysses ? Cela voudrait donc dire que l’inconfort que Garance avait manifestée depuis quelques jours avait été bien réel. Si seulement leur effectif avait été plus conséquent, peut-être auraient-ils pu se rendre compte de la réalité de la situation plus tôt.

Mais dans l’immédiat, il craignait plus pour elle. Après tout, c’était la première fois que Garance était directement confrontée à l’Inconnu, même si au-travers de sa simple influence. Sa réaction n’avait rien de rare. Les gens pouvaient parfois souffrir de violentes hallucinations. L'elfe y était habitué depuis longtemps. A l'instar des autres vétérans de la Légion, il pouvait soutenir sa présence pendant un temps sans avoir à subir les conséquences néfastes des premières fois. Leur expérience conjointe montrait malheureusement qu’elle était loin d’être dissipée, comme ils avaient pu le penser.

Cette influence n’avait jamais vraiment porté de nom, étant le plus souvent connue sous les termes de « présence abyssale ». Elle évoquait le plus souvent la présence fantôme du Sang noir de l’Inconnu, considéré corrupteur et mortel. Ressentir cette énergie signifiait en général deux choses. Soit le Sang noir s’était jadis physiquement manifesté et l'on en ressentait son fantôme, soit il s'installait lentement et l'on ressentait les signes précurseurs d’une manifestation brutale. Mais il y avait aussi une troisième possibilité, que les Abysses n’aient jamais vraiment disparu mais aient été réduits à un quasi-silence, leur influence demeurant encore subtilement.

Aujourd’hui, même plusieurs siècles après, il était difficile de déterminer avec précision ce qu’il en était dans les profondeurs agriséennes. La première solution lui plaisait cependant plus que les deux dernières.

Sérion finit par faire un autre lien avec ce qu’il avait découvert sur place.

— Cette maudite porte était ouverte.

Garance ne sut que lui répondre et se contenta de le regarder, interloquée. Elle baissa les yeux et se perdit de nouveau dans ses pensées. Si cela avait été le cas, bien des choses s’expliquaient.

Et qu’en était-il des nains ? Avaient-ils ouvert cette porte ? Et si oui, comment ? Le sceau était-il aussi facile à briser ? Mais si tout cela n’avait qu’une illusion alors… Elle s’arrêta là et releva le regard vers la seule entrée connue du cinquième sous-sol. Le sceau qui la couvrait continuer de briller de sa lumière blanche.

— Il semblerait que les Abysses aient encore de l’influence en ces lieux… Pardonne-moi, mon amie. Tu avais raison d’insister sur ton malaise.

Sérion soupira longuement puis se détendit petit à petit. Son amie était hors de danger. Seulement, elle était loin d'être aussi apaisée que lui. Garance replia ses genoux et ses bras contre sa poitrine et se recroquevilla sur elle-même. Le regard dans le vide, elle ne disait rien. Sérion se redressa, l'observa quelques secondes et crut la voir trembler. Il s'assit à côté d'elle puis la pris dans ses bras. Il savait à quel point ce genre d'expérience pouvait être bouleversant. Bien qu'il n'ait pas expérimenté ce qu'elle avait vu, l'elfe se devait au moins d'essayer de la réconforter. C'était là tout ce qu'il pouvait faire.

Garance serra ses poings jusqu'à ce que ses phalanges virent au blanc. Elle avait envie de hurler. La jeune femme faisait ce qu'elle pouvait pour reprendre le contrôle de son souffle et calmer les mouvements accélérés de son cœur. Elle ferma les yeux pendant de longues secondes puis prit une profonde inspiration. Au bout de trois minutes, sa respiration commença enfin à reprendre un rythme normal.

— Garance... Quoi que tu aies vu...sache que cela n'était pas réel. Je ne saurais dire qui exactement à halluciner mais étant donné que c'est la première fois que tu y es confrontée…

Sérion retira son bras des épaules de son amie. Il espérait qu'elle ne subirait pas trop d'effets secondaires. Mais s’ils venaient à advenir, elle se devrait de les endurer comme son frère et Morga avant elle. Il se sentait aussi honteux d'avoir douté de Garance et espérait qu'elle ne lui en voudrait pas trop.

— Mais...maintenant que la porte est close, les choses devraient rentrer dans l'ordre. Tu te sentiras peut-être mieux dans les jours à venir...

Soupirant longuement, Garance finit par se redresser à son tour. Elle desserra ses bras et les posa sur ses genoux.

— Ne t'excuse pas, Sérion. Je ne t'en veux pas.

Elle pensait ce qu'elle venait de dire. Même si elle s'était agacée plus tôt, la jeune femme n'était pas du genre rancunier.

Sérion lui sourit.

— Merci... Comment tu te sens ? Un peu mieux ?

— Oui, mieux... J'ai encore...quelques frissons mais...cela devrait aller, lui répondit-elle tout en rouvrant ses yeux.

L'elfe acquiesça de la tête. Il se leva puis tendit la main en direction de Garance.

— Nous ferions bien de partir. Nous en avons fini avec les spectres et je ne tiens pas à tomber sur une des patrouilles des guerriers squelettes. En tout cas, pas après ce qu'il vient de se passer.

La jeune femme prit la main tendue puis se leva à son tour. Une fois debout, le duo avança vers le fond de la salle où se trouvait l'un des chemins qui le ramènerait à la surface. Il se dirigea vers une galerie différente de celle qu'il avait empruntée à l'aller.

Garance repensa à sa récente rencontre et se retourna une dernière fois en direction de l'imposante porte.

Une hallucination ? Vraiment ? Je...

La mage soupira puis secoua doucement la tête. L'elfe avait probablement raison et son inconscient lui jouait certainement des tours. Elle essaya de s'en persuader même si au plus profond d'elle, une petite voix lui murmurait le contraire. Elle finit par détourner le regard au bout de quelques secondes puis continua de suivre Sérion jusqu'à la surface sans même songer un seul instant à la carte ensanglantée dans son manteau.

Annotations

Vous aimez lire Cassandra Mortis ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0