1-Kali

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  Il fait sombre. Elle apprécie la pénombre. Elle se sent mieux. La lumière la dérange lorsqu’elle a besoin de réfléchir. C’est comme fermer les yeux. Méditer. Voilà pourquoi son bureau est dans une pièce sans fenêtre. Le jour ne vient pas la perturber. Cette pièce est hors du temps et elle s’y sent bien. Échapper au temps, c’est tout ce qu’elle souhaite. Le soleil est là pour lui rappeler que le temps passe. Elle ne l’avouera jamais, mais elle en a peur. Le temps est la seul chose qu’elle n’arrive pas a contrôler. Elle aime contrôler. Elle a besoin de contrôler. Le contrôle, elle sait qu’elle excelle dedans. De toute façon sa vie fait qu’elle est obligé de contrôler. Presque trois pays dépendent d’elle à présent. Un sourire s’étira sur ses lèvres fines. C’est une belle satisfaction de voir où elle en est arrivé. Et si vite. Son contrôle s’étend de plus en plus. Tout l’ouest lui appartiens désormais. En plus de sa Terre qui n’a jamais résisté. Quant à l’est… Son sourire disparu. Des années maintenant qu’elle pensait avoir planté ses griffes dans ce royaume, aux détriments de celui-ci. Mais quelque chose lui avait échappé. La colère monta en elle tel un tsunami et elle se leva d’un bond de son fauteuil poussant un cri de rage et renversant tout ce qui se trouvait à sa porté sur la grande table. Comment avait-elle pu être aussi naïve ? Son sang bouillait rien qu’à y penser, mais elle se força à inspirer profondément. Exegol le lui avait conseillé lors de ses excès de colère. Elle ne devait pas se laisser contrôler par ses émotions. Elle devait contrôler ses émotions. Elle se rassit doucement et tenta de se concentrer sur autre chose.

Il fait froid. Elle aime ça. La chaleur aussi l’empêche de réfléchir. Elle sent que le froid réveille son cerveau. Il réveille son corps tout entier. La fraîcheur de la pièce accentue le sentiment d’être hors du temps. Le froid conserve. Le temps s’arrête et lui permet de mettre ses idées au clair. Ses idées… La seule idée qu’elle a en tête à présent est l’idée de mort. Elle a pour habitude de supprimer les éléments perturbateurs. C’est choisir la simplicité mais ça a si bien marché depuis toujours… En es-tu sûre ? Deux personnes arrivent encore à lui échapper. À son contrôle. Elle n’a jamais autant souhaité la mort de quelqu’un. Ces deux personnes étaient pourtant les deux plus simple à avoir. Mais elle a été naïve. Et trop lente. Elle aurait dû s’y prendre dès le début. Elle a le sentiment que c’est désormais trop tard. La colère remonte en elle. Mais pas que pour ces deux personnes, pour elle-même aussi. Elle s’en veut à en devenir folle. Exegol lui dit souvent qu’elle n’y est pour rien, mais elle ne peut le croire. Si le temps était contrôlable, elle reviendrait dans le passé. Elle ferait tuer ce maître d’arme qui a foutu en l’air sa famille. Et si elle s’y prenait assez tôt, elle éviterait la naissance de sa demi-sœur. Elle éviterait que celle-ci aide son criminel de père à s’échapper. Elle éviterait la mort du roi, son père à elle. Elle soupira. Tout ceci est désormais impossible. Le temps avance malgré elle. Il va bien falloir qu’elle accepte. Mais elle ne pouvait oublier ses erreur. Son erreur d’avoir laissé en vie sa demi-sœur au moment où elle méritait le plus de mourir. Son erreur de lui avoir donné la possibilité de pouvoir en la mariant au prince de l’Est. Qu’espérais-je ? Qu’elle devienne mon pion ? Elle aurait dû se douter que c’était une tentative trop risqué. Sa demi-sœur est maintenant reine et en pays libre. C’est pourtant Exegol qui lui a conseillé cette manœuvre. Elle ne lui en veut pas. Il fait tellement pour elle. Que deviendrait-elle sans lui ? Elle ne peut l’imaginer.

C’est d’ailleurs lui qui a déniché le traître. L’espion de sa demi-sœur. Cela fait déjà cinq mois. Mais dix mois qu’il était chez elle. Elle senti son élan de colère revenir à la charge. Elle ne pouvait tolérer d’être trompé à ce point. Ce n’est juste pas possible. Pas pour elle. Ses pouvoirs avaient-ils faiblis ? Exegol lui a dit que ce n’était pas possible. Que l’espion était juste très fort. L’espion de sa demi-sœur. Salope. Un jour je t’aurais. Tu m’as échappé une fois, je t’ai sous-estimé, j’en conviens, mais attend un peu de voir ce que je t’ai préparé…

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