Sans un regard pour mes meilleurs amis, je quitte la salle d'entraînement. Je ne fais que des erreurs et je n'arrive pas à me concentrer sur autre chose qu'elle. Je traverse le couloir d'un pas lourd, le cœur en vrac. Je ne peux pas croire que tout est terminé. Je bouscule quelqu'un et me rattrape au mur.

– Jung-Min tu vas bien ?, me demande l'assistant Kang quand je relève la tête vers lui.

– Non, soufflé-je en le contournant. Je rentre.

– Attends. Jung-Min. Tu rentres seul ?

Je l'ignore et continue mon chemin. Je mets mon masque, ma casquette et sors de l'agence. Elle doit être à l'aéroport à l'heure qu'il est. Est-ce qu'elle me déteste ? Est-ce qu'elle espère que je vienne ? Je n'ai pas le droit d'y aller. Je sursaute quand une voiture klaxonne près de moi. L'assistant Kang descend la vitre et me fait signe de monter. Je secoue la tête et me remets en marche. J'ai besoin d'être seul, j'ai fait fuir la seule personne dont je suis tombé amoureux.

– Son avion n'a pas encore décollé, ce n'est pas trop tard, affirme l'assistant Kang alors que je me retourne surpris.

– Comment êtes-vous au courant ?

– Je suis présent toute la journée à vos côtés, je sais beaucoup de choses. Viens Jung-Min, m'ordonne-t-il doucement alors que ma gorge se serre.

Les kilomètres défilent et mon cœur s'angoisse un peu plus à chaque secondes.

– Je serai sur le parking plus loin, m'indique l'assistant Kang en se garant devant l'aéroport. Fais attention à ce qu'on ne te reconnaisse pas.

Ai-je vraiment bien fait de venir ? Je peux encore repartir. J'hésite en jetant un œil à l’extérieur. J'ai envie de la voir, c'est indéniable. Ça me ronge depuis des jours. Je déglutis et prends une inspiration. Juste une dernière fois, rien qu'une dernière fois. Je passe entre les personnes et tente de repérer si je peux l'apercevoir. Un regard vers le tableau me confirme que l'embarquement n'a pas encore commencé. J'observe tout le monde, avec le vain espoir de la voir.

Je suis nerveux, j'ai l'impression d'être habité par une tension qui pèse des tonnes. Depuis que je l'ai quitté, j'ai la sensation d'être en apnée. Je me sens vide.

– Ally, où es-tu ? Je vous en prie, faite que je puisse la voir une dernière fois, chuchoté-je en patientant derrière un pilier.

De longues secondes s'écoulent… puis je la vois. Je me redresse sur le qui-vive. Mon ventre se contracte, ma gorge se noue, mon cœur palpite et je respire enfin mieux. La douleur m'étreint le cœur. Je m'appuie contre le pilier et ferme les yeux. Je regrette de lui avoir fait ça. Je serre les poings.

J'ai envie de courir vers elle, de la prendre dans mes bras, de lui dire que je m'en veux, que je l'aime. Ça oui je l'aime plus que tout. Pourtant, je n'ai pas réussi à la choisir. J'ai choisi la raison plutôt que mon cœur.

Je l'observe. Après une dernière étreinte, Ally s'éloigne doucement vers sa porte d'embarquement. Je fais un pas en avant de me stopper. Elle se retourne et regarde autour d'elle. Est ce qu'elle me cherche ?

– Pardonne-moi Ally.

Je te promets que je corrigerai mes erreurs et même si nos chemins se séparent, j'espère que nous nous reverrons un jour. C'est toi pour moi Ally, tu es la seule.