Si le soleil se lève, levez les yeux pour l'admirer

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Il me faut plusieurs minutes avant de recouvrer mes esprits. Je suis bouleversée par la situation si bien que je n'ose pas ouvrir à nouveau les yeux. J'ai peur de ne plus revoir ces visages si charmant. Mais je suis également effrayée par l'idée de les dévisager ainsi. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je peux seulement voir l'identité de ces deux hommes. Cela n'a aucun sens. Je ne les connais pas vraiment.

- Tu peux ouvrir les yeux, tout va bien. Tu as à nouveau vu mon visage ?

- Hum... Je crois oui. Et celui de Nabi.

- Et pourquoi pas le mien ?

- Park ! Tu ne peux pas t'arrêter. Tu n'es pas sûre que ce soit vraiment leur visage, intervient Kim.

- Je ne connais pas votre visage puisque je ne l'ai jamais vu. Et je ne sais pas si je peux me faire confiance à ce sujet. Cela fait deux ans que je ne vois pas les visages...

- Tu peux peut-être les dessiner, ça nous aidera à te dire, propose Yon.

- Et pour ceux qu'elle ne vois pas, on pourrait lui dessiner comme ça elle saura qui s'est lorsqu'elle nous verra tous, ajoute Jun.

- La soirée risque d'être intéressante, s'exclame Park. Mais je te dis tout de suite, tu ne verras pas mon charme sur le dessin. Il faudra vite que tu me vois aussi.

Je ne peux pas m'empêcher de rire. Tout le monde d'ailleurs se met à rire. Park est un sacré numéro. Aussitôt, nous nous mettons à crayonner après que j'ai sorti mon matériel. Les garçons sont concentrés sur leur tâche, même s'ils ne peuvent s'empêcher de commenter leur œuvre. Je les trouve tellement touchants qu'ils se donnent autant de mal. Je suis tellement à l'aise avec eux. Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas sentie aussi intégrée à un groupe. Il est si facile de se sentir à l'aise avec eux. Ils parlent de tout comme si j'avais toujours vécu ici. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas fait de petite soirée comme celle-ci.

Je suis appliquée à réaliser mon travail que je ne m'aperçois pas tout de suite que le groupe me regarde. Lorsque je sens leur regard sur moi, j'ai la sensation d'être une de ces œuvres énigmatiques que les visiteurs tentent de déchiffrer. Je finalises les derniers traits de mes portraits amateurs et les montre à mes camarades avec une certaine apprappréhension. Les garçons regardent mes dessins avec attention.

- Jun tu as de la concurrence. Elle a du talent, notre voisine.

- Je n'ai aucun mérite, j'ai fait mes études en art .

- Vraiment ? Tu es donc une artiste. Je me demandais ce que tu faisais comme travail vu que tu ne sors pas beaucoup, commente Park.

- En tout cas, c'est très ressemblant, intervient Jung. Et je peux te certifier que tu vois bien leurs visages. Reste à savoir pourquoi tu vois seulement Chin et Nabi. Je trouve cela particulièrement injuste pour nous.

- C'est simplement que nos visages sont bien plus agréables que les vôtre, commente Nabi.

- Je peux avoir mon portrait ? Il me reste un espace vide sur mon mur.

- Bien sûr. Même si je ne pense pas que ça vaille grand chose. Ce n'est pas un véritable portrait, je l'ai fait en vitesse.

- Moi aussi je veux le mien.

- Park, je suis désolée mais...

- Quand tu me verras sous mon véritable jour, bien entendu. Par contre, fais attention à ne pas tomber amoureuse.

Tout le monde se met à rire. Park a dit ces mots avec tellement de sérieux qu'on pourrait penser qu'il est certain que c'est inévitable. Chacun commente les dessins des autres avec détachement. Jun s'est chargé de mon portrait. On voit tout de suite qu'il s'est appliqué. Il est d'ailleurs plutôt doué. Se voir ainsi représenter par quelqu'un d'autre est une expérience étrange.

Je probablement ensuite de passer à table. Nabi et Kim m'aide à rapprapporter les plats tandis que Park et Jung s'occupent de mettre la table. Chin regarde ma bibliothèque avec intérêt. Je ne sais pas ce qui attire autant son attention, si ce sont mes disques ou bien mes livres. Lorsque je reviens, il pointe du doigt un livre pour enfant. Son visage lumineux semble encore plus radieux que d'habitude.

- Tu aimes aussi cet auteur ? Nabi est un grand fan de Eunnabi. Peut-être parce que leurs noms se rapprochent...

- D'ailleurs, j'ai remarqué que tu avais tout ses livres. Même les éditions limitées, c'est impressionnant.

- Je... pensais que seuls les enfants lisaient ses livres...

- Mais notre chère Jun est un grand enfant, précise Yon. Et je dois dire que l'écriture est plutôt bonne même Chin a apprécié son conte sur la chenille. Il l'a lu plusieurs fois avec un autre. On aurait dit qu'il était plongé dans l'histoire et qu'il la vivait.

- Moi aussi je l'ai lu et pourtant je n'aime pas forcément ça. Je suis plus jeu vidéo, intervient Park.

J'essaie de changer de sujet. Je suis assez mal à l'aise d'entendre des compliments sur mon travail. Personne ne connaît véritable identité de Eunnabi, à part mon agent et mes parents. Je suis bien trop timide pour faire des salons ou des rencontres avec mes lecteurs, même s'ils ne sont pas plus haut que trois pommes. D'ailleurs, je suis assez surprise qu'ils aient lu mes histoires. Les garçons se demandent pourquoi l'auteur n'a jamais révélé son identité. Ils s'imaginent quel genre de secret celui-ci peut cacher. Je me sens de plus en plus anxieuse.

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