Même pressé, il faut apprendre à se connaître avant d'essayer d'avancer

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J'ai pu assisté à une chorégraphie des plus amusantes grâce à Chin, Jung Won et Jun. Ils se sont défoulés sur les tubes des groupes féminins pendant prés d'une heure. J'ai été surprise par leur souplesse. Emménager dans cette maison est sans doute la meilleure décision que j'ai prise. J'ai des voisins tout à fait adorable. Je les ai admirer un moment faire leur partie d'imitation de danse, ce qui m'a permis de chasser de mon esprit la mauvaise rencontre de la veille. Le rire du trio raisonnait dans toute la maison, ce qui donnait une note tout à fait charmante à cette journée qui n'avait pas débuté sous les meilleures auspices. Je n'ai pu m'empêcher de jouer les admiratrices devant un tel spectacle. En y réfléchissant bien, je me trouve vraiment chanceuse d'être aussi proche de ces artistes. Ils ont une cohésion naturelle, une simplicité touchante qui me pousse à les apprécier d'avantage. C'est sans doute la raison pour laquelle je peux voir leur visage. D'ailleurs, je trouverais cela affreusement dommage de ne pas les apercevoir. Leur personnalité les rend encore plus beaux. Chacun à leur façon, ils ont quelque chose d'attachant. Je pense que si j'avais été seule ce matin, j'aurai probablement broyée du noir. Ma discussion avec Chin m'a nettement apaisée même si je me pose un certain nombre de questions. Je sais au fond de moi que je devrais me confier plus souvent, que cela me soulagerait probablement mais je n'y parviens pas. Je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais réussi à me confier aux autres. Parler de moi a toujours été un soucis. Cela ne me dérange pas d'écouter les autres évoquer leurs problèmes mais aborder mes propres problèmes me paralyse totalement. Peut-être est-ce pour moi un moyen de les fuir. Pourtant, ils sont bien là. Je ne peux les nier puisque je ressens leur douleur.

La séance de danse se termine alors que je ressois un appel de mes parents. Les garçons sont étrangement silencieux et me regardent avec intérêt. La conversation n'est pas très longue, comme à son habitude. Je n'ai pas grand chose à dire. J'évite soigneusement de parler du fait que j'ai revu Suk. Ils auraient sans doute poser tout un tas de questions. Apparement, ils viennent en ville pour un enterrement d'un vieil ami demain et proposent de dîner avec moi. Je suis un peu prise au dépourvue : je ne sais pas comment je vais pouvoir cuisiner avec mon bras en écharpe. Avant de raccrocher ma mère termine la conversation par m'annoncer que ma cousine avait besoin de quelqu'un pour garder son fils et que bien évidemment, elle lui avait dit que je serais ravie de passer une après-midi avec lui. Je ne sais même pas quoi répondre à cette nouvelle. Je ne suis pas en capacité de m'occuper d'un petit garçon de six ans alors que je ne reconnais pas les visages. Intérieurement, je prie pour que ma cousine trouve une autre solution. Dès que je clos la conversation, les garçons se mettent à discuter de la suite du programme. Chacun émet son idée avec enthousiasme. J'ai vraiment la sensation d'être la surveillante d'un camp de vacances. Finalement, le trio décide de se lancer dans une compétition de jeux vidéos. Apparement, ils n'ont pas souvent du temps pour eux. Même si leur pause musicale semble les toucher, ils ont conscience des opportunités que cela leur offre. Ils peuvent faire autre chose, réaliser d'autres projets et prendre du temps pour eux. Étrangement, ils décident de réaliser des choses ensemble. Même si aujourd'hui, Kim et Jin sont partis à l'extérieur voir leurs amis respectifs ou bien leur famille, ils ne se séparent jamais bien longtemps. Je repense aux commentaires qui envisageaient une rupture définitive du groupe. En les voyant ainsi, je ne parviens pas à l'imaginer. Park fait finalement irruption dans la pièce pour embêter Jun qui essaie de se concentrer sur le jeu. À le voir ainsi, on dirait un enfant qui réclame de l'attention. Après plusieurs secondes d'échanges amicaux avec le plus jeune de la troupe, il décide de choisir une nouvelle victime. Finalement, il vient s'asseoir à côté de moi avec sa bouille de petit garçon malicieux. Je me demande ce qu'il compte faire. Il se colle à moi puis prend son téléphone afin de faire un selfie. Son bras est derrière mon cou et son visage est si près du mien que je peux sentir son parfum. Je me sens rougir.

- Une petite photo pour énerver mon camarade. En plus c'est trop mignon, tu rougis.

- Pas du tout. Et tu comptes énerver qui exactement ?

- Et bien c'est ce que je vais savoir très vite.

- Hein ?

- Laisses-la tranquille, intervient Chin.

- J'ai déjà attrapé un poisson !

- De quoi est-ce que tu parles ?

- Tu es jaloux parce que je lui plaît. Et pas toi.

- Vous êtes pas sérieux ? On ne va pas se battre pour une fille, quand même. Il y a tellement de filles qui sont folles de nous, on a l'embarras du choix, intervient Jung Wan.

Je suis mal à l'aise devant cette scène que m'offre mes voisins. J'ai parfois du mal à saisir où veut en venir Park. Quelques fois, je me demande si derrière ses blagues, il n'y a pas quelque chose de vrai. S'il n'essaie pas de faire passer les élèments en douceur grâce à son côté un peu enfantin. Me voyant gênée face à cette situation, Park m'ébourrife les cheveux que j'ai tant de mal à dompter tout en lâchant un :

- Mais celle-ci est particulièrement mignonne. Elle a la même tête d'ours que moi. C'est d'ailleurs pour cela que vous l'aimez tant, n'est-ce pas ?

Un grand silence se fait attendre avant que tout le monde ne se mettent à rire. Cela fait longtemps que je n'ai pas ris comme cela. J'ai la sensation de commencer une toute nouvelle vie. Par moment,je me demande si tout ceci ne serait pas qu'une chimère. Pourquoi ces garçons connus et reconnus par tellement de personnes par delà le monde sont-ils aussi gentils avec moi ? Comment se fait-il que je me sois retrouvée dans la maison juste à côté de la leur et que je me sente aussi proche d'eux ? Pourquoi veulent-ils travailler avec moi et m'intégrer à leur groupe ? Mais surtout : pourquoi je ne vois que leur visage ? Je les ai rencontré au moment où j'avais décidé d'écrire une nouvelle page de ma vie. À un instant de ma vie où j'étais perdue et où je me sentais seule. C'est un peu comme-ci le ciel m'avait envoyé des anges pour me sortir de cette sombre impasse dans laquelle je me trouvais. Tout ceci me semble totalement surnaturelle. Il est impossible que tout ce que je vis depuis que je me suis installée dans cette maison ne soit que le simple fruit du hasard.

Tandis que je réfléchis à tout ces événements positifs qui me sont arrivés depuis quelques temps, Yon arrive avec un plateau dans les mains. Avec prestance, il pose les verrres sur la table basse et nous propose de se rafraîchir. Il a même ramener des choses à grignoter. Derrière son expression parfois distante, je le trouve particulièrement attentionné. Tout le monde semble vouloir me changer les idées. Je ne sais pas si Kim leur a dit quelque chose ou si ils ont tous vu quelque chose m'était arrivée. En tout cas, ils sont tous prévenant. Chin me demande de leur dire si j'ai besoin de quoique ce soit. Je ne sais pas comment les remercier de leur générosité. J'aurai presque envie de pleurer tellement ils font de choses pour moi. Personne n'a jamais été aussi soucieux vis-à-vis de moi.

- Moi aussi j'avais du mal à parler de ce que je ressentais, mais avec les gars, j'ai réussi à me libérer à ce sujet. Cela a pris un peu de temps et dès que j'ai eu suffisament confiance en eux, je me suis un peu plus exprimer. Je suis certain que tu y arriveras aussi, confie Jun.

Sa voix est tellement douce que ses mots en sont encore plus touchants. Je ne sais pas quoi lui répondre, incertaine de pouvoir un jour me dévoiler totalement, mais lui adresse un large sourire pour le remercier. Après quelques secondes d'accalmie, les garçons reprennent leur bataille acharnée aux jeux vidéos. J'essaie de me joindre à eux pour une partie mais m'en sort beaucoup moins bien. Je n'ai jamais eu l'occasion de pratiquer cette activité durant mon temps libre. À vrai dire, que ce soit durant mes études ou après celles-ci, je n'ai jamais eu beaucoup de temps à moi. Je devais faire des heures pour payer mes frais de scolarité et une fois le diplôme obtenu, je me suis consacrée entièrement à mon travail. Je passais mon temps à faire des recherches ou encore à écrire, traduire et corriger des écrits. C'est sans doute pour cela aussi que j'ai des difficultés avec les échanges en société. Aussi probablement parce que les réunions auxquelles j'assistais pour mon activité professionnelle m'exaspéraient. Avec les garçons tout seulement semble si facile. Comme après la pluie vient le soleil, après de mauvaises rencontres peut-être survient de belles histoires d'amitiés. Je ne me souviens plus très bien à quel moment j'ai cessé de faire confiance aux autres. Peut-être est-ce arrivé progressivement, au fil des déceptions, ou bien soudainement à cause d'une trahison trop lourde à porter. Je ne sais pas si je peux parler d'amitié avec mes voisins, en revanche, je sais que ma journée aurait été beaucoup plus morose sans eux. Et je sais également que je leur serais infiniment reconnaissante. C'est pourquoi je veux faire de mon mieux pour les aider à réaliser leur projet. Même si pour cela je dois affronter mes plus grandes craintes, à savoir faire face à un public et probablement braver mon passé. Je sais que dès que mon identité sera dévoilée, Suk me retrouvera sans aucune difficulté. Je ne sais pas encore ce qu'il se passera mais je sais que je devrais me heurter à cette réalité aussi dure soit-elle. Après tout ce qu'ils font pour moi, je ne peux pas les laisser tomber. Peu importe ce qu'il adviendra. Je sais au fond de moi que je serais prête à lutter contre moi-même pour les aider eux aussi à traverser cette mauvaise passe. Mon coeur dit de foncer sans se soucier des barrières et je compte bien l'écouter cette fois-ci. Il n'y a pas de victoire sans risques, comme dirait mon père.

Je prends mon téléphone pour prendre une photo des garçons. Même si je sais que je ne pourrais sans doute jamais l'oublier, je veux pouvoir revoir cette scène à tout moment. Cette journée où des personnes qui étaient encore des inconnus pour moi il y a quelques semaines ont réussi à me rendre heureuse. Car je sais au fond de moi que je suis sereine à présent. Je me sens comme une chenille protégée par son cocon. Je ne sais pas pourquoi je suis tellement fascinée par les papillons. À quel moment sont-ils devenus mon animal préféré ? Ces petits êtres pourtant éphèméres qui pour moi sont le reflet de la douceur et de la beauté n'ont pourtant rien d'extraordinaire. À première vue, ce ne sont que des insectes aux ailes poudreuses mais quand on y regarde de plus près la métamorphose qu'ils réalisent en si peu de temps est tout à fait incroyable. Je fais référence plusieurs fois dans mes contes aux papillons. Je suis certaine que cette fascination pour cet animal me vient de quelque part mais je ne parviens à savoir ni où ni à quel moment, je me suis prise d'admiration pour lui. Mon fond d'écran est d'ailleurs une piéride du chou posée sur une magnifique branche de Lilas. Je l'aime beaucoup pour ses grandes ailes blanches qui marquent l'élégance de cet insecte. Contrairement à de nombreux habitants de ce pays, le papillon est le seul insecte que j'apprécie.

Park qui est revenu me taquiner, regarde mon fond d'écran avec des pupilles plus pétillantes que d'ordinaires. Il attrape la manche de Jun et pointe son doigt vers mon fond d'écran. Je me demande ce qu'il a encore derrière la tête. Il a toujours des idées farfelues et aime surprendre tout le monde avec ces dernières. Jun écarquille ses grands yeux, sans comprendre les intentions de son ami. Je suis soulagée de voir que je ne suis pas la seule à ne pas toujours savoir interpréter les messages de Park. Voyant que le plus jeune membre de l'équipe n'a rien compris de son message, il prend mon téléphone et le place sous ses yeux.

- Tu aimes les papillons...

- Ah oui. Je sais que ce n'est pas courant... Mais ce sont des êtres particulièrement fascinant, enfin pour moi.

- C'est vrai que certains d'entre eux sont plutôt beaux.

- Ils sont élégants et fragiles aussi, j'ajoute pour moi-même.

- C'est pour cela que dans tes histoires, il y a beaucoup de références aux ailes et aux papillons ? demande Chin, intéressé.

- Et donc Eunabi vient de là, renchérit Jun.

- Oui... Sans doute.

- Je me suis toujours demandé si comme pour les compositeurs, les auteurs s'inspirent d'eux-même, de leur vécu, de leurs sentiments ou de leurs erreurs, intervient Yon.

- Cela dépend des auteurs, je pense. Mais il y a toujours une part de réel même dans la fiction.

- Et toi ? Tu t'es inspirée de ta vie ?

- En partie... Disons que j'ai déformé des souvenirs pour en faire quelque chose de plus beau.

- Est-ce que tu as écrit quelque chose de nouveau ? Cela fait longtemps que tu n'as pas publié quelque chose...

Avant que je n'ai pu répondre, mon téléphone se met à chanter. Je m'excuse auprès des garçons et sort de la maison avant de décrocher. Stan me demande comment je me sens. Sa voix est étrangement faible, voire cassée. Il semble perturbé et fatigué, comme-ci il n'avait pas dormi de la nuit. J'espère qu'il n'a pas eu d'ennuis avec sa petite amie pour être resté une nuit avec moi. Je lui avais bien dit que ce n'était pas nécessaire. Je m'en voudrais qu'ils se séparent à cause de cela. Je savais que j'aurai mieux fait de ne rien lui dire. Je lui répond que tout va bien et qu'il n'a pas à s'en faire pour moi. Après ma réponse, il y a un long moment de silence. Il semble hésiter à me parler. Je l'entends respirer fortement à l'autre bout du combiné. Je me demande ce qui se passe pour qu'il soit dans un état pareil. Je voudrais lui poser la question mais j'ai peur de sa réponse. S'il m'avoue que sa copine a mal pris le fait qu'il dorme chez moi, je me sentirais mal. La distance qui s'est installée entre nous depuis que je me suis rendue qu'il ne m'aimerait jamais de la même manière que moi, ne cesse de s'élargir. Je sais que tout est entièrement de ma faute. C'est moi qui me suis éloignée pour me protéger, pour échapper à mes sentiments. Je savais qu'à ses yeux je n'étais que le reflet de la petite soeur qu'il avait perdu trop jeune. Et j'ignorais comment faire pour ne plus ressentir ce surplus de tendresse que j'avais à son égard. La seule solution que j'avais trouvé à l'époque était de mettre des barrières entre nous. Aujourd'hui, bien que je ne ressente plus la même chose pour lui, je ne sais pas comment ôter ces murs que j'ai bâti inconsciemment. Finalement, après un long soupire, Stan m'avoue qu'il est désolé de ne pas être à la hauteur. De ne pas avoir su voir mes blessures, de ne pas avoir compris un certain nombre de choses plus tôt. D'être un si mauvais ami. Je suis plongée dans un brouillard bien trop épais pour appercevoir le message qu'il tente de m'envoyer. Je reste muette face à cette soudaine détresse. J'aurai envie de le rassurer, de le consoler mais j'en suis incapabe. Il me dit que je mérite quelqu'un de tellement mieux pour m'épauler dans un souffle. C'est la première fois où je l'entends se rabaisser à ce point. Il me fait tellement peur que j'en ai les larmes aux yeux. Ou alors est-ce parce que j'ai ce pincement au coeur qui ne veut pas me quitter en repensant à toutes ces choses que je lui ai caché ? Il se sent coupable de ne pas avoir été là pour moi alors que c'est moi qui me suit enfouie lâchement. C'est moi qui lui ait imposé la distance sans en avouer les raisons. Je me sens terriblement mal de l'entendre aussi affecté par mes confidences. Peut-être que si je lui en avais parlé avant, il ne serait pas aussi accablé? Je voudrais lui dire tout cela mais j'en suis incapable. Les larmes ont noyé ma gorge, m'empêchant même de respirer. Je suis la pire amie qui soit. Je reste plusieurs minutes le téléphone en main, incapable de dire ou de faire quoique ce soit. J'écoute juste le souffle coupé de Stan et les sanglots qu'il retient tant bien que mal. Je prends sur moi pour prononcer un mot afin de ne pas le laisser ainsi :

- C'est de ma faute.

- Pas du tout, Hana. Rien de tout cela n'est de ta faute. Je t'interdis de penser que quoique ce soit est de ta faute.

- Mais...

- Il n'avait pas le droit de te faire du mal. Moi non plus. Personne n'en a le droit, tu m'entends ?

- Stan. Je ne comprends pas... Qu'est-ce que tu as ?

- Ce n'est rien. Je suis content que tu ailles bien. Reposes-toi et ne te sens obligée de rien. Si tu ne veux pas faire ce projet avec le groupe Run, si tu veux tout annulé, j'en prendrais les responsabilités.

- Je vais le faire. Peu importe tout ce que je devrais endurer, je vais les aider.

- Hana...

- Ma décision est prise. Et Stan... ne te fais pas de soucis pour mon poignet, tu ne pouvais pas savoir.

Il me fait un oui tellement lointain que je me demande si je ne l'ai pas inventé, avant de raccrocher. Cette conversation était vraiment étrange. Et puis, c'est la première fois qu'il raccroche avant de me souhaiter une bonne journée. Il ne m'a même pas dit au revoir. J'espère sincérement qu'il va bien, qu'il ne prend pas trop à coeur l'incident d'hier. Il n'est pas responsable de moi, après tout. Je reste un moment dehors, les joues humides. Je suis incapable de rentrer dans cet état. Je m'assois un moment sur les marches, épuisée par tous ces mots incensés que m'a dit Stan. Je voudrais envoyer un message à sa copine pour lui soutirer des informations mais j'ai peur d'envenimer la situation. Je devrais probablement me faire toute petite. Je me sens totalement impuissante, incapable de venir en aide à mon ami. Vraiment, je suis la pire amie qu'il soit.

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