"Le moi dans cet océan, j'aimerais le trouver et lui dire : j'aimerais te connaître aujourd'hui" BTS- Abyss.

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Lorsque je me réveille, le soleil s'est déjà couché. Je suis totalement débousolée. Je ne sais plus où je suis. Je ne parviens même plus à savoir depuis combien de temps je suis allongée sur ce banc. Il me faut plusieurs secondes avant de reconnaître le parc dans lequel je me suis assoupie. Mon corps tout entier est engourdi. L'air est légérement plus frais que lorsque je suis arrivée. J'entends à nouveau la musique des branches qui craquent et des oiseaux qui piaillent. Le vent à remplacer les rayons du soleil. Je sens à nouveau la présence du bois sous mes muscles endoloris. Mes yeux ont du mal à se réhabituer au monde réel. Le sommeil m'a procurrer un réconfort que j'ai longtemps cherché. Je cherche à me lever pour rejoindre ma maison mais mon corps semble aimanter à cet endroit. Un bruit de pied jouant avec les cailloux se fait entendre non loin de moi. Je me sens tout d'un coup en danger. Je scrute l'horizon tout autour de moi, espérant voir un animal épiant mes mouvements. Ce serait beaucoup moins inquiétant que de découvrir une silhouette inconnue. Mon coeur se met à battre fort dans mes tympans. Je suis incapable de procéder à une réflexion censée. Une partie de mon esprit est encore en voyage dans le monde de l'imaginaire. Avec une voix blanche, dépourvue d'intonation, je demande : qui est là. Je suis sans doute ridicule car aucun psychopathe ne se présenterait gentiement avant d'attaquer. Dans les films d'horreur, le personnage féminin pose toujours cette question avant de mourir dans d'atroces circonstances. J'essaie de ne pas paniquer mais personne n'est visible dans les environs. Aucun témoins, aucun secours possible. Quoique, à l'heure actuelle, je ne suis pas certaine que quelqu'un viendrait me sauver en cas d'agression. Mon pouls est tellement rapide que je sens chaque battement naviguer à l'intérieur de mes veines. Mon corps est incapable de bouger. Je me retourne à nouveau pour trouver l'origine du bruit et découvre une ombre avançant lentement vers moi. Je commence à sentir la peur me saisir au cou. Mes jambes refusent de faire le moindre mouvement. Ma respiration est de plus en plus saccadée. Le temps semble s'être suspendu à la branche de l'arbre sous lequel je me trouve. Alors que mon esprit s'emballe, le visage lisse de Yon me scrute attentivement.

- J'espère que tu as eu peur. Quelle idée de traîner toute seule la nuit dans un endroit pareil.

- Yon ? Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je t'ai vu t'enfuir de chez toi et j'ai tout de suite compris que quelque chose n'allait pas alors je t'ai suivi.

- Tu m'as suivi ?

- Bien sûr. Tu avais l'air totalement ailleurs. Je t'ai appelé plusieurs fois et m'as royalement ignoré. Je me suis dit que ce serait mieux que tu ne sois pas seule. Enfin, pas réellement seule.

 Je suis ébahie par le comportement de Yon. Lui qui était si distant avec moi, m'a suivi jusqu'ici pour s'assurer que rien ne m'arrive. Je me rassois lourdement sur le banc, soulagée de ne pas avoir affaire à un psychopathe. Le jeune garçon aux oreilles percées me tend un sac en plastique dans lequel se trouve une bouteille d'eau et un gâteau. Il me fait comprendre que je devrais utiliser ce qu'il m'a acheté après avoir passer autant de temps au soleil. Son geste attentionné me va droit au coeur. Je croque dans le gâteau, au bord des larmes. Je me trouve tellement bien entouré depuis que je les ai comme voisins. Alors que je bois une gorgée d'eau, je me rends compte que j'ai disparu depuis plusieurs heures. Mes parents doivent se faire un sang d'ancre. Je devrais les appeler pour les rassurer même si je vais probablement me prendre un savon. Je cherche mon téléphone dans mes poches et m'apperçois que je suis partie les mains vides. Je n'ai vraiment pas la tête sur les épaules. Heureusement que Yon est là. Je m'apprête à lui demander de me prêter son téléphone lorsque la sonnerie énergique de ce dernier se met à sonner. Il discute durant un moment avec un des membres du groupe, précisant que je suis avec lui, puis se tourne vers moi.

- Tout le monde attend. On devrait y aller.

- Je... Je ne veux pas y retourner. C'est trop gênant.

- On vit tous des moments gênants. Il faut juste les assumer avant qu'ils ne deviennent plus grands.

- Mes parents ont harcelé de questions Nabi et lui ont dit des choses... Il ne me verra plus jamais de la même façon.

- Je ne suis pas doué pour donner des conseils. Mais il y a une chose que je sais : Nabi n'est pas du genre à s'embarrasser de jugements. Et puis, s'il t'apprécie, tu n'as aucun souci à te faire.

- On ne se connaît pas depuis longtemps... Comment savoir s'il m'apprécie ?

- Tu crois qu'il serait venu faire la cuisine chez toi s'il ne t'appréciait pas ?

Yon se met à rire. C'est la première fois que je l'entends rire à gorge déployée. Son rire est doux et énergique. Il me regarde comme-ci j'étais la dernière des idiotes. Par moment, je me demande si ce n'est pas le cas. Il se lève lentement et attend que je sois prête. Je ne sais pas si je mérite tout cela. J'attends un moment, comme pour me recharger, avant de le suivre. Yon a un pas lent, comme s'il avait conscience de mon épuisement. Je le trouve tellement adorable de se conduire de manière aussi galante avec moi. On traverse le parc sans encombre, dans le silence. Le rappeur respecte mon mutisme, et dans un sens, en est peut-être plus rassuré. À hauteur de l'arrêt de bus, un couple d'une trentaine d'années se disputent violemment. Surprise par la scéne et voyant l'homme s'approcher brusquement de sa compagne, je m'abaisse et me bouche les oreilles instinctivement. Je déteste repenser à cette soirée qui a dégénéré. Voyant mon angoisse, Yon s'arrête et s'accroupi à mon niveau. Il ne dit rien mais me regarde attentivement. Dans ses yeux, je crois percevoir un message rassurant. Quelque chose qui veut dire que tout ira bien à présent. Au même moment, j'entends les voix de Chin, Kim et Park m'appeler. Des gens autour de nous commencent à nous regarder tandis que je me relève lentement, aider de Yon. Tremblant encore, je suis incapable de prononcer le moindre mot. Le rappeur qui m'accompagne depuis plus de dix minutes dans la rue explique la situation à ses camarades.

- Disputez-vous ailleurs, s'exclame Park.

- Je te rappelle qu'on a dit qu'on devait être discret, intervient Kim. Hana, tu es capable de marcher jusqu'au van ?

Je hoche la tête. Ces garçons sont tellement différents. Ou alors est-ce parce que je n'ai connu que des décéptions que je pense que les gens sont égoïstes et hypocrites ? Les sept membres de ce groupe de musique reconnu ont la gloire et l'argent, et pourtant ils restent capables d'une telle générosité. Je me sens tellement reconnaissante vis-à-vis de mes voisins. Dans la voiture, les autres membres du groupe attendent patiemment. Nabi semble plus blanc qu'à son habitude. Il paraît beaucoup moins confiant aussi. Il hésite à me poser une question, je le vois dans son regard. Je m'installe sur siège côté fenêtre, sans oser dire quoique ce soit. Kim lance le signal de départ d'un ton posé, comme toujours. Il semble parfaitement se maîtriser. Jun me tapote gentiement l'épaule tandis que nous démarrons. Je me sens à nouveau en sécurité. Encore une fois, personne ne dit un mot. J'essaie de remettre de l'ordre dans mes pensées. Peut-être que si j'avouais tout, je me sentirais libérer d'un poids ? Mais si je leur dis, comment vont-ils réagir ? Vont-ils penser que c'est de ma faute ? Ou bien auront-ils pitié de moi ? Je soupire. Même si je me lançais, je ne serais pas vraiment par où commencer...

- Je suis désolée..., je murmure.

- Pourquoi tu serais désolée ?, intervient Park.

- Je ne fais que vous causer des ennuis...

- Ne te fais aucun souci, on est solidaire dans notre équipe. Si tu as des problèmes et que tu veux en parler, n'hésite pas. On t'écoutera, m'encurage Jun.

- Je... Je ne sais pas par où commencer. C'est...

- Prends ton temps. Raconte comme tu le sens.

Leurs mots me touchent sincérement. Une nouvelle fois, je sens les mains de Jun sur mon épaule. Leur attitude vis-à-vis de moi, m'encourage à me libérer de ses sombres souvenirs. Peut-être maman a-t-elle raison quand elle dit que tout garder pour moi complique les choses ? Je prend une profonde inspiration afin de m'encourager. Tous respecte ce besoin d'un délai de réflexion. Je suis sur le point de me jeter d'une falaise avec pour seule protection, une fine corde prête à céder à tout moment. Je suis déjà au bord du précipice, sans aucun moyen de faire demi-tour, tétanisée par l'appréhension. Mais comme stimulée par une foule de supporters, je finis par me décider. Je leur explique que j'avais surpris mon petit ami en boîte de nuit avec d'autres filles. Qu'en plus de se faire entretenir, il me trompait. J'ai donc décidé de rompre avant de n'être d'avantage humilié. Suk n'a pas supporté ma décision de ne pas lui pardonner son écart. Il appelait cela un "dérapage de circonstances". Selon lui, je faisais un drame de pas grand chose. Il avait juste joué avec ces filles, embrassé quelques-unes, flirtait avec elles mais jamais il n'avait couché ensemble. C'était donc moi qui me faisais des films à partir de rien et qui exagérait tout. J'avais choisi de vivre avec un homme comme lui. Après tout, je ne pouvais pas m'attendre à mieux. Je n'avais rien d'extraordinaire. Je pouvais à peine lui payer ses jeux avec mon travail modique et je n'étais pas sexy non plus. Il m'avait demandé plusieurs fois pourquoi j'étais tombée amoureuse de lui et j'étais restée. Il fallait donc que j'assume mon choix. Il pensait qu'avec ces mots blessants et dégradants, je resterais avec lui mais j'avais pris ma décision. Durant de longs mois, il était revenu à la charge en se montrant de plus en plus agressif. Jusqu'au soir, où finalement après s'être introduit chez moi par effraction, la conversation a dégénéré. Je lui ai dit de se faire soigner. Qu'il devait me laisser tranquille et que je ne reviendrais pas malgré toutes ses manigances. Il m'avait fait assez de mal comme cela. À cet instant, il était devenu complétement un autre homme. Il m'a secoué à plusieurs reprises et giflé. Lorsque j'ai voulu m'enfouir, il m'a rattrapé alors que j'atteignais les escaliers de l'immeuble. Je me suis dégagée de toutes mes forces et ensuite tout ce que je me souvenais c'était de m'être retrouvée en bas des escaliers.

J'annonce cela d'une seule traite. Sans même une pause pour reprendre ma respiration. Je sentais que si je m'arrêtais, même pour une fraction de seconde, je serais incapble de reprendre. Après avoir avoué mon secret aux garçons, je me sens encore plus honteuse. Que vont-ils penser de moi ? J'aurai envie de me cacher au fond d'un trou de souris pour ne plus jamais en sortir. La voiture s'arrête au moment où j'achève mon récit. Un silence glaçant s'en suit. Je sentais bien que c'était une mauvaise idée de tout raconter. Je suis certaine qu'en ce moment, ils ont le même regard que Stan. Je n'ose pas affronter leur air désolé. Soudain, je sens une présence à côté de moi. Park me prend dans ses bras en me jurant de me protéger comme sa petite soeur. Son ton est le plus sérieux et le plus tendre que je lui connaisse. Je suis émue par sa spontanéité. Yon me tend un mouchoir alors que des larmes recommencent à couler. On reste un moment dans la voiture, prenant le temps de nous remettre de ses révélations. Les garçons se rassemblent en silence avant d'annoncer à l'unisson :

- Notre voisine est désormais sous notre protection.

Je ne peux m'empêcher de sourire. Ils sont tellement authentiques. Il n'y a rien de plus apaisant que des les avoir prés de soi. Je pense désormais savoir pourquoi je peux les voir. Ils sont la définition même de la véritable amitié. Leur façon d'être entre eux démontre à quel point les liens d'amitié peuvent être aussi fort, voire plus fort, que ceux du sang. Ils se prennent tous dans les bras pour former une roche solide, capable de surmonter n'importe quelle tempête. C'est probablement de cette manière qu'ils ont pu devenir des artistes aussi accomplis. Je ressens une admiration semblable à celle que j'ai pour les papillons en les voyant ainsi. Je me sens plus forte maintenant que je les ai prés de moi. Je sèche mes larmes tout en leur demandant s'ils se rendent compte que l'on pourrait penser qu'ils sont entrain de monter un complot. Ma remarque les fait rire. Kim est le premier a reprendre son sérieux. Comme-ci il venait de réaliser une chose importante, il se tourne vers moi et affrime d'une voix grave :

- Si ce type revient t'ennuyer, tu ne dois pas le garder pour toi. Jun est plutôt bon en sport de combat.

- Je lui mettrai la râcler sans problème, grande soeur.

- Vous êtes tellement gentils avec moi.

- On te l'as dit, intervient pour le première fois Nabi : Tu fais partie de l'équipe désormais.

- Merci...

- On devrait peut-être y aller... Tes parents sont morts d'inquiétude.

Je sors de la voiture, entourée de mes amis. Mes parents sont effectivment sur le bas de la porte à entendre de mes nouvelles. Je culpabilise un peu de leur avoir donner du souci. Je réalise que je n'ai fait que prendre la fuite. Je n'ai jamais affronté la réalité comme je le devais. Ma mére me donne une tape derrière la tête avant de prendre dans ses bras, bientôt rejoint par mon père. On reste un moment ainsi avant qu'ils ne me libérent de leur emprise pour me faire entrer. C'est étrange de se faire inviter à entrer dans sa propre maison. Je suis trop fatiguée pour répondre quoique ce soit. Ma mère insiste pour me border comme quand j'étais petite. Elle précise d'une voix particulièrement haute que je le réclamais autrefois, me considérant comme la future reine des fées. J'ai beau lui demander de garder le silence, elle ajoute que je portais toujours une robe rose. Été comme hiver. Je me souviens que j'adorais me déguiser plus jeune. J'aimais faire rire les autres enfants en leur jetant des sortilèges ridicules. Je ne me souviens plus très bien de cette période. Parfois, j'aimerai que ma mémoire revienne et que je puisse connaître les secrets de cette époque où j'étais heureuse. Malheureusement depuis ma chute à vélo au lycée, j'ai perdu une partie de mes souvenirs. Je me suis très bien construire sans eux même si j'avais toujours le sentiment qu'il me manquait quelque chose. Je n'ai jamais réussi à mettre le doigt sur ce qui pouvait avoir disparu et que j'aimais tant.

Avant de quitter ma chambre pour me laisser dormir, ma mère se rapproche de moi comme pour me confier quelque chose. J'avais peur qu'elle me gronde de m'être enfuie de la sorte mais elle se contente de me rappeler qu'ils m'aiment tous les deux et que je suis leur trésor. Leur petite fée plein de vie. Maman aimerait probablement que je redevienne cette petite fille pleine d'entrain. Elle essaie de dire quelque chose mais finit par se raviser en souriant. Elle retourne vers la porte avant de faire à nouveau demi-tour. Dans ses yeux, je vois de la malice. Finalement, après quelques secondes d'hésitation, elle se lance :

- Je les aime bien ces garçons. Je crois qu'on peut compter sur eux. C'est rassurant de savoir que tu as ce genre de voisins.

- Oui. Moi aussi, je les aime bien.

- Ma fille, il va falloir faire un choix. Tu ne peux pas garder les sept pour toi toute seule.

- Hein ?

- J'aime bien ce Nabi... Il est bon cuisiner et il a une bonne personnalité. Il est réfléchi et stable. En plus d'être beau, il est drôle... Enfin, tu as tout mon soutien.

- Quoi ? Maman... Ce sont juste des amis.

- Tu sais les choses peuvent évoluer... Je veux dire : ne t'empêche pas d'aimer à nouveau. La vie ne peut pas être cruelle deux fois avec une fille comme toi. Alllez, je ne t'embête pas plus longtemps.

J'ai du mal à trouver le sommeil. Les évènements de la journée ne cessent de me revenir à l'esprit. Les mots de ma mère me tourmentent également. Je ne sais pas ce qui lui prend tout d'à coup de réagir de la sorte. Elle n'a jamais été le genre de mère entreprenante dans ce domaine. Tandis que beaucoup préparait des rendez-vous pour leur fille, elle me répétait que j'avais le temps de trouver la bonne personne. Elle était même plutôt du genre à me freiner, comme mon père d'ailleurs. Peut-être parce que je suis leur fille unique. Mais ce soir, elle semble vouloir me faire passer un message. Je sursaute alors que je réalise que mes parents sont en ce moment même seuls avec les garçons. Je m'attends à une catastrophe, surtout au vu de leur comportement cette après-midi. Je n'ai pas envie qu'ils me compliquent encore les choses. Je sors de mon lit, surpassant mes douleurs musculaires, et ouvre doucement la porte. Dans le salon, la lumière est encore allumée. Seul le couloir qui mène à ma chambre est plongé dans le noir. J'entends la voix reconnaissable des garçons. Puis, celles de mes parents. Je trésaille. De quoi sont-ils entrain de parler ? Je m'avance prudemment afin d'écouter ce qu'ils sont entrain de se dire. Ma mère leur parle de moi. Ce que je redoute le plus est entrain de se produire. Je me pose la question si je ne devrais pas l'arrêter avant que tout cela ne dégènére. J'avance un peu plus, décider à stopper l'élan de ma mère mais c'est moi qui me retrouve immobiliser en entendant ses mots. Elle parle de l'accident survenu à l'adolescence. Pourquoi faut-il qu'elle leur raconte tout ça ? Je me demande ce qu'elle a derrière la tête.

- C'est dommage qu'elle ne se souvienne plus de ses années à Gwacheon. Elle était tellement joyeuse et extravertie. Elle aimait tout le monde. Elle se prenait pour une fée dont la mission était de protéger les autres enfants.

- Oui, elle était adorable, continue mon père. Je me souviens de ces deux garçons qui étaient dans notre quartier. Ils étaient plus vieux qu'elle et la traité comme leur petite soeur. Ils l'emmenaient à l'école et elle leur raconter plein d'histoire. Je crois qu'elle avait pris la défense de l'un d'entre eux qui était embêté par des filles. Et elle s'était autoproclamée fée personnelle. Je ne sais plus comment ça lui ait venu cette idée farfelue.

- Elle aime beaucoup les papillons, intervient Park.

- Honnêtement, je me suis toujours demandée ce qui lui avait fait, ce garçon. Elle avait même prédit son avenir : il deviendrait mannequin ou acteur. Ensuite, on a déménagé plus au nord. Au début cela a été dur, elle ne souriait plus. Elle a même rangé tout ce qu'elle avait de l'époque dans une boîte : son costume rose, sa baguette, le papillon qui lui avait offert... Elle répétait sans arrêt qu'elle gardait sa magie de fée pour le jour où elle retrouverait ce garçon.

Nabi se lève brusquement tout en affirmant que cette journée l'a épuisé. Ses camarades le regardent, l'air surpris. Personne ne semble comprendre la réaction du jeune chanteur. Mes parents se permettent de lui demander de bien prendre soin de moi pour les jours à venir. Ils ne peuvent pas rester plus longtemps à cause du travail mais s'inquiétent de mon état. Nabi, d'ordinaire si confiant, se contente d'un hochement de tête avant de disparaître de la maison. Mon coeur se resserre en le voyant fuir. Peut-être mes craintes vont-elles se réaliser ? Il va probablement prendre ses distances avec moi. Dans un sens, je pense que je peux le comprendre. Entre mes parents qui l'ont torturé de questions et moi qui me suit enfuie pour échapper à mon passé. Sans compter les révélations que j'ai faite. Tout cela doit probablement le travailler. Je le comprends, mais en même temps, je ne peux m'empêcher de ressentir de la peine.

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