Chapitre 8 - 2/2

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Il m’embrassa à nouveau, ce fut le baiser le plus fort et le plus intense qu’il m’ait jamais donné. Dans le même temps, ses mains reprirent possession de mon visage. Je ne pouvais lui échapper, et pourtant je me sentais bien. À ma place. Je n’avais pas peur.

Mojag détacha ma ceinture et m’ôta ma robe en la faisant passer par-dessus ma tête. Je me retrouvai quasiment nue devant lui, uniquement vêtue du pagne, copié sur le sien, que je portais à présent en lieu et place du pantalon fendu auquel j’étais habituée auparavant. Je baissai le regard, gênée qu’il puisse me voir ainsi, mais il me fit lever les yeux.

« Tu es belle, Léonie. N’aie pas honte de ton corps. »

Ses mains couraient le long de mes bras, sur mes épaules, descendant mon dos jusqu’à mes reins où elles allumaient au passage un feu qui couvait depuis longtemps. A mon tour, alors qu’il continuait à me caresser, je posai les mains sur son torse, puis sur sa taille, et dénouai le lien qui retenait son pantalon.

Lorsque nous fûmes tous deux en pagne, il s’allongea sur notre lit en m’entrainant à sa suite. Assise sur les fourrures à ses côtés, je laissais courir mes yeux et mes doigts sur son corps musclé. Il suivait chacun de mes gestes du regard, avec beaucoup d’attention. Prise d’une soudaine audace, je me penchai jusqu’à poser mes lèvres sur le torse de Mojag. Il sembla apprécier, aussi continuai-je à embrasser ses épaules musclées, et son ventre qui se contractait. J’en oubliais ma propre nudité et la porte ouverte, le fait que nous étions en plein jour. Plus rien ne comptait, sauf les mains de Mojag, et la douceur de sa peau.

Je laissai courir mes mains et mes lèvres sur son corps, longtemps. Lui aussi me caressait, ses doigts effleuraient mes seins, mes reins, ma nuque. La chaleur montait, faisait bouillir mon sang. Mojag, lui aussi, semblait bouillir, et il me renversa sur les fourrures. Je le laissai faire, m’allongeai sur le dos sans le quitter des yeux. A quatre pattes au-dessus de moi, il me couvait du regard. Son souffle était court, comme s’il avait couru. Il m’embrassa sur la bouche, puis sur l’épaule, et je sentis ses lèvres se poser sur ma poitrine. Je ne voyais que son front, son crâne lisse de chaque côté sa crête tandis qu’il caressait mes seins. Je fermai les yeux pour me concentrer sur la sensation de sa bouche et de ses doigts sur ma peau. Ma respiration se faisait haletante, j’avais chaud, désespérément envie de le serrer dans mes bras, de me serrer contre lui, mais dans la position qu’il avait adoptée je ne pouvais atteindre que ses épaules, son dos, sa tête que je ne me privais pas de caresser.

Il continua la course de ses baisers de plus en plus bas, le long de mes côtes, sur mon ventre et autour de mon nombril, jusqu’à la ceinture retenant mon pagne. Dans mon ventre, je ressentais des frissons qui allaient et venaient comme les vagues de l’océan, ces vagues que j’avais admirées sur le bateau. Mojag continua à me caresser, ses mains allant et venant sur mes jambes, ses mains larges et fortes mais douces qui effleuraient seulement la peau si fine à l’intérieur de mes cuisses, faisant monter toujours plus haut les vagues dans mon ventre. Ma respiration, erratique. Mes yeux, tour à tour ouverts sur Mojag et fermés pour mieux ressentir ses caresses. Mes doigts, crispés dans les fourrures de notre couche. Mon corps tout entier, arc-bouté sous les mains et la bouche de mon époux.

« Mojag… » Je gémis.

Il remonta le long de mon corps, semant de petits baisers au passage, et vint me regarder dans les yeux, les bras tendus pour se maintenir au-dessus de moi.

« Qu’y a-t-il, Léonie ? »

J’étais incapable de répondre. Outre mon éducation puritaine qui me l’interdisait, j’étais bien en peine de mettre des mots sur les sentiments qui m’assaillaient… Je tendis les bras pour l’attirer à moi et quémander un baiser qu’il me donna sans se faire prier.

Il souriait en me regardant. Ses yeux noirs étaient doux. Je souriais moi aussi.

« Léotie ? »

Ce petit nom qu’il me donnait et sa voix tendre me firent fondre un peu plus encore. J’ouvris la bouche, tentant de respirer plus d’air. Mojag semblait attendre quelque chose de moi, mais je ne savais pas quoi. Il me regardait toujours, souriant avec douceur, avec amour. De l’amour ! C’est la première fois que je pensais à ce sentiment en pensant à nous. Pourtant… et si c’était vrai ? Je l’aimais. Je crois…

Il ne me quittait pas des yeux, me donnant l’impression de lire en moi, en mes pensées. C’était assez gênant et pour me soustraire à son regard je passai les bras dans son dos et l’attirai à moi. Il résista un peu, mais j’insistai tant qu’il céda et me tomba dessus. Sans le lâcher, trop heureuse de le sentir enfin contre moi, je cherchai sa bouche.

Nous nous sommes caressés et embrassés ainsi pendant une éternité. Je n’en pouvais plus. L’attente était à la fois délicieuse et insupportable ; curieux mélange qui me faisait perdre la raison.

« Mojag… je t’en prie… Mojag… » Je ne savais même pas ce que je voulais lui demander, je n’avais aucune idée de pourquoi je le suppliais ainsi. Pourtant il sembla le comprendre et ses caresses reprirent de plus belle, il alla jouer avec la ceinture retenant mon pagne, qu’il avait soigneusement évité jusque-là. Il tira doucement sur le nœud pour le défaire et je me trouvai enfin nue devant ses yeux.

Sa respiration, comme la mienne, changea, et il s’allongea contre moi, me serra dans ses bras. Je passai ma jambe par-dessus la sienne pour rester au plus près de lui. Il me prit par les hanches et me tira sur lui. Je me tenais sur mes coudes pour ne pas l’écraser de mon poids, retenant mon souffle au contact de ses mains, légères, sur mes hanches et dans le creux de mes reins. Mojag releva la tête pour m’embrasser, et je perdis totalement mes esprits en sentant ses doigts effleurer mes fesses nues. J’enfouis mon visage dans son cou, me laissant aller sur lui.

Je sentis ses mains caresser mes fesses, mes reins, et le haut de mes cuisses, affolant tous mes sens et me faisant tourner la tête. Il était dans le même état que moi, me semblait-il, et je sentais son entrejambe, contre le mien, dur dans son pagne. Je savais ce que cela signifiait, et si j’avais peur de la douleur à venir, ses caresses me faisaient trop de bien pour que je songe seulement à m’écarter.

Il me repoussa doucement, et m’allongea tout en reprenant ses baisers sur ma poitrine, ses caresses. Les yeux fermés, je sentis sa main descendre, courir légèrement le long de ma cuisse avant de remonter, haut, plus haut que jamais, entre mes jambes. Je les écartai un peu pour lui faciliter le passage, tremblant de peur et de bien-être à la fois.

« Tout va bien, Léonie » murmura-t-il. Et en effet, tout allait bien. Je sentis ses doigts caresser, s’aventurer délicatement dans ma toison pour atteindre leur objectif. Mojag écarta doucement mes replis, et je sentis un de ses doigts s’immiscer en moi. Je m’étais un peu crispée, mais il m’embrassa au même moment, et parvint à me détendre. Je sentis son doigt, en moi, aller et venir lentement, tandis qu’un autre caressait ma fente et trouvait, tout en haut, un point sensible. Il s’y attarda un moment, et les deux caresses simultanées me firent perdre la tête. Ma respiration s’emballa, je m’accrochais aux épaules de Mojag. Mon ventre n’était plus qu’un océan de feu, les vagues se succédant sans relâche jusqu’à l’épicentre qui semblait situé sous les doigts de Mojag.

Puis il retira sa main, et je gémis de dépit. Il me regarda en souriant.

« As-tu peur ?

_ D’avoir mal…

_ Fais-moi confiance, Léotie. » murmura-t-il en se contorsionnant pour dénouer son pagne. Un instant plus tard, il se glissait entre mes jambes et entrait en moi. Sa langue pénétra ma bouche juste avant que son sexe ne pénètre le mien. J’agrippai ses épaules de mes doigts, un instant, puis me détendis : la douleur que je craignais tant, elle n’était pas là. Je n’avais pas mal du tout. Au contraire, je me sentais entière, pour la première fois depuis une éternité.

Mojag s’immobilisa un petit moment, observant l’expression de mon visage, puis se mit à bouger en moi. Il agissait doucement, rien à voir avec les mouvements brutaux de Grandjean, ses grognements animaux et son haleine sur mon visage qui me dégoûtait.

Le sexe de Mojag allait et venait, glissant dans le mien, il allumait sur son passage le feu qui couvait dans mon ventre. Je refermai mes bras autour de son cou, et mes jambes autour de sa taille. Je ne voulais pas qu’il s’arrête, c’était si agréable !

Il me caressait encore, partout où il pouvait, et ne me quittait pas des yeux. Son souffle se faisait rauque parfois. Il ralentit un peu le rythme, se souleva sur ses bras et reprit son ouvrage ; il me pénétrait plus profondément ainsi, et c’était encore meilleur. Je soupirais de bien-être.

Les vagues ne se cantonnaient plus à mon ventre, mais irradiaient dans tout mon corps, de plus en plus fortes, de plus en plus longues, et bientôt l’une d’elles m’emporta. Je me laissais aller, accrochée à Mojag, les yeux fermés malgré moi, savourant ces sensations pour la première fois de ma vie.

Lorsque je repris pieds dans la réalité, Mojag s’immobilisa, les yeux révulsés, puis s’écroula sur moi.

Il roula à mon côté et m’attira contre lui pour une étreinte douce et tendre. Il posait sur mon visage de petits baisers rapides, me caressait la joue. Il souriait, essoufflé lui aussi.

« Mojag ? » demandai-je d’une petite voix.

« Oui, Léonie ?

_ Est-ce que c’est toujours comme cela ?

_ Oui, si l’homme est doux et que la femme en a envie aussi. Dois-je comprendre que tu as aimé ? »

Je hochai la tête en cachant mon visage dans son cou. Je le sentis rire doucement, et il referma ses bras autour de moi pour me bercer.

Après un long moment passé enlacés, il me dit :

« Il faut nous lever, Léonie. »

Je me suis étirée tandis qu’il quittait le lit et jetait un regard dehors, toujours nu.

« Tu ne viens pas ?

_ Si, si. »

Il sourit, me tendit un drap et m’en entoura quand je me redressai. Il posa un baiser sur mon front puis désigna le seau d’eau :

« Fais ta toilette, moi je vais à la rivière. » Et il me laissa seule, s’éloignant sous la pluie. Je me dépêchai, et à son retour je finissais de nouer ma ceinture par-dessus ma robe. Je chaussai mes mocassins, parfait pour échapper à son regard. Il attendit que j’aie terminé, puis me fit lever le visage pour m’embrasser. Immédiatement je sentis mon ventre réagir, moins fort que tout à l’heure, mais réagir avec certitude. A son regard quand nous nous séparâmes, je sus qu’il le savait.

Il m’aida à préparer le repas que nous avons mangé en silence, nous regardant dans les yeux, sourire aux lèvres. Je me sentais flotter, c’était une sensation étrange mais très agréable.

Le soleil était haut dans le ciel, je crois même qu’il commençait à redescendre lorsque la pluie cessa enfin et que Mojag m’entraina dehors. Nous nous sommes assis sur le banc devant la maison pour regarder le potager où poussaient courges, choux et citrouilles, le petit champ de maïs, les quelques arbres encore trop jeunes pour donner beaucoup de fruits.

Main dans la main, nous avons contemplé note domaine.

Ne sachant que dire, j’ai simplement posé ma tête sur l’épaule de Mojag ; il a passé son bras autour de moi.

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