Je suis tombée de mon petit nuage. Désagréable atterrissage.

Ce n'était pas la première fois, mais, ce jour-là, je ne m'y attendais pas.

Après l'ajout de mon point final, je ne pensais pas avoir écrit si mal.

Pourtant en découvrant mon texte réduit en miettes, j'ai failli tout balancer aux oubliettes.

Le hic, c'est que je n'habite pas dans un donjon, mais une maison ressemblant vaguement à un champignon.

Pourquoi l'idée de recourir à un dragon n'avait à aucun moment effleuré ma raison ?

Il m'aurait suffi de le prier de brûler mon torchon de papier.

Hélas, ces créatures ailées se font beaucoup plus rares que le taureau volant en sachets.

De toute façon, avec ma chance, je serais tombée sur un spécimen enrhumé qui aurait peiné à crachoter quelques résidus de fumée.

Mieux valait donc laisser donjons et dragons pour revenir à mon mouton constitué de chiffres, lettres et ponctuation.

Les pros du fluo l'avaient analysé puis décortiqué de tant de façons que l'on pouvait en faire du saucisson.

Leurs arguments tenaient la route ; sur ce point, je n'avais aucun doute.

Nulle remarque fortuite n'y avait été inscrite, même si plus d'une m'avait donné envie de prendre la fuite.

En revanche, mon ego avait été réduit à zéro.

Soudain je trouvais mon scribouilli original fort minable.

Mes mots, loin d'être parfaits, avaient été pulvérisés.

Était-ce le signal pour cesser de gribouiller à partir de mon clavier ?

Une manière sonnante et fracassante de remettre ma pendule intérieure à l'heure ?

Je ne suis pas du genre à abandonner à la première difficulté.

J'ai conscience que celle qui me donne du fil à retordre est de taille et promet à chaque Entrée de rudes batailles.

Je suis ici pour progresser. Ainsi, je dois m'accrocher, travailler, persévérer, si je veux un jour percer dans le cercle fermé des poètes, conteurs ou romanciers.

Si cela n'arrive pas, cela restera malgré tout une joie de me dire certains matins que ma plume s'apparente un peu moins au mandarin.

Maîtres des annotations, vous restez les bienvenus chez moi. Même si vous hachez menu mes histoires, n'ayez crainte, je n'en ferai jamais toute une histoire.

Merci à Vous pour cete leçon d'humilité ou - pour le formuler plus élégamment - ce grand coup de balai.