Chapitre 3

6 minutes de lecture

Après l’avertissement du diable, j’ai réussi malgré mes souffrances à mettre les sous-vêtements. Je dois m’enfuir vite avant qu’il revienne. Je trouve la force de me lever mais je tremble puis je m’effondre au sol. Je n’arrive même plus à tenir debout. Marina entre dans la chambre et elle se précipite vers moi.

- Angel !

- S’il te plaît, aide-moi. Dis-je faiblement.

- Attend ne bouge pas. Dit-elle.

Comment veux-tu qu’elle bouge. Dit ma conscience.

Marina m’aide à me relever et je me recouche sur le lit puis elle s’assoie près de moi.

- Où suis-je ? Dis-je.

- Dans son antre.

- Que fais-tu ici ?

- Je lui ai demandé si je pouvais venir te voir et il a accepté.

- Vous êtes proche lui et toi ?

- Non mais j’ai l’habitude de supporter ses envies pour obtenir ce que je veux.

Alors, je ne suis pas la seule prisonnière à subir ses désirs. Je n’ai pas envie de rester seule mais je ne veux surtout pas que se soit lui qui reste auprès de moi.

- J’ai peur. Dis-je

- De lui ou qu’il recommence ?

- De tout.

- Tu t’y habitueras. Malheureusement j’aurais préféré qu’il ne s’attaque à personne d’autre, mais on parle du diable là.

- C’est normal que je perde du sang ?

- Je ne sais pas, je peux regarder si tu veux.

- Je ne veux pas avoir encore mal.

- Ne t’inquiète pas je saurais être douce.

Elle retire délicatement ma culotte mais je redoute la douleur.

- Ne t’en fais pas j’y vais doucement.

Elle me rentre ses doigts méticuleusement. Je me crispe de douleur puis une sensation agréable m’envahie. Mais les images du diable me reviennent en tête et j’essaye de la repousser.

- Ne bouge pas, je tente d’apaiser tes brulures avec mes dons.

Ses pouvoirs d’eau me soulagent.

- Merci de ton aide Marina. Dis-je apaisée.

- De rien j’ai l’habitude de soigner ses prisonnières.

Elle a l’air tellement sereine, mais est-ce qu’elle l’est vraiment ? Discuter m’aide un peu à ne pas me concentrer sur la douleur même si je la sens moins.

- La douleur devient une habitude ici, surtout pour nous les déesses.

- Pourquoi il s’attaque à nous ? Dis-je la voix encore tremblante.

- Dis-toi que le diable choisi ses victimes. Il ne savait même pas que tu étais une déesse alors ça démontre bien que tu lui plais même s'il n’aime personne.

- J’aurais voulu ne pas lui plaire du tout.

- Je sais.

Comment parvient-elle à faire comme si tout allait bien alors que ce n’est pas le cas ?

- Il continue de te faire du mal, n’est-ce-pas? Dis-je

Elle baisse les yeux.

- Il fait ça avec tout le monde. Dit-elle.

- Comment tu fais pour supporter ?

- Je ne supporte pas, je n’ai juste pas le choix. Quand tu es dans ta chambre et qu’il entre, généralement ce n’est pas pour discuter mais pour agir.

Là, elle montre ce qu’elle ressent vraiment. La tristesse, la peur et j’ai l’impression qu’elle n’a même plus d’espoir que ça s’arrête un jour, comme si s’était impossible.

- Est-ce-que des personnes ont réussi à s’enfuir d’ici ?

Elle me fait non de la tête.

- Faut ne pas perdre espoir Marina, faut trouver une solution pour que tout s’arrête.

- C’est impossible, j’ai vu des personnes qui ont essayé de s’enfuir ou même de s’attaquer à lui. Tu n’as pas envie de voir dans quel état je les ai vus, crois-moi.

- De toute façon pour l’instant je ne peux rien faire car j’ai trop mal pour bouger.

- Lui peut te faire passer la douleur.

- Que veux-tu dire par là ?

- Il peut faire partir la douleur comme il peut l’amplifier. Moi je ne peux rien faire de plus.

Je préfère souffrir que de demander de l’aide au diable, de toute manière il refuserait.

- Dis-moi à quoi je dois m’attendre avec lui.

- T’es sur de vouloir savoir ?

- Plus je serais informée, mieux je pourrais me préparer.

- S’il te demande de parier refuse toujours il ne perd jamais un pari, crois-moi. Et il adore ça.

- Ce qui explique pourquoi toute à l’heure tu n’as pas parié avec lui.

- Oui, ne t’amuse pas à lui tenir tête.

- Ça risque d’être compliqué, je ne compte pas me laisser faire.

- Crois-moi, donne lui ce qu’il veut car les déesses sont immortelles et il peut te condamner à la souffrance pour l’éternité. Il a tout pouvoir sur toi.

Tu va finir dans la merde si tu n’obéis pas.

Il lâchera avant que je lâche.

Trop sûre de toi pour le coup, on parle du diable là.

- Ça va mieux ? Me demande Marina.

- Quand je ne bouge pas ça peut aller.

- Va falloir que tu bouges d’ici avant qu’il revienne.

- Pourquoi ? Dis-je.

- T’es dans sa chambre, si tu y restes c’est comme si tu t’offrais à lui.

- T’as raison je ne devrais pas rester ici, mais s’il ne me voit pas à son retour, ne va-t-il pas être énervé ?

- Non, s'il ne voulait pas que tu t’enfuies, il t’aurait attaché. Me dit-elle

- Tu pourrais m’aider alors ?

- Bien sûr.

Je m’assois, elle met son bras autour de mes côtes et elle me soutient pour me lever. Je serre les dents, heureusement qu’elle est là car sinon je serais retombée au sol. On sort dans un grand couloir très long où on n’arrive pas à voir le fond car il fait trop sombre. On s’arrête devant une grille.

- Voici ta chambre, si tu me cherches je suis dans la chambre juste à coté. Dit-elle.

- Merci.

Elle ouvre la grille de la chambre puis me pose sur le lit en face et referme la porte. Le lit est rond entouré de barreaux, on dirait une volière géante. Le lit est rouge sang et les coussins sont pareils. Je m’assoie au milieu d’attaches qui sont soudées au lit. Et toujours ces murs incandescents mais couverts de fouets, de martinets, de chaînes, de cordes, et d’autres accessoires dont j’ignore le nom et que je ne souhaite pas connaître.

- On a toutes les mêmes chambres. Au début c’est perturbant mais on s’y habitue. Ce n’est pas là où il torture rassure toi. Me dit Marina.

- Mais alors ça c’est quoi ? Dis-je en montrant les instruments de torture.

- Oh ça c’est seulement quand il veut s’amuser.

- Pas hâte de voir ça.

- On y passe toutes.

- Pas rassurant. En même temps il n’y a jamais eux quoi que se soit de rassurant ici.

On se regarde, étant dans la même situation, on se comprend. Je suis contente de l’avoir rencontrée, sans elle je ne sais pas ce que je serais devenue.

- Si t’as peur de quelque chose entre dans n’importe quelle pièce sauf sa chambre ou la salle de torture. Elles sont à coté l’une de l’autre et elles sont toutes les deux ouvertes, il ne les verrouille jamais. Me dit-elle.

- Pas sûre que je fasse attention si j’ai peur.

- Il le faudra bien si tu ne veux pas t’attirer sa colère. Me lance-t-elle.

- Merci Marina d’être là.

- De rien je ne peux pas tout te dire malheureusement, on n’aurait pas fini. Et puis tu le découvriras par toi-même. Mais déjà si tu arrives à contrôler ton caractère et à ne pas te retrouver dans les mauvaises pièces, ça sera déjà pas mal.

Ses conseils sont précieux, j’espère ne pas les oublier.

- Je vais devoir te laisser, le diable n’apprécie pas quand on reste dans les chambres. Dit-elle

- Pourquoi ?

- Seulement lui a le droit d’y venir ou alors il faut sa permission. Je ne lui ai pas demandé, s’il me voit ici je risque de m’attirer des problèmes.

- Alors ne reste pas ici, je ne voudrais pas que tu subisses à cause de moi.

- À plus tard Angel. Dit-elle en partant de la chambre.

On n’entend presque pas la grille s’ouvrir ou se fermer c’est troublant. Je reste assise au milieu des attaches, seule.

C’est tellement rassurant cette chambre.

Je ne peux pas contredire ma conscience, je l’avoue elle a raison, cette chambre est angoissante. Je regarde la porte de la volière, il y a des verrous des deux cotés de la porte. Je la ferme puis je la verrouille et je gèle les deux verrous. Le diable contrôle le feu mais saura-t-il gérer la glace ? J’espère ne pas regretter cette décision.

Annotations

Vous aimez lire Dark Wolf ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0