Chapitre VII

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Une silhouette encapuchonnée traversait les ruelles obscures de la ville à toute allure. La pénombre de la nuit offrait une couverture idéale pour ne pas se faire repérer. Bien que la cité de Serguöa soit indépendante des lois qui régissaient les autres hauts lieux du pays, la garde était un problème lorsque l’on trempait dans des activités illégales. Et aider un fugitif recherché par le royaume de Borest en était une.

Autrefois capitale du pays de Téhardär, Serguöa était devenue indépendante après la bataille des cent jours, qui avait opposée l’armée de Téhardär aux habitants de la cité. Elle portait ce nom, car elle dura exactement cent jours, au bout desquels un traité fut signé pour promulguer son indépendance.

C’était une cité fortifié et portuaire grandiose, sur les rives de la mer Kalyck, à la pointe nord du pays de Téhardär. La majeure partie du commerce maritime y faisait halte, de par sa situation géographiquement centrale, mais aussi parce que c’était l’une des cités les mieux gardé et les plus sûr du pays.

La grande muraille qui entourait et surplombait la ville, avaient été creusé puis taillés directement dans la roche des falaises. Cependant, il n’y avait pas de forteresse à proprement parler, car les baraquements avaient eux aussi creusés dans la roche. C’était là un système de galerie très complexe, permettant à n’importe quel garde de rejoindre un point stratégique en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.

La partie haute de la ville servait de lieu d’habitation pour les garnisons et les éventuels visiteurs prestigieux. Dans sa partie basse, au niveau de la mer, les bâtiments étaient construits avec les pierres excavées de la falaise, et leur forme cubique était unique au monde, leurs toits terrasses servant à se mettre à l’abri en cas de montée des eaux. Les ruelles étaient étroites et formaient un labyrinthe parsemé de cul de sac. Dans le port des bateaux, aux voiles multicolores, mouillaient accrochés aux embarcadères, et les pêcheurs vendaient leurs poissons sitôt déchargés, jusque tard dans la nuit.

La silhouette pénétra dans l’une des maisons. La petite pièce du rez-de-chaussée disposait d’un âtre taillé à même le mur dans lequel un chaudron pendait à une crémaillère.

Une table, joliment sculptée, était posée face à une fenêtre, devant laquelle de fins rideaux de tulle écrus retombaient. Il y avait quatre chaises de la même qualité que la table, et de la vaisselle sale en désordre avait été oubliée sur la nappe de tissu blanc.

L’homme retira sa cape et l’accrocha à un pater derrière la porte. Il s’avança vers le chaudron et y jeta une poudre qui fit instantanément bouillir son contenu.

— Tu es déjà de retour ? lança Gälhad depuis l’étage.

— Oui, j’ai eu moins de mal que prévu à m’en procurer, répondit Sähadin en montant l’escalier de pierre qui y menait, je pensais vraiment devoir me rendre moi-même à la forêt de Flaïne pour en dénicher.

— Il faut le laisser infuser au minimum une heure pour que ses bienfaits soient maximums.

Gälhad était assis au bord d’un lit, épongeant d’un linge humide le front d’un autre homme allongé dans le lit. Ce dernier semblait dormir, mais des spasmes irréguliers et une sudation visiblement excessive trahissaient son état maladif.

— J’espère que cela va le remettre sur pieds. Sans lui nous n’avons aucune chance de le retrouver.

Sähadin se dirigea vers la petite fenêtre qui donnait sur le port et s’assit sur une chaise à côté d’un petit bureau.

— Le rituel l’a totalement vidé de ses forces. Il faut être patient, cela peut prendre encore deux, même trois jours pour qu’il en recouvre assez.

— Nous n’avons pas deux jours devant nous ! répondit Sähadin sur un ton agacé, si ça se trouve, ils l’ont déjà fait prisonnier ou pire, imagine qu’ils l’aient tué ?

Gälhad se leva et s’avança vers son frère. Il lui attrapa la tête et déposa un baiser sur son front.

— Je comprends que tu sois inquiet, mais tu dois garder confiance en Chris. Il saura reconnaître qui sont ses alliés en temps voulu.

Gälhad s’agenouilla devant lui.

— Tu as raison. Je suis juste inquiet de ce qui pourrait arriver s’ils parvenaient à leurs fins, dit Sähadin en posant son front contre celui de son frère.

— Moi aussi, j’en ai peur… mais pour l’instant, nous en sommes là. Contentons-nous du fait qu’il ait au moins pu le mettre en garde.

Gälhad lui sourit et Sähadin s’adoucit.

— Oui, c’est vrai, c’est un bon début. Je vais prendre le relais, tu t’occupes de lui depuis des jours, va te reposer.

— Non, ça va très bien. Je vais dormir auprès de lui cette nuit, au cas où il ait besoin de moi. Ne t’inquiète pas et vas te reposer, tu l’as aussi amplement mérité.

Sähadin acquiesça puis s’approcha du lit. Il attrapa la main de l’homme qui était allongé.

— Remettez-vous vite, sire Yann.

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