Gourmandise. III.

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De retour à mon studio, je me laisse tomber sur le canapé. J'ai toujours le goût de la semence de l'inconnu du car en bouche. Cet amuse-gueule m'a mise en appétit, mais j'ai besoin de quelque chose de plus consistant qu'une petite pipe à un inconnu qui se branlait en me matant.

Allongée, je renifle un grand coup les coussins. L'odeur de Mathilde y est encore fraîche. Je me remémore mon étreinte avec elle. Nos caresses, nos baisers. Ses petits seins pointus que je prenais plaisir à téter. De toutes mes connaissances, c'est bien la dernière avec qui je pensais un jour coucher. Elle qui est si réservée, timide, et surtout fidèle à son mari... Et Rodrigue qui nous a rejointes... Je n'y crois pas, il a osé se la taper, alors que je m'occupais d'elle... Et je n'ai même pas eu droit à un coup de sa part, c'est elle qui a tout eu, du début à la fin... Et à peine fini, il est parti en me laissant avec elle, encore sous le choc de l'orgasme... Je l'entends encore hurler de plaisir à se faire prendre par ce sauvage... J'aurais aimé qu'il me prenne moi aussi, être à sa place et m'évanouir sous le coup de l'orgasme... Et non, je me suis retrouvée seule, avec ma main pour seule partenaire...

Ça y est, j'y repense, et j'ai encore envie de baiser. Que lui me baise. Qu'il me prenne toute la journée, dans tous les sens, sauvagement, sans retenue, qu'il épanche ma soif de sexe... J'aimerais qu'il soit là, à côté de moi, à ma disposition, quand je veux, où je veux, qu'il assouvisse chacune de mes envies...

Nous nous retrouvions de temps en temps pour nous ébattre, mais ça fait quelques semaines qu'il m'évite, qu'il se refuse à moi. C'est insupportable, j'ai l'impression d'être au régime ! Et le voir se soulager avec une de mes amies juste au-dessus de moi, en me laissant en plan, c'est comme tendre une sucette à un enfant et lui retirer dès qu'il essaie de l'attraper. Et moi, je la veux, ma sucette.

J'effleure de ma main mon sexe brûlant et humide. Je n'en peux plus, faut que je baise... Je frotte doucement mon clitoris, tandis que j'attrape mon téléphone. Mes doigts se glissent dans ma fente. Je cherche le contact dans mon répertoire. Arnaud. Mes phalanges s'enfouissent en moi les unes après les autres. J'ai du mal à réfléchir au message que je veux envoyer. Il ne reste plus rien de mon index, ni de mon majeur. Un simple point d'interrogation suffira. J'envoie le message et lâche mon téléphone. Je caresse alternativement mes seins, mon ventre, mes cuisses, me menant à un premier orgasme. J'en veux encore. Mes deux mains se rejoignent, chacune s'occupant d'un orifice. Je commence à me délecter de mon doigt détourant mon cul lorsque mon téléphone sonne. Arnaud m'envoie un point d'exclamation. C'est bon, il est dispo. Je cours attraper mon sac et y glisse quelques capotes. Une demi-douzaine devrait suffire. Sur le pas de la porte, je marque un temps d'arrêt. Je me sens couler sur ma cuisse. Je devrais peut-être mettre une culotte, finalement.

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