Chapitre 3 – Le poids du silence
Le silence est devenu mon refuge.
Mais aussi ma prison.
Chaque jour, j’enfilais mon masque un peu plus serré, espérant qu’il suffirait à cacher ce que je ne comprenais pas moi-même.
Je me parlais rarement, mais dans ma tête, les questions tournaient sans fin.
Pourquoi je me sens différent ?
Pourquoi ce poids sur ma poitrine quand les autres parlent d’amour ou de filles ?
Je voulais croire que ce n’était qu’un passage. Un trouble banal.
Mais ce mal grandissait. Lentement. Silencieusement.
Il me rongeait de l’intérieur.
À l’école, je me faisais tout petit.
À la maison, je me murais dans le silence.
Chaque regard me faisait peur. Chaque question me glaçait.
Je voulais hurler.
Mais la peur me clouait la gorge.
Alors j’ai appris à faire avec.
À enfouir la douleur sous des sourires polis.
À cacher ce que je ne pouvais pas nommer.
Et plus je me taisais, plus je sombrais.
Jusqu’au jour où j’ai compris que si je continuais à me fuir, je finirais par ne plus être du tout.
Il fallait que je trouve une lumière.
Même faible.
Même vacillante.
Quelque chose.
Mais où chercher,
quand personne n’a jamais tendu la main ?
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