Histoire 6 : "Toi tu me plais alors je te donne un RDV"

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Cette histoire est plus que vraie mais ne le paraît pas. Quand j’ose la raconter, je m’évanouis tant le choc est fort. Elle s’est passée il y a cinq ans mais même après des psychiatres, je n’ai jamais voulu vraiment avouer ce qu’il s’était réellement passé de peur de retomber.

Je me nomme Yvain et je n’avais pas plus de trente ans quand cela s’est passé. J’avais été très jeune influencé par le monde professionnel et j’avais voulu longtemps devenir banquier. Mais après une fausse manœuvre, je me suis retrouvé au chômage. Le chômage m’a influencé et j’ai commencé à sortir la nuit et à ne plus savoir que faire.

J’avais des amis de la rue, eux aussi chômeurs. Ils étaient au bar et on discutait de tout. Même de notre ancienne vie.

Parmi eux, un seul n’était pas au chômage, il se nommait Etienne. Il disait comme quoi sa vie à lui était pleine de sentiments depuis qu’il avait perdu la garde de ses enfants après son divorce et qu’il était devenu banquier auprès d’un vieillard belge.

J’ai plusieurs fois sympathisé avec lui, jusqu’à même lui proposer des activités. C’était une occasion en or de me sortir de ce mauvais pas. Je lui ai demandé un soir s’il pouvait y faire quelque chose. Il m’a expliqué qu’il y avait quelque chose qu’il pouvait faire mais qu’il fallait rejoindre une certaine adresse et que je sois accompagné de quelqu’un d’assez chic pour être mon garde du corps (parce que sinon, je serais renvoyé).

J’ai donc noté l’adresse et suis rentré chez moi. A la maison, j’ai appelé sous la précipitation tous les contacts que j’avais. Aucun n’a voulu être assez élégant et prestigieux pour être mon garde du corps. Tout le monde sauf mon père, Gary, qui par excellence, se proposa à être celui qui pourrait m’aider dans ce mauvais pas. Il n’acceptait pas mon chômage et ne voulait plus me parler depuis. Pour lui, c’était une occasion en or de gagner quelques sous.

Le lendemain alors, il est venu me chercher dans sa sublime berline cinq places et je me suis assis sur la banquette. Je lui ai dit ce qu’il devait dire pour son rôle et lui ai montré l’adresse. On s’est mis en route.

Le GPS nous indiquait plus de 100km ce qui équivalait à une heure de route. Nous avons donc traversé une partir de la région puis du département sur des nationales toutes plus mauvaises. Finalement, la voiture a atteint une route plutôt sinueuse de montagne, entourée de forêts. Le GPS nous indiqua au sommet que nous étions arrivé à destination.

Tout d’abord, la destination qu’il nous montrait était bordée de tentes et de feux de camps. Juste après, il y avait quelques S.D.F sur la destination. J’ai d’abord cru m’être trompé de destination mais non, tout était clairement bon. Je suis donc sorti et j’ai demandé sympathiquement aux S.D.F de m’indiquer le chemin. Ils ont éclaté de rire et m’ont expliqué que la destination que je voulais n’existait plus que pour eux, les S.D.F. Une sorte de refuge. Je leur ai demandé s’ils connaissaient un Etienne et là, ils n’ont plus rien dit. Ils ont simplement pointé le doigt sur leurs blessures encore sanguines. J’ai demandé mon père de rebrousser chemin, et ç’a l’a profondément énervé.

Il m’a expliqué que j’étais un bon à rien et que je m’étais surement trompé. Finalement, on a vu une silhouette se détacher de la forêt. Quelqu’un qui semblait ressembler à Etienne. Il n’était plus aussi modeste et élégant qu’avant. Il était en tee-shirt et en short et semblait couvert de boue. Il a hurlé mon nom et a ordonné aux S.D.F de m’abattre. Ce qu’ils ont accepté de faire. J’étais encore dehors, face à eux. J’ai compris ce qu’ils allaient faire mais mon bon à rien de père a pris la voiture puis s’est enfui sans me prendre. J’étais donc pris au piège. Les S.D.F se rapprochaient tandis que le banquier que j’avais cru en être un s’éloignait vers la forêt, sourire aux lèvres. J’ai donc fait ce que tout le monde fait, j’ai filé. Et ils ont tous foncé vers moi, y compris Etienne. J’ai dévalé la côté, me suis enfui. J’ai traversé les vignes boueuses. Mes pieds ne ressemblaient plus à rien. Etienne se rapprochait lentement vers moi, la forêt jouxtant avec les vignes. Et finalement, je crus que j’allais m’en sortir, arrivé à mi-chemin de la nationale où nous étions. Mais Etienne plongea vers moi et me plaqua à terre. Il sortit une lame épaisse et la planta dans mon costard. Il continua le trajet, tout en chuchotant « LES CHOMEURS, JE NE LES AIME PAS » en continu. Je sentais le sang couler, je sentais la mort arriver.

C’est un vigneron qui me sauva la vie. Il attrapa une pelle et assomma mon agresseur violemment.

Tout ce que je me souviens, c’est qu’il m’a conduit à l’hospice. Quand la police m’a interrogé, j’ai tout raconté. Etienne est finalement mort dans un état comateux, mais personne ne sait à ce jour ce qui lui a pris. Je n’ai jamais réellement compris ce qu’il s’était passé ce jour-là. La seule chose que je veux, c’est que tout cela s’arrête.

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