125 - rien qu'à moi
Estelle, ma doctoresse historique, devant ses écrans à l’Hôpital de Laguna, ne trouve rien. Je ne suis pas enceinte, pas mortelle, mes courbes sont stables alors pourquoi je suis si fatiguée ?
- C’est cognitif. Tu es juste en baisse, d’intelligence. Heureusement, ça ne sert pas grand-chose, non ? Si ?
- Heureuses les simples d’esprit. D’âme ? De corps. De cœur.
- Oui, c’est ça, de cul. Tu es en déséquilibre de Pôle. Ça fait combien de temps que tu n’as pas « vue » Brigitte ?
Effectivement, après une étreinte passionnée et violente, je me sens déjà mieux. Pas Brigitte, qui gémit sous ses griffures :
- Faut qu’on se voit plus souvent ou plus du tout sinon ça fait trop mal.
- Quoi ? Fais des phrases plus simples, je suis en état primaire second.
Mais pas besoin de dialogue, je l’aide à soigner ses plaies, un bisou, je souffle, un petit peu de mon lait sur ses griffures et elle se détend, soulagée de mes maux sans mes mots, juste avec des gestes tendres et affectifs.
- Big me met la pression pour te parler. Tu l’empêches de travailler.
- Il n’est pas assez prudent face à l’inconnu. Et il a le contrôle de la montagne de l’Est pour se défendre. Il ne faut pas qu’il se mette dans cette situation à devoir le faire. Je fais tout pour l’en protéger. Il est si sûr de lui, même si il a raison de l’être, le risque est réel alors je le traite.
Sur ces considérations politiques, je recommence à l’entreprendre, plus doucement cette fois-ci. Bri est si sensible, elle réagit à la moindre caresse, ça m’excite. Et elle me le rend bien, elle sait y faire, me faire, jouir. Je me sens si mieux tout d’un coup. Je rentre à la 72 où Maëlle m’attend pour son discours :
- J’étais coincée dans la ligne de mon destin jusqu’à ce qu’une particule élémentaire, primaire, me percute, toi. Tu as changée ma vie à tout jamais.
- Et je t’offre la liberté de ne plus être moi, ni la vilaine sorcière menaçante que tu étais, il ne te reste plus qu’à écrire ton histoire, Maëlle Leclère.
- J’aimerais encore un peu participer à la tienne, Jenna Jenkins.
- J’aime bien l’idée, et le concept, et ta présence et me prélasser sur ton corps nu aussi, ma couche est la tienne, pour toujours et à jamais.
Bisou de non adieu éternel, Maëlle quitte la 72 pour aller vers sa vraie nouvelle vie à elle. Me voilà seule. Enfin. Avec moi-même. Je retourne me coucher, pour me prélasser et dormir avec tout le lit rien qu’à moi.
Annotations