Mais elle est juste venue m’écouter.

• J’ai beaucoup perdu. J’ai atteins mes limites physiques et cognitives depuis longtemps. Maintenant, je suis en saturation.
• Tu n’as pas besoin de toute cette force pour l’être, forte.
• Peu importe, c’est fini. Désormais je vais en faire le moins possible.
• Je connais ça. On peut le faire ensemble alors.

Pourquoi elles refusent toutes de me laisser seule ? Bizarre. Comme si, sans régulière attitrée, j’allais me dissoudre ou exploser.

• Qu’est ce qui va pas chez moi, Énola, dis-moi.
• Rien, au contraire, toi tu vas bien, c’est les autres autour qui vont mal. Plus personne ne fait quoi que ce soit. Toute l’Humanité jouit. Toi tu fais plein de choses. Et sans régulière, tu risques d’en faire encore plus. Alors tu es sous surveillance. On se relaie. Pour que tu n’en fasses pas trop. Tu n’as pas vraiment de pouvoir alors tous tes actes sont importants, ils changent la vie des âmes. Nous autres avec notre magie, on ne fait que sombrer dans le néant pendant que toi tu t’élèves, au ciel.

On dirait un discours de Greta ou Brigitte. Elles sont toutes folles. Mais je les aime. Alors je lui fais un gros câlin pour la remercier de me dire sa vérité. Chacune a sa propre vérité. Sauf Énola, elle, elle en a plein, elle a même toutes les versions, alors respect, je la crois.

• Si je peux faire, je peux défaire aussi, non ?
• C’est bien le problème, on a toutes peur de tes missiles.
• N’importe quoi. N’importe qui peut les arrêter.
• C’est bien le problème, on peut les détourner aussi. Le mieux, c’est qu’ils ne partent jamais.
• Aucun risque. Pour les détourner, il faudrait les voir partir ou arriver. Mach 7 en suivi de terrain, la magie n’y peut rien. Aucun risque car j’ai crypté le contrôle de lancement. Je n’y ai plus accès, ni même Big ce qui à mon avis est le plus important. Tu peux partir, je ne suis plus une menace.
• C’est dingue, même dans l’inaction, tu changes les choses. Je reste.

Tant mieux. J’aime sa présence. J’aime tout en elle. À commencer par se mélanger. Je l’intrigue à ne pas absorber tous les pouvoirs qu’elle essaie de me… On dirait que le temps s’est arrêté. On est ailleurs. Dans son monde. Prisonnière je suis ? Non, on revient à la vie, à l’instant présent, pour subir la secousse du plaisir ultime, celui de toute l’Humanité, celui qui donne du sens, celui du bien contre le mal, celui du sein contre le mâle. Ils ont perdu la guerre, on a gagné la paix, aimons-nous les unes les autres.