Je dors plusieurs fois par jour. À chacun de mes réveils elle est toujours là, Énola. Et Marielle dans tout ça ? Je ne lui fais pas peur. Je ne suis qu’une petite locale à côté d’elle. Comme Énola. Marielle, elle, vient directement de la Terre avec la seconde vague, génération Greta, mission G-2057. Énola et moi nous ne sommes que des descendantes de cette Humanité 3.

• J’aime bien ce que tu es devenue, Énola. Tes cheveux longs, blonds, ils sentent bon. Tes jambes longues, blondes, tu es bonne.
• Je suis une brune au fond de moi, comme toi. Mais je m’aime bien aussi comme ça. C’est Marielle qui déteint sur moi.

Je frotte frénétiquement mon ventre sur le sien, nos seins turgescents pointent de douleur sous la pression, Énola jappe de plaisir dans la sueur où nos peaux glissent, je m’agrippe à sa chevelure dense dont on aperçoit déjà les racines brunes, c’est mon effet à moi sur son corps. Nos laits s’échappent et se mélangent, nos bouches nettoient notre coquetèle intime salé sucré. Elles ont été jusqu’à 11 à se relayer sur moi, je ne suis jamais seule, je ne l’ai jamais été depuis mon retour à l’état primaire en animale sociale. Qu’est ce que je risque alors ? De m’éteindre ?

• Ou de nous éteindre, qui sait ? Tu as déjà éteinte la Bible, non ?
• Quand bien même, tu peux toutes les ramener, tant que tu existes.
• On se complète bien. Ensemble, on ne craint rien et l’Humanité 4 non plus.

Énola et moi, l’antidote avec le poison. Je suis une menace pour le Vatican et la Couronne. Mais j’ai les Pôles de mon côté et bien plus. Au petit-déjeuner frugal je fais goûter des fruits désaltérants à Énola. Elle les savoure de son regard sucré dans le mien, comme un merci psychique. En même temps, nos minibris nous font tordre de bien-être, une chaleur sourde remonte du bas du dos pour exploser dans nos crânes refroidis, nos corps abritent une tempête de plaisir où son vent souffle jusqu’à la moindre de nos extrémités physiques et nerveuses. En fait, du lever du jour à la tombée de la nuit, nos orgasmes affrontent la lumière de nos existences en pleine conscience avant de perdre connaissance avec le soleil qui se couche avec nous dans nos couches souillées où nos corps se prélassent et nos esprits se noient de l’autre, je m’endors en elle. Dehors, l’Humanité s’assouvit de la vie en paix en inspirant l’amour des âmes et en expirant la haine des conflits sociaux et politiques. Nous sommes toutes sous emprise, sous hypnose en jouissance de notre sexe et de notre genre bientôt uniques en notre monde.