Je suis une sorcière, sans pouvoir apparent même si j’ai réussi à effacer Megan pour devenir Jenna avant de fusionner avec Maëlle qui me fait débaucher des enfantes innocentes.

• Mais nous on le vit bien, Jenna, n’est-ce pas Arona ? Je ne veux pas vous perdre pour une histoire de morale ou d’éthique d’institution obscure de l’Est. Ici on est à l’Ouest. Mieux, c’est l’esprit Riviera.
• Oui maman, c’est notre histoire intime et privée.
• Les filles, dans un monde de paix et d’amour où le mâle et le mal n’ont pas leur place, on a perdu le Sud mais pas le Nord. Vous avez raison, je suis d’accord, la Riviera n’a pas à se plier aux paradigmes de l’Est.

C’est dans le même esprit que l’Ambassade Universelle, développer un contre-pouvoir, polariser l’Humanité dans la bonne direction. Greta est notre boussole, comme toujours, depuis toujours, au moins depuis la deuxième vague. Je serre mes filles dans mes bras. Je suis une sorcière, une savante folle qui a expérimenté la génétique sur elle-même et qui change aussi le corps de son fils en fille. Comme l’a dit Arona à Bri :

• Je suis la fille de ma mère. Elle a changé de corps, moi aussi. Pour la même raison. Survivre au lieu de simplement vivre.

J’ai juste fait en mieux une tendance qui nous touche toutes, on se retouche. Chez Arona, ça a juste un peu plus de sens. Et je sens aussi que ses priorités changent. Avec Eloa elles s’isolent dans l’annexe 72. Bri vient me voir :

• Jenna, arrête tes conneries. Tu veux que j’appelle Énola ?
• Pas la peine, je viens de comprendre.

C’est dans l’ordre des choses. J’ai juste accompagné mon enfant vers le bonheur. Arona va le vivre, à sa façon. Je coupe le cordon. Mais Bri reste.

• Je te laisse pas seule sinon tu vas faire le point et ça va mal tourner.

L’occasion pour nous de faire un petit câlin. J’avais oublié son odeur et son goût. Ça fait du bien de la retrouver.

• Il faut que je me trouve une régulière. Quelqu’une de simple. Gentille.
• Je suis déjà prise, compliquée et méchante.
• C’est la deuxième fois en pas longtemps que tu me repousses.

Sans doute que je suis repoussante, de son point de vue à elle qui est plutôt tolérante. Je suis allée trop loin dans mon comportement avec mon fils mais ça vaut le coup de l’avoir sauvée d’une existence vide, plate et parallèle. Pour l’Humanité il était en situation de handicap, maintenant elle est à nouveau valide, j’ai fait mon devoir de maman.