157 - la bonne famille

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Énola et ses longs cheveux bruns bouclés, avec une frange, en train de rire avec Eloa et ses longs cheveux roux bouclés, avec une frange et ses tâches de rousseur, yeux verts contre yeux marrons. Et moi, je ne suis qu’une pauvre petite latino avec sa fille blonde comme une viking aux yeux bleus gris. Il faut que j’arrête de lire les archives de la Terre, ça me pollue de références incongrues à notre monde. On est comme une famille qui vie sous le même toit mais séparée par le canal entre la maison et son annexe reliées par un petit pont en bois rouge où Énola rejoint Eloa pour fumer une tige et rire de tout et de rien, elles ont l’air tellement heureuses comme des best friends. Un lien fort les unie. Quand elle me revient je lui demande :

  • Elle est qui dans les autres mondes pour qu’elle t’intéresse autant ?
  • Je préfère pas en parler Jenna, désolée. Et je considère qu’il n’y a plus d’autres mondes que le nôtre, d’accord ? Ici, c’est le meilleur paradis, ailleurs, ce ne sont que de mauvais cauchemars.
  • Tu l’as aimé, c’est ça ? Tu la retrouve enfin.
  • Arrête Jenna, please.

Je lui prends la main pour m’excuser et j’ai un flash. En fait, il n’en est rien. Eloa n’existe dans aucun monde que le nôtre. Merde. Pourquoi je vois ça ? Je suis en train de devenir normale, je perds mon pouvoir de ne pas en avoir… Mais je peux faire comme Énola, les ignorer, les oublier.

  • Sorry. I love you. Forgive me. À partir de maintenant je ne te demande plus rien sur tes histoires alternatives. Je t’aime et je veux pas te perdre.

Parce que je sais qu’elle peut disparaître d’un claquement de doigt, Marielle en a assez souffert pour me le raconter en douce, me prévenir, me préparer, ne pas trop m’attacher, rester moi-même et forte sans elle. Mais je crois que je peux rester sereine, Énola n’a aucune intention de faire de la peine à Eloa. Leur lien m’est une assurance de notre bonheur. Chaque jour je me rends compte de la chance que j’ai d’avoir Énola dans mes bras, je la savoure à chaque instant intime. Arona elle, n’y voit aucun mal, insouciante, innocente, aimante et lucide.

  • On n’est même pas encore au lycée. On aura plein d’autres copines. Surtout moi je pense. J’espère. J’en intrigue plus d’une. Et t’en fais pas pour Énola, elle est tellement attachée à Eloa qu’elle ne partira plus jamais. Je les aime bien, ensemble. Je nous aime bien ensemble aussi.

Les relations de famille et leurs espoirs, leurs craintes, traitées par l’amour toujours le plus fort. Arona a le bon esprit, le bon corps, le bon cœur et la bonne âme. Et peut-être aussi la bonne famille.

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