160 - notre amour universel

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  • Tu es magique Jenna. Au lieu de se détester, on s’aime. Tu fais ça avec toutes tes ennemies ?
  • C’est l’art de la paix. Je n’y suis pour rien. C’est toi qui est magique.
  • Non je pense plutôt que c’est ta fille aussi.
  • Oui, elle est particulière, forcément.

Un fois satisfaite, Arona nous a laissée l’une à l’autre nous découvrir aussi de l’intérieur après l’extérieur. Je suis comme une sirène qui l’hypnotise à vivre des instants qu’elle n’a jamais vécus. Je lui accorde tout comme j’accorde tous les mots, surtout les adjectives qui participent au passé de leurs règles en transition, comme nous toutes. Énola finit par rentrer pour nous surprendre à nous coiffer au bord de la piscine. Choquée, elle ne sait comment réagir. Si quelqu’une peut la surprendre ainsi, c’est bien Marielle qui se lève pour aller l’embrasser.

  • Salut Énola. Tu as un goût de rouquine royale. Nouveau parfum ?
  • Et toi tu as le goût de notre famille. Tu es la bienvenue apparemment.

Assez pour rester, en paix et en amour avec toutes, telle une fille de l’Est exfiltrée, prise au piège dans le miel paradisiaque de l’Ouest pour de grandes vacances bien méritées dans une famille unie et réunie avec d’un côté Énola qui s’amuse avec Eloa et de l’autre une Arona qui ne sait à quel sein se vouer entre ses deux mamans câlines en régression primaire dans des ébats doux et intenses qui nous paraissent si naturels. Arona, Marielle et moi, trois générations de corps en transition qui communient par leurs fluides. Après la tétée du matin, on laisse Arona digérer et se rendormir dans notre couche pour aller se réveiller derrière la maison, face au canal, avec un bon alcaloïde. Les premiers rayons bleus éclairent les fleurs multicolores qui envahissent les pelouses. J’en cueille quelques-unes que je mets à l’oreille de Marielle pour orner son beau visage parfait aux grands yeux où se reflètent la flore qu’elle admire.

  • Comment rentrer à l’Est après avoir vécu un spectacle aussi merveilleux ?
  • Tu parles de cette nuit ?
  • Aussi.

En face, Énola et Eloa se réveillent aussi. Nous sommes une famille d’un nouveau genre, un trouple et leurs deux filles. Mais Marielle repart en nous laissant un vide, le devoir l’appelle. Dans sa dernière étreinte passionnée pour me dire au revoir, elle commence déjà à me manquer. Elle repart changée, améliorée, enrichie de notre amour universel.

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