168 - en vraies amies

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Au centre de la Riviera, il y a un ensemble d’arbres touffus dans lequel on peut se cacher en toute intimité. Il y a même des petits bancs pour se poser et méditer dans le bruit des branches sous la brise. C’est là que je retrouve Li Lee où assises l’une contre l’autre, je ne suis plus sa professeure et elle n’est plus mon élève. Nos bouches se mélangent dans un autre rôle. Elle embrasse avec délicatesse et fougue, elle me boit comme une doléance à aller plus bas où sa main tâte déjà le terrain. Mon sein a du mal à ne pas réagir à ses gestes maladroits. Je pose ma main sur la sienne dans la volonté de l’arrêter mais sa langue hypnotique autour de la mienne parvient à me convaincre de plutôt la guider. Je sombre dans l’oubli de nos identités sociales, je succombe au désir de sa faim infantile et en bonne maman, de mon autre main je masse sa nuque et je guide son visage contre ma poitrine où je tressaille sous la vigueur de sa succion qui se calme au fur et à mesure que mon lait entre en elle, comme si il lui apprenait comment faire ressortir son savoir inné de vie.

  • Mum Jen. Qu’est ce que je vais devenir maintenant ?
  • Une belle jeune fille pleine de vie et d’amour.
  • Mais toi et moi, ça va devenir quoi ?
  • Rien n’est écrit à l’avance. À nous de décider de la suite.

Car il y a maintenant un nous. Nous, sommes, ensemble. Dans l’amour maternel, entre autres. Rassasiée, elle se réfugie tout contre moi dans la chaleur d’un gros câlin. Elle commence même à frotter son ventre contre le mien. Ça me fait beaucoup d’effet. Mon cœur s’emballe, ma respiration aussi. Ses cheveux sentent si bons. C’est notre première jouissance, en toute innocence. Sa bave coule dans mon cou. Elle s’endort. À son réveil j’accompagne ma protégée au théâtre du lycée Russell pour la confier à Paulette qui, une fois les présentations faites, l’intègre tout de suite à la troupe en me faisant un petit clin d’œil.

  • Quoi ? Ça se voit tant que ça ?
  • Tu as l’air… accomplie. Et à nouveau maman d’une petite charmante.
  • Oui, je suis une serial maman. Il y aura bientôt une génération Jenna.
  • Au fait, merci de ton aide. Misha m’a quittée pour la Reine, rien que ça. Et tu me confie ton plus gros trésor du moment. Tu es sûre ?

J’ai beau chercher au fond de ses beau yeux clairs, je ne ressens rien de négatif dans tout son être entier de gentille Paulette. Pas la peine de lui confirmer que je me remets entièrement en elle. J’ouvre mes bras et elle accepte mon étreinte. Pas besoin de mot ou autre langage codé pour célébrer notre confiance profonde l’une pour l’autre, en vraies amies.

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