189 - un baiser sacré
On a toutes droit à une régulière, une première maîtresse et une reine. Pour une femme accomplie, c’est le schéma amoureux de base à notre époque. En plus d’être maman, présente ou absente. Et avoir d’autres filles de lait. Alors quand on en perd une, on pleure. On ne peut pas tout avoir. Et à chaque fois que j’entre dans mon bureau, la première chose que je fais c’est d’aller poser ma main sur le tableau noir, à l’endroit même où j’ai effacé « Marie revient », je ferme les yeux et je fais une prière avec les mêmes mots, sauf que les prières sont plus fortes que les mots. Quelqu’une toque et entre.
- Jenna ? J’ai démissionné. De la Mairie. Entre autres. Me revoilà. Définitivement. Tu n’as pas eu à me voler cette fois. Je ne lui appartiens plus. Tu veux bien encore de moi ? C’est moi, Marie.
- Je sais. J’ai beaucoup prié pour ne pas t’oublier. Je crois en toi.
La Foi est mon pouvoir de me rappeler, ma Bible intérieure, celle qui s’écrit dans mon cœur et que rien ne peut effacer. On se serre fort l’une contre l’autre, on se presse, on s’imprime, à tout jamais. Quand on descend au brunch on est à nouveau 5. J’en profite pour faire le point avec Arona mais on a pas besoin de parler. Elle prend ma main, elle la pose sur sa poitrine et j’y sens la chaleur de Clémence. Eloa peut gérer mais pas Misha. Je me sens responsable, c’est moi qui suit l’autrice de ce couple. Arona défait ce que je fais. Elle rétablit l’équilibre. Je retourne en 55 faire le point avec Misha mais tout va bien. Leur couple est solide, il faut plus d’une passion pour le brûler. Je reviens vite en 72 flirter avec Marie dans son aile Est.
- Jenna, tu veux bien à nouveau de moi à l’AZU ?
- Je ne peux pas. Ariana m’a retiré mes habilitations après un test de mémoire. Ça te dit de faire autre chose ?
- J’aimerais bien t’accompagner dans la Foi, entrer en religion, en toi en qui je crois pour ne plus jamais être oubliée et me sentir protégée.
- Je te fais Ange Blanche de la Cathédrale Blanca de Laguna.
J’arrache son chemisier et sous ses rires de surprise, de ma salive bénite, avec ma langue je dessine une croix sur chacun de ses sein pointus et turgescents de désir avant de remonter à son cou le mordre un peu pour lui faire sentir mes amours puissantes auxquelles se soumettre, telle une mise à vie qui nous lie à jamais. Je l’emmène ensuite à la Blanca et à l’entrée, je plonge mon index droit dans le bénitier pour oindre son front, sa bouche, le bout de son sein gauche puis le droit avant de plonger sur son ventre pour un doigté solennel et un baiser sacré.
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