Au crépuscule, Marie passe me prendre et après notre étreinte matinale on se lève et on marche vers la Blanca pour y être au lever du jour, quand le soleil bleu passe le vitrail jaune et éclaire d’un blanc immaculé nos visages devant l’autel pour le début de notre prière, main dans la main, nos robes légères tombant à nos pieds pour affronter nues notre Foi pure l’une pour l’autre, nous nous célébrons par notre Amour Absolu. On se regarde en souriant parce qu’on sait que désormais on s’appartient « pour toujours et à jamais » au nom de l’annexe biblique du même titre, celle de Paloma justement, quelle ironie ! La Bible a des annexes comme les Maisons de la Riviera ont la leur, avec des ponts vers nos descendances pour leur transmettre l’Humanité et ce qu’on en fait. La mienne je la vis avec l’occulte de Énola et la Foi avec, pour et en Marie, mes âmes sœurs spirituelles, chacune à leur façon, par leurs cœurs, leurs esprits, leur corps et surtout leur c… D’ailleurs, devant l’autel, on se masse nos mamelles pour les stimuler et les connecter, nos laits circulent et se mélangent sous une pression telle que nos baisers débordent, nos larmes sont blanches et nos ventres fuient aussi. On reprend connaissance dans une flaque de nos laits où trempent nos robes légères que l’on remet en transparence sur nos formes à nu. Il est tant de rentrer avant qu’on en ait plus pour la préparation des crêpes du brunch en 72. Mais à 5, il y en a suffisamment. On partage le repas de nos amours et on passe la journée ensemble, à flâner, à flirter, à se promener ici et là. On se retrouve à nouveau devant la Blanca, comme un appel. On entre dans le sas d’entrée mais on reste à l’arrêt à la deuxième porte ouverte. La lumière est étrangement brumeuse. Tout le sol est blanc et tout s’y reflète comme dans un miroir. On s’agenouille pour le toucher et des ondes partent de nos doigts.

• C’est notre lait, Jenna, la flaque a envahi tout le sol.
• Il Miracolo.

On enlève nos chaussures et c’est pied nus, main dans la main qu’on avance sur le liquide purificateur, jusqu’à l’autel à la flaque originelle où l’on se fait face pour s’embrasser. Le sol devient chaud. L’odeur rassurante de notre lait nous enveloppe. On fait le chemin inverse, prudemment, jusqu’au sas sec où l’on se rechausse pour emporter avec nous ce voyage aller-retour dans la Paix et l’Amour débordant de notre fluide originel. La Blanca n’a jamais aussi bien porté son nom, tout comme mon ange blanche Marie. Angela Blanca Maria. D’un commun accord, on referme les portes et on garde chacune une clef de notre miracle.