194 - that's my girl

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Personne ne voit rien en Patrice. Sans les aveux de Arona, on ne saurait rien de leur liaison, à sens unique. Je préfère ne plus y penser, et oublier, ne rien dire, garder le secret. Une confession reste sur l’oreiller, surtout en tétée. Il ne s’est rien passé du tout. Allons de l’avant, pas trop vite, quand même. En maîtrise. Complice de ma fille à qui je fais un bisou et un clin d’œil. Elle m’aime encore plus, je suis de son côté, pour elle, quels que soient ses choix, j’accepte et j’approuve parce que je l’aime et j’aime la voir heureuse. C’est ce que j’explique à Marie, sur l’oreiller aussi :

  • J’ai tout fait et je ferai tout pour elle. Je suis juste une maman.
  • Non, tu es la maman, une super maman, plus. Comme le plus de la croix de ta Foi, de ton Amour pour nous toutes et pour la chair de ta chair, même si c’est l’ancienne chair. Tu es la mère au-delà de la génétique, la maman transgène.

Je dois occuper sa bouche pour la faire taire avec mon sein justement, nourricier pour me nourrir ensuite de sa bouche noyée de mon lait et je descends goûter au sien, et je descends humidifier son ventre pour y introduire le minibris qui la cambre de plaisir jusqu’à la frontière de la douleur pendant de longues heures de célébrations intimes et partagées. On ressort de là vidées et souillées à dormir comme mourir l’une contre l’autre en attendant que le rayon bleu nous trace le chemin de la salle de bain. Flute ! J’ai encore laissé Énola dormir toute seule. Quoi que. Notre couche est un champ de batailles avec des longs cheveux roux qui agonissent, noyés de fluides. Encore une nuit que Arona n’a pas passée seule à l’annexe, je crois qu’elle a une piaule secrète au Couvent pour y retrouver Patrice, peut-être même avec Aurélie, sans doute. Elle est quand même là au brunch :

  • Alors le lycée, comment ça se passe ?
  • On prend nos marques, c’est que le premier niveau, on est des sophomores, on joue on incultes, on s’appelle même les sémaphores pour faire rire les juniores qu’on surnomme les « j’ignore ». Mais je sens bien que je suis une attraction, de part ma lignée et mes attributs. Heureusement que Eloa est là pour me protéger, elle les impressionne toutes, à commencer par me posséder, je suis sa chose. Maman, si je m’investit trop au lycée, je risque l’excès, le provoquer ou le subir, voire les deux. Mais maintenant, je n’ai plus peur d’être une proie et d’y passer. Je n’ai plus rien à perdre. Patrice a fait mon éducation.

Je n’ai plus peur pour elle non plus. Elle est audacieuse, lucide et forte. That’s my girl !

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