198 - la troisième fois et plus

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Je me sens plus stable, mieux ancrée sur le sol, je pèse de tout mon petit poids. Mon visage est plus rond, mes seins aussi, mes fesses également. Mes cheveux sont bien plus longs. Nue, ils me recouvrent tout le haut du corps, comme un habit sexy révélant mes désormais longues jambes fines. Quelques nattes et une grosse couette parviennent à les dompter. Marie espionne mon rituel du miroir et s’empresse de venir m’essayer. Peut-on être autant compatibles qu’avant ? Je dirais même plus, dès ses premières caresses tous mes sens sont déjà en éveil.

  • Ça me rappelle notre première fois, on n’était pas amies, tu t’étais inscrite à mon cours et nos corps de stade 15 ont fait connaissance. Aujourd’hui, ils faut les présenter l’un à l’autre, nos stades 20.
  • Tu sais quoi ? Je m’en rappelle. On s’est disputées et tu m’as entraînée derrière, dans l’annexe de ton amphi, pour que ton corps lise le mien, mais ça n’a pas marché, ça a fini en bisous. Et depuis, on a toujours pas résolu notre problème.
  • Non, je ne peux pas lire en toi, c’est pour ça que je suis obligée de te toucher, de te goûter, de te regarder, de te sentir, d’écouter ton cœur battre contre le mien. Tu satures mes cinq sens à la place du sixième.
  • Bienvenue dans mon monde, Marie, on est à égalité de corps et d’esprit, de cœur et d’âme, sœurs.

Et comme les premières fois ensemble elle et moi, on prend notre temps, parce qu’on a l’éternité à vivre ensemble, on le sait, on le sens, on doit prendre soin l’une de l’autre, ne pas s’abîmer, et profiter de chaque petit moment intime et extime, il n’y a pas assez de mots existants même en français pour traduire par l’écrit ce que nous sommes l’une pour l’autre, qui nous sommes dans toutes les nuances de notre amour en paix que l’on diffuse à tous les niveaux. Énola, elle s’en fiche, elle dort. Seule Eloa parvient à la réveiller, parfois, au moins par ses convulsions pendant que Arona vient à son tour goûter aux nouveaux laits de ses deux mamans préférées. Elle a l’odeur d’une semence qui n’est pas la sienne.

  • La vigueur de Patrice remonte jusque dans ma bouche en traversant tout mon intérieur. Ça risque peut-être de passer en vous.
  • Comme il est passé par toi, il est maintenant tien alors il est le bienvenue en nous. Tes amours sont les nôtres aussi.

Tout se diffuse dans nos fluides d’une Humanité d’amour de l’ère 4, la civilisation de l’éternel absolu. On se le partage. Moi je le prends, en litige avec Paloma, je lui vole Marie, pour la troisième fois et plus.

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