199 - l'ancienne moi
Marie a des soucis administratifs. En tant que haute fonctionnaire, elle doit occuper un poste en conséquence. Heureusement, à l’AZU, Ariana GC-35 encore en formation est soulagée de céder sa place à Marie, GC34. Le courant passe très bien entre les deux :
- En fait, je suis la plus mauvaise de ma promo, c’est comme ça que je me suis retrouvée au Nord avant d’être retrouvée par Jenna qui ne pouvait plus assurer son poste pour raison de santé.
- Et je n’ai pas les compétences, travailler à l’instinct c’est ponctuel, il faut une vraie fonctionnaire avec des contacts partout pour ce poste. Si j’ai choisi Ariana c’est aussi parce que Greta l’a choisi pour sa permanence royale du Nord. Marie ?
- En fait je veux que Ariana reste à mes côtés en faisant la navette avec l’Ambassade de l’Est de Pauline Leclère.
L’AZU fonctionne donc avec la fausse blonde et la brune, Ariana et Marie J. pendant que Laguna Beach administre aussi avec sa blonde Clara et sa brune, moi. À l’AZU j’ai l’occasion de parler en privé avec Ariana :
- Tu as des nouvelles de mes protégées, Lila et Onelia ?
- Elle sont en stage à l’Est, du côté obscure de la force, le Vatican, l’Octogone. Je ne sais pas si on les reverra dans les parages.
Je verrai avec Rachelle, Adé et Dana au pire. Mais je peux comprendre que l’Ouest ne peut pas attirer tous les talents, l’Est a plus besoin d’eux pour empêcher le système de vriller. Mais plus important, je retrouve Pippa à l’Hôpital, en consultation de psy truc.
- Rêver, se rappeler, c’est usant. Ça pollue mon présent. Je commence à regretter ma maladie. Ça va trop loin, jusqu’au début de Megan quand elle était à la Middle School. Des bons souvenirs en fait, j’avais oublié que Megan avait pu être heureuse, ça a même durer jusqu’au milieu du lycée. Bref, j’en ai rien à faire de tout ça. File-moi des cachetons pour arrêter de rêver.
- Pas la peine. Tu viens de m’en parler, on est en consultation médicale, c’est réparé, tu ne rêveras plus, de ton ancienne vie du moins. C’est comme de l’auto-hypnose ou une connerie dans le genre mais ça marche.
Elle a raison. Presque. Je n’en rêve plus mais j’y repense souvent. Et c’est plutôt agréable. Un début de vie heureuse, pleine d’émois, de sentiments forts, d’expériences profondes et agréables, avec un proche, un garçon, une passion qui a grandi et qui s’est concrétisée plus tard, plus fort. S’en souvenir, c’est aussi faire la paix avec l’ancienne moi.
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