C’est notre première Messe dans nos nouveaux corps de stade 20 à la Basilique Blanche de Laguna Beach, en bordure de ma Riviera, en plein soleil et non à l’ombre des grands arbres qui protège mon monde de la lumière cru du soleil bleu. Marie se tient droite et fière dans ses formes désirables et ses longs cheveux désormais parfaitement lisses qui lui tombent jusqu’à la taille. Sa tenue blanche fait ressortir leur couleur chaleureuse et brillante. Elle lit, elle a le droit, elle. Elle prend le ton des citations en déroulant le protocole pour me laisser la parole et mon langage parlé, improvisé de mon homélie.

• Laissons nous nous imprégner de la lumière blanche filtrée de nos vitraux, inspirez les senteurs de lait chaud qui nous viennent du cœur de la Basilique, le sein des saintes Marie et Jenna que nous sommes devant vous pour vous guider jusqu’à la Foi de nos entrailles.

Etc. Aujourd’hui je n’ai pas de message particulier à faire passer. En fait, ce serait à nos adeptes d’orienter les réflexions et pas seulement en confession. Cette religion leur appartient et on a juste à les accompagner sur le chemin de leur Foi, ou non, pas la peine d’être croyant en quoi que ce soit, elles ont toutes le droit d’être là et de profiter d’un moment à part, calme ou spirituel, dans leur quotidien où elles viennent ici chercher ce dont elles ont besoin ou simplement une envie, à assouvir. Tel est le propos que je leur tiens avant de sortir sur le parvis se désaltérer sous les tentes blanches en discutant avec des personnes accessibles et ouvertes, dans le mood du partage et de l’amour de soi et des autres, toutes les amours. Amen. Mais avant d’aller dans la Paix de l’Amour, je leur réserve une petite surprise. Pour écouler le miracle de la Blanca, des petits tuyaux aspirent le lait du sol pour une ascension céleste qui se termine dans des petites douches au dessus de notre auditoire et une petite pluie blanche les baptise du fluide hybride Marijena, alléluia ! Il y en a même qui tirent la langue pour y goûter. Et dire que Paloma a refusé l’invitation, elle a loupé un truc ! Greta, émerveillée, ne regrette pas d’être venue, seule, car

• Victoria ne cautionne pas non plus ta Basilique.
• Tant pis, tant mieux, ma religion indépendante n’a pas à dépendre de celles en place.

Et la bonne humeur règne sur le parvis où elles sont toutes fières et impressionnées d’avoir pu partager le sortilège de la Blanca. On rentre à pieds, nus, par les passages ombragés de la Riviera en admirant les essences florales qui décorent les allées de notre paradis occidental.