211 - direction l'Est

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Peu importe les souvenirs oubliés, je me délecte de leur mise à jour, en stéréo et à me faire ce qu’elles me font, j’imagine à quel point elles ne s’ennuient pas ensemble. Cendrine et Sandrine. Avec leurs doigts trempés de substances psychotropes que je sens entrer dans toutes mes muqueuses, je ne vais pas ressortir de là tout à fait la même qu’avant. Tant pis. Tant mieux, je n’en suis pas à une séquelle près. Ma mémoire se reconstruit à travers des âmes et non des faits. J’espère que la prochaine âme retrouvée ne sera pas aussi intense et toxique, sinon je préfère en rester là, je ne suis pas exhaustive, ce que je suis me suffit amplement, pas la peine de chercher plus loin, c’est la leçon que je retient de ces épileptiques Sand Reen. Je crois que j’ai assurée, en tant qu’Ambassadrice, sur le traitement de ce problème de Bible chimique. Les Bibles, c’est mon truc, surtout lorsqu’il s’agit de les maîtriser. Mais c’est pas comme ça que je vais récupérer mes habilitations. À l’Hôpital, avec Pippa, j’échoue encore aux tests mais elle valide mes accréditations.

  • On s’en fout, je te fais confiance, Jenna. L’administration médicale et moi ça fait deux. Si on se fait prendre je plaiderai la folie.
  • Merci docteur Pippa, tu veux bien être mon médecin référent à vie ? Et comme on n’en est plus à respecter le règlement, si tu veux, tu peux.

J’ouvre mon chemisier pour lui montrer ma poitrine. Les yeux écarquillés, elle a une inspiration de surprise. Elle hésite puis se lève et s’en va… fermer la porte au verrou manuel. Elle n’ose pas se retourner alors je me lève à mon tour et je viens me coller à son dos en lui soufflant dans le cou et la nuque. On en est à la bascule de sa vie. La jeune fille ordinaire se retourne pour devenir une jeune femme extraordinaire.

  • Mon lait, c’est pas de l’ordinaire, c’est du super, avec bénédiction.
  • Jenna, merci pour la situation professionnelle stable que tu m’offres. Je suis à la recherche d’une situation sentimentale stable aussi, et exclusive, je débute et je veux commencer par le début. J’accepte de goûter à ton lait, mais avec une compagne, une vraie à moi, que j’ai, et tu la connais bien, de près. Très près. On peux aller la rejoindre, sur un autre terrain, à Sylvania, au Palace, dans ta suite d’ambassadrice, par exemple ?

Je referme mon chemisier et j’acquiesce. Elle sort son monom et envoie un message. J’approche mon visage du sien, juste pour un petit bisou, une signature de son accord, notre contrat. Ouverture du verrou, ascenseur du toit, navette diplomatique, direction l’Est.

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