221 - avec ma gloire
On fait une pause au Port pour une Messe Noire dans la Chapelle Noire où je mets l’aube appropriée pour mon sermon de midi : « Tout conjuguer au féminin dans la Fémunité de l’ère 4 avec une spiritualité religieuse qui se noie en surface et nous, à l’extrême Ouest et ici à l’extrême Est, à terre, on la regarde se débattre sans la combattre ni la sauver, en spectatrice. » Et autres phrases à rallonge, alambiquées dans les vapeurs de Philtre pour uniformiser l’humeur de l’auditoire. Je scrute mes fidèles et je remarque les joues rouges de la matriarche Émilie et la mine reposée et satisfaite de ma fille Arona. Je n’ose envisager la nuit qu’elles ont passées, surtout si Eloa s’en est mêlée. « On a beau, on a belle, rajouter des « e » partout, ces lettres restent muettes à l’orale de nos pensées. Je regrette, de ne plus écrire, tous ces « e » me manquent. Il ne me reste, pour compenser, que ma bonne parole à vos âmes retrouvées. » Etc. Ça pourrait durer des heures mais le temps s’en est allé avec la disparition des calendriers. On ne peut se fier qu’à notre rythme, hors cadre, libre. Il est temps de conclure et de rentrée en banlieue sud. Je sens la hâte de Arona et Émilie à essayer d’autres combinaisons. Je ressens l’envie, je ressens l’amour et les doigts et la langue de ma Marie me les rappellent, toujours à proximité de caresses et de dégustations dans l’ambiance lascive des Suburbs à fumer des tiges à la Paillote sur la plage blanche entre deux cocktails fruités et colorés parsemées de séquences de siestes crapuleuses à l’abri des regards ou non, histoire de motiver les troupes à accepter nos invitations coquines au plaisir de l’extase absolue qui envahit notre présent et tout l’avenir de notre destin de seins gonflés à faire gonfler les mamelles des amours nourricières de notre civilisation choisie.
- Jenna…
Quand ça commence comme ça, je sens que ça va mal finir, alors j’occupe la bouche de Marie côté cœur pour lui faire prendre encore un peu de formes et à rendre plus confortable à mon petit corps resté pointu malgré la croissance de mes courbes torrides qui glissent sur les siennes.
- Marie…
Elle fait de même. Elle m’aime. Me nourrit d’elle-même. Elle vaut bien tous les ennuis qu’elle m’attire avec Paloma, je lui ai volée son bien, sa chair, son jouet qui est mienne maintenant et je suis sienne autant, à Marie, Marie-Jeanne plus que Marylène comme je suis Jenna plus que Megan. Paloma n’a plus qu’à se consoler avec ma gloire.
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