236 - l'apôtre de mon évangile

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Il m’accompagne à Sylvania pour l’enregistrement de documents législatifs au Parlement Bleu. Je suis rassurée de l’avoir avec moi, comme le garde de mon corps. On loge dans la suite de l’Ambassadrice au Palace. Une réception de parlementaires y a lieu. On se met sur notre 31 pour y assister et c’est à son bras que je m’y présente, il en est tout fier. Il est tout beau dans son costume vert sauge comme tout rouquin qui se respecte et je suis toute belle en robe bleu électrique. On discute avec des passionnées de tous les domaines en buvant quelques bulles dans des flûtes. Ça peut paraître incongru de m’afficher officiellement avec Dimitri mais il est maintenant mon employé et je le présente aussi comme mon partenaire anatomique primaire, un vrai mâle pour une vraie femelle histoire de faire réagir la responsable de la régulation des garçons à l’Est. À l’Ouest, ils sont encore libres et mon Ambassade les accueille tous pour régulariser leurs ID Cards. Je dois passer au pupitre pendant les discours : « Le vivre-ensemble, j’y crois, et c’est encore possible. (…) La Paix n’a pas peur (…) Je suis une mère qui a sauvé son fils. » Etc. Ils aiment bien les punch-lines. Je termine même mon discours en allemand. Ils ne savent pas si ils doivent en rire ou en pleurer. C’est tendu. Tant mieux. Je représente l’Ouest et je ne suis pas là pour rigoler. Merci à Dimitri de m’avoir apprise et aidée à répéter, hier soir, dans notre suite, au milieu du lit, sous le miroir, à cheval sur lui, je me déhanchais à chaque mot jusqu’à ce que soit parfait. J’ai commencé en murmurant cette phrase, je l’ai finie en la criant. C’est entre les deux, en repensant à son apprentissage, que je l’ai déclamée devant la foule. « Hier begannen alle Kriege und hier wurden sie alle verloren. » Lui aussi y pense, je vois une bosse se former au niveau de sa braguette. On a même pas jouit. C’était juste pour l’exercice. Ce soir on a bien du mal à se déshabiller de nos prestigieuses tenues mais ça vaut le coup, on s’installe à nouveau sur le lit en sachant que cette fois-ci, sur notre champ de bataille de la Paix et de l’Amour, il me tire à balles réelles, en attendant le moment le plus chaud, quand nos peaux se font luisantes dans la lumière tamisée des bougies, il attrape mes seins qui giclent quand lui aussi gicle en moi. Il m’en ressort un peu sur son ventre. Mon lait coule à sa rencontre. Nos semences se mélangent. Je suis Jenna, j’en nappe mon index droit et je l’essuie sur la bouche de Dimitri avant de l’embrasser, il est Auguste, il est au goût de notre Amour bestial, umami. Je sanglote. Mes larmes se mêlent à nos fluides. On en pleure ensemble. Je déborde d’émotions tellement je suis heureuse, dans ses bras je suis à lui et il est émoi, il est témoin de notre union sacrée, il est l’apôtre de mon évangile.

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