237 - mon extase individuelle

2 minutes de lecture

Dimitri n’est pas tout le temps disponible. Il a une vie. À Laguna Riviera. En Maison 25, avec l’Amirale Pénélope, ma mère adoptive. Beau-papa ne peut pas toujours s’occuper de moi, il doit la satisfaire elle aussi. Je souris au souvenir de mes cris la dernière fois que Dimitri m’a prise par derrière. « Tu es beau ! Beau ! Papa ! Papaaaa ! » Mais concentrons-nous sur le présent. Je suis coincée à l’Ambassade, à mon bureau, devant cette note à écrire, toute seule et ça ne peut pas attendre. Mais je bloque. Ma main gauche est comme paralysée, je suis trop conditionnée à écrire sous la supervision de Dimitri. Devant moi, la page blanche. À droite, ma main libre. Et si je l’occupais à … Je la descends entre mes cuisses, je passe sous ma jupe. Je vérifie à gauche et à droite que je suis bien seule avant d’entrer dans ma culotte et tournoyer un peu dans cette anatomie externe, accessible, sensible, multiple. Ma respiration saccade, mes seins pointent, je fais l’effort de garder les yeux ouvert et de ne pas basculer la tête en arrière sous les vagues qui montent le long de ma colonne vertébrale pour exploser dans mon crâne, tout mon corps se durcit, seule ma main gauche est détendue et à nouveau valide à sa tâche. Mot après mot, je m’applique, je retiens l’envie de me cambrer de plaisir et j’arrive enfin au point final. Mais ce n’est pas fini. J’inspire à fond pour la suite et ma main gauche s’agite sur ma signature presque autant que la droite qui me fais tomber de ma chaise, anéantie au sol, terrassée par l’extase, j’y suis arrivée, toute seule. Que c’est bon d’être une vraie primaire ! J’escalade mon bureau pour relire mon texte, je m’essuie la main droite dans mes cheveux pour pouvoir fermer proprement le parchemin, le sceller et me lever pour le poster dans la fente appropriée sur le mur. Et je m’affale sur le fauteuil le plus proche. Je reste là, hagarde, à récupérer de mon orgasme solitaire. Mais au fait, j’ai la main gauche de libre maintenant, la meilleure, voyons ce qu’on peut faire avec. Je passe dans le salon privé pour m’allonger nue sur le divan couvert de coussins confortables et soyeux, je m’y tortille, bien à l’aise, à l’écoute de toutes mes sensations. Mais cette fois-ci je prends mon temps. J’ai toute la journée. Et je peux faire défiler dans ma mémoire retrouvée toutes les images appropriées à l’accomplissement de ma mission de réveiller mon corps encore un peu plus à la jouissance de l’existence d’être vivante et pleine d’envies à assouvir d’une façon ou d’une autre, voire de toutes en même temps. J’établis mentalement un calendrier intime avec toutes les possibilités à accomplir par tous les chemins qui mènent à mon extase individuelle.

Annotations

Vous aimez lire Chris Morg ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0