239 - prendre le gauche
Dans l’éternité de mon existence, mon monde se contracte autour de mes proches et de mes lieux. Je dois aussi rester prudente et être dans l’économie des événements. Ma politique récente a des conséquences multiples jusque dans mon cercle familial. Arona se coupe les cheveux et s’habille comme un garçon. Elle laisse tout de même son corps au stade 15, lycée oblige. Eloa s’affiche donc maintenant avec une sorte de compagnon. J’ai faite d’elles un couple politique, à Russell, ce qui renforce encore leur popularité. Aaron devient donc mon fils de lait dans la tétée du matin, un prétexte pour s’inaugurer aussi dans ma nouvelle anatomie primaire, une expérience qui s’avère plus intense que prévu pour ce fantasme à peine né qu’il est déjà assouvi. Elle réclame même ma main entre ses fesses pendant qu’il se termine en confidences avant la sieste de digestion :
- Au lycée, c’est Eloa qui gère mon intimité, parmi les candidates, elles les choisit. Mais pour supprimer les tensions, je vois les autres en cachette aussi.
- Tu as entre les jambes un instrument de Paix et d’Amour, mon fils.
Et mon lait béni le comprend, il a sa propre intelligence, son effet est tout autre sur lui, il redevient un garçon, sa poitrine s’efface et ses formes changent, son visage s’élargit et je retrouve mon petit ou plutôt celui de mon arrière ancienne moi, lui qui est sorti du ventre de Megan Honest. Il s’endort sur mon approbation, soulagé dans son corps et dans son esprit. Je suis une bonne mère pour lui. Mais ma politique a ses limites, je ne vais pas me battre pour la parité, je veux juste intégrer ceux qui existent encore, à commencer par mon homme Dimitri et à finir par mon fils Aaron. Quand je croise Eloa elle me fait remarquer que :
- Je le préfère comme ça aussi.
- Comme toutes celles que tu lui choisis ?
- C’est pour qu’elle fasse ses propres choix aussi, dans celles que déclare interdites. De toutes, façons, elles sont toutes, belles, et elles l’aiment et elle les aime. Aaron participe à ta politique anti malocide.
- On peut se passer d’eux mais on peut aussi se permettre d’en garder un peu, on est assez fortes pour assumer cette biodiversité.
Hypnotisée par ma poitrine, la conversation s’arrête là. Je la prends par la main pour aller s’isoler. Quand j’ouvre mon chemisier, sa bouche se dirige machinalement sur mon sein droit. Je lui mets ma main sur sa joue gauche pour l’orienter sur l’autre, côté cœur, elle y a tellement droit maintenant alors elle ne se prie pas pour prendre le gauche.
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