241 - du pur bonheur
Je suis toujours là malgré tous mes excès. Parce que dans notre dimension tout va toujours bien, il n’y a pas de panne, pas d’accident et on est immortelles. Mais heureusement, j’ai quelqu’une à qui vraiment parler :
- Franchement, Marie, je vais trop loin. J’arrive plus à gérer. J’ai revu Greta, c’était comme un adieu. Bri elle peut plus rien pour moi non plus à part me faire basculer dans le néant. Énola, elle est mon dernier recours précieux, bien à l’abri aux Suburbs et surtout je t’ai toi.
- Et on fils. Et Dimitri. Non ?
- Non. Je crois pas. En toi, je crois plus. J’ai bien fait de faire tous ces efforts et ces sacrifices pour te récupérer et t’avoir avec moi, tout près. Sans toi je sais pas où j’en serais. J’ai besoin que tu sois là, ma Little.
- J’arrive pas à me passer de toi, Jenna. J’ai toujours tout accepté et je prends tout ce que tu veux bien me donner, comme cette conversation. Tu peux me remercier mais je te dis merci aussi car je sais que sans toi ma vie serait grise. Elle l’était à chaque fois que tu n’étais pas là. Depuis toi, je vois tout en couleurs, tout le spectre. J’entends, ton appel au secours. Tu veux, on a , besoin de limites.
Et de sortir sur la terrasse en griller une, les filles font trop de bruit à l’intérieur à se chamailler et rigoler dans la cuisine en préparant le dessert. On fume en silence, en se regardant, en réfléchissant. Après cet exercice de respiration on se prend dans les bras et on se murmure nos idées, nos secrets, nos vœux. On se met d’accord. Fini les pilules rouges. Fini les galipettes avec Aaron et Eloa. Je pourrais même refaire la scène de Gloria quand elle a cassé avec Dimitri mais non, il est trop bon, il est trop beau et j’ai hâte de le revoir. J’embrasse Marie et je tente ma chance en 25, je me sauve par la plage. Je suis pressée et je ne tiens pas à philosopher pendant des heures sous les étoiles alors je prends le drôle de véhicule à quatre roue avec le volant pour le diriger. Compliqué à conduire mais rapide, j’arrive vite devant la maison de Pénélope. Elle n’est pas là comme le confirme mon monoa. Lui, si, dans la cuisine arrière. Je grimpe les escalier et je toque à la porte en bois vitrée. Il sursaute et semble surpris. Ouvre.
- Salut, Auguste. Tu es prêt à tout quitter et me suivre, maintenant ?
- Salut, Jenna. Tout ce que tu voudras.
Il est sincère. On court et on s’enfuit dans notre véhicule de plage que je commence à maîtriser, on en rit, heureux et on y croit à notre fuite en amoureux. C’est tellement beau comme instant, du pur bonheur.
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